A 1710

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Non ce n’est pas le nom d’un nouveau colorant alimentaire ni même un nouvel agent secret au service de la reine d’Angleterre (et encore moins un nouveau Cognac de chez Otard) mais une nouvelle marque de rhum. Et même plus précisément une nouvelle distillerie qui se situe au sein de l’Habitation du Simon. Lancée via une campagne publicitaire bien léchée sur les réseaux sociaux il y a quelques mois, elle joue sur une production luxueuse (et donc très chère), en proposant des « rhums extraordinaires » (et donc très chers), issus d’un « savoir-faire d’excellence » (et qui, normalement, s’acquiert), alors même qu’elle n’a encore rien produit. Présomptueux? oui, et même pompeux si vous me demandez ; Ou comment vendre un savoir-faire sans avoir fait ses preuves. Mais si le résultat est là, nous oublierons sans doute les manières cavalières et l’arrogance de l’amorce.

Les blancs à venir seront sans doute très intéressants à suivre (et les vieux qui suivront), puisque  la nouvelle marque parle déjà de fermentation lente, de l’utilisation de levures « singulières » (et que l’on imagine spécialement conçues pour eux) et d’une distillation en alambic charentais couplé d’une colonne en cuivre à 7 plateaux ; d’abord vendu comme « unique aux Antilles », il faut rappeler que ce genre d’alambic à repasse existe déjà, que ce soit dans les Petites ou les Grandes Antilles (notamment chez Saint-James ou Rhum Rhum à Marie-Galante).

En attendant de découvrir d’éventuels « rhums extraordinaires » , A1710 a choisi de remonter le temps et propose déjà des assemblages de rhums vieux, qui proviennent bien entendu d’autres confrères chez qui le propriétaire est allé sélectionné « certains grands crus de mélasse aux meilleures productions agricoles de Martinique et Guadeloupe » . Ces rhums sont ensuite remis en vieillissement à l’Habitation du Simon dans des fûts de chêne français de 300 litres (ex fûts de Cognac) pour une « durée indéterminée » avant d’être assemblés dans des foudres de chêne (ex Cognac là aussi) et affinés durant 6 mois. Il y en a actuellement 3, dont voici les notes.

 

 

A1710 Soleil de Minuit / 46,4°

Il s’agit ici d’un assemblage de 6 rhums âgés de 8 à 11 années, « sélectionnés pour la finesse et la douceur de leur profil aromatique ». 1300 flacons.

La robe est ambrée tirant sur le bronze ; très brillante et huileuse, elle propose un disque rassurant en surface, et un ballet de larmes qui coulent gracieusement vers un abîme rassurant.

Au nez, nous sommes clairement en Guadeloupe et sur un rhum de mélasse (Montebello? Damoiseau?), avec un profil entre confits et notes empyreumatiques qui rappelle d’ailleurs plus Montebello: des notes lourdes de réglisse, de goudron, d’olive (verte), mais aussi du fruit compoté (raisin, figue, pruneau) avec une rasade de mélasse (sucre brûlé) qui lui donne de la gourmandise. On retrouve aussi des herbes avec un profil plus rafraîchissant et même une certaine minéralité assumée (terre, pétrole). Le repos alourdit un peu plus le rhum mais tout en lui donnant une ossature gourmande et chocolatée. Un nez versatile et multi-directionnel, sur lequel on pourra aisément rester un long moment.

En bouche, l’attaque est riche et enveloppante, orientée sur les notes boisées de réglisse, phénoliques et épicées (cannelle, muscade, poivre), arrondies par des notes plus fruitées et sucrées (raisins secs, banane séchée). Tout en concentration et en richesse, le trio sucré/salé/acidulé donnent une belle tenue et fait saliver malgré un alcool insistant, et correspond en tout point aux impressions déjà données par le nez. La fin de bouche est longue, chaleureuse sur la réglisse (épicée) , un boisé légèrement brûlé et quelques herbes, du tabac.

Voilà sans doute un rhum de sucrerie qui tire sûrement ses sources du coté de la Guadeloupe, avec des similitudes avec du Montebello (après comparaison croisée faite) mais donc sans surprise au final ; Tout y est bien équilibré mais un rhum comme le Montebello 6 ans n’aura pas à rougir en face de celui-ci (surtout au niveau de la bouche) . Malheureusement le prix est beaucoup trop élevé compte tenue de la qualité et des similitudes avec d’autres rhums qui se trouvent de 4 à 5 fois moins chers. La seconde phase de vieillissement à sûrement apporté plus de rondeur, plus de formes, mais pas de quoi justifier le tarif prohibitif. Note: 83

 

 


 

 

A1710 Tricentenaire / 43,9°

Un assemblage de 5 rhums âgés de 6 à 17 années qui donnera 1000 flacons. On vous passe le fait que ce soit embouteillé « à la main dans son précieux flacon, au Domaine, avant d’être numéroté par le Maître de Chai, Anne-Claire Gluard », ça ne changera pas le goût à priori. Niveau densité c’est le seul des trois à être mesuré en deçà du degré affiché :  à 42,67 (soit un ajout éventuel de 5,6g/L , de sucre?).


La robe est ambrée soutenue aux reflets cuivrés, huileuse avec un disque plus imposant encore que le premier rhum, et aux jambes encore plus larges et lourdes.

Au nez, nous sommes sur un profil plus léger et séduisant, plus parfumé mais pas éclatant pour autant, mélangeant harmonieusement des fruits exotiques (mangue, abricot séché) et de douces et chaleureuses épices (cannelle en force, gingembre), et un boisé très fin (et sec), tirant sur le tabac. Séduisant, avec un nez qui évolue vers plus de concentration, sur le chocolat (à la Reimonenq) entre rhum de pur jus et rhum de mélasse mais sans en dévoiler beaucoup plus, comme stagnant. Le repos n’apportera rien de plus, à part peut être de la réglisse (noire) et nous confortera dans notre idée. Un rhum gourmand mais comme saucé (Reimonenq?).

En bouche, l’attaque est légèrement huileuse, concentré sur le boisé (réglisse noire) et un poil astringente, légèrement acidulée. On retrouve les fruits (sous forme de pâte de fruits), les épices et le bois, et même le tabac ; Bien équilibré et concentré, on reste fidèle au nez mais on en n’aura pas plus pour notre argent. Un rhum qui n’ose pas mais qui fait le boulot, pas vraiment nettement meilleur qu’un autre mais agréable au final. La fin de bouche n’est pas très longue, avec des notes sèches de tabac et de réglisse qui persisteront ; s’agirait-il d’un blend pur jus mélasse? l’impression d’être entre les deux mondes, mais plus côté Guadeloupe tout de même. Toujours simple et sans ce petit quelque chose qui ferait la différence.

Un rhum beaucoup plus classique, plus simple, qui fait son travail mais sans impressionner. On aimerait plus de peps, plus de tout, et surtout d’une longueur digne de ce nom.  Note: 80

 

 


 

 

A1710 Nuée Ardente / 44,7°

Pour cette 3ème cuvée, A1710 a assemblé 7 rhums âgés de 9 à 17 ans. la plus limitée avec 700 exemplaires et aussi la plus onéreuse (comptez 269€ pour une nuée ardente).

Robe ambré soutenue, tirant sur un joli bronze, huileuse, aux très larges jambes rapidement absorbées par le fond.

Au nez, le rhum apparait concentré, une nouvelle fois sur des fruits confits et séchés : de l’abricot, mais aussi des fruits plus noirs : pruneaux, cerise ; c’est épais et envoûtant, sur des notes vineuses et mentholées, très plaisant et intéressant. Il y a toujours cette réglisse qui semble ne pas quitter A1710, et un boisé plutôt sec et incisif. Encore un assemblage pur jus et mélasse? Concentré sur ces notes, mais peu évolutif sur le long terme, il sait néanmoins rester concentré et riche. On y prend du plaisir et c’est bien l’essentiel… La note de dégustation officielle parle d’un nez balsamique, que je retrouve pas (ou en tout cas pas avec ma notion personnelle de balsamique) ; j’y retrouve plus des notes profondes de fruits noirs (pruneaux) épaisses et comme vineuses, mais sans aller vers un nez collant me rappelant le balsamique.

En bouche, le rhum est très concentré, fondu, mixant boisé et épices, dans un ensemble bien équilibré et surtout vivant et même vivifiant. Un rhum à relief, complexe et très agréable. Réminiscence de fruits confits et fondus (noirs), d’abricot, d’exotisme et de chaleureuses épices ; un peu de tabac blond qui apporte de l’amertume, et toujours ces notes vineuses qui accrochent le palais et qui donnent une dimension supplémentaire à la bouche. Il évolue dans une complexité qui rend plus difficile l’interprétation des arômes, et une fois que l’on arrive là, on peut décemment parler de complexité et rhum qui sort de l’ordinaire. La finale offre une belle longueur dans laquelle la gourmandise des notes de fruits confits s’exprime pleinement, fondue dans un boisé efficacement épicé. Belle maitrise.

Un beau et bon rhum, très bien maîtrisé mais pour le prix on est quand même très loin du rhum extraordinaire. Le meilleur des 3. Note: 86

 

 


Ces sélections de chez A1710 montrent en fait ce que d’autres font déjà, mais pour un prix nettement supérieur ; à partir de là, on pourra se poser la question sur l’intérêt même de mettre autant d’argent dans un rhum que l’on pourrait qualifier de « substitution ». Sans compter que l’on nous vend un savoir-faire qui n’a pas encore fait ses preuves, et à qui il reste beaucoup à faire justement (et que l’on suivra avec intérêt).

Nous attendrons donc avec grande impatience les premières créations de A1710, pour pouvoir juger « sur pièce », car pour le moment cela revient à relire un vieux bouquin ré-édité avec une énième couverture : le fond ne change pas, juste la forme.

 

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon
Comments
24 Responses to “A 1710”
  1. David mauclair dit :

    Merci Cyril pour les notes de dégustations et pour ta capacité à rester objectif (tout en disant les choses).

    Pour ma part, j’aurais certainement été bien plus vindicatif dans cet exercice car « l’arrogance » de la mise sur le marché de ces produits est vraiment bien éloignée de mes conceptions personnelles… Cela dit, mes notions d’éthique ne concerne que moi après tout 😉

    Bien à toi

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    • cyril dit :

      Salut David,
      ça passe ou ça casse généralement avec ce genre d’exercice. Et on peut dire que ça ne passe pas du tout dans le monde des amateurs de rhum

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    • netswitch dit :

      Merci pour la review qui permettra certainement à certains d’éviter un plumage de fin d’année en bonne et due forme..

      De mon coté j’ai pu gouter et donc être déçu par la nuée ardente au salon de Spa…
      C’est bon mais pas exceptionnel et très loin de valoir le prix annoncé.

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  2. Roger dit :

    Merci pour ces notes de dégustations. Cela confirme bien mon avis.
    Pour les avoir gouté au salon de SPA, j’ai trouvé ces rhums ininteressants et bien trop cher. Autant acheter du Montebello ou reimonenq, c’est bien plus interessant et bien moins cher.

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  3. Le Glaude dit :

    Bonjour cyril,

    Après avoir lu ton article, je repense à une vieille publicité des années 80 ou 90 (pour Renault je crois) : « Pourquoi payer plus cher ? »
    Les produits sont peut-être de qualité, certes, mais la clientèle visée n’est pas celle des amateurs éclairés que nous sommes tous ici, mais plutôt de clients fortunés qui n’y connaissent sans doute pas grand chose en matière de rhums mais qui vont céder aux sirènes d’un marketing bien élaboré. Je trouve que c’est dommage, mais c’est comme cela dans tous les domaines…

    Cordialement,
    Le Glaude

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    • cyril dit :

      Salutations Le Glaude
      des clients fortunés investiraient dans une marque totalement inconnue tu crois ? c’est possible, mais je ne sais pas vraiment vers qui s’oriente ce genre de produit à vrai dire.

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  4. Morgan dit :

    Pour le background du producteur :

    Nicolas Assier de Pompignan est entré dans le clan Hayot. Les Assier de Pompignan sont l’une des plus anciennes familles de békés de la Martinique. Trois siècles après l’arrivée de l’ancêtre Jean, on dénombre 300 de ses descendants directs sur l’île. En 1995, 1 500 Assier venus du monde entier se sont réunis à l’abbaye de Longpont, dans la région parisienne. Nicolas est le dernier fils d’Alex de Pompignan, ancien négociant en bananes et un temps président de la chambre de commerce et d’industrie.

    Gendre de Bernard Hayot, dont il a épousé la fille cadette, il est directeur général de GBH. Il y a cependant peu de bâtisseurs économiques dans la famille Pompignan, dont les membres exercent plutôt des professions libérales ou des fonctions de cadre supérieur.

    Concernant la famille Hayot :

    Bernard Hayot, le pilote du groupe le plus puissant de l’île. Aussi puissant que discret, Bernard Hayot, véritable patron économique de l’île, est le descendant le plus illustre de la famille Hayot, des Juifs hollandais arri-vés en Martinique à la fin du XVIIe siècle. En près de cinquante ans, le Groupe Bernard Hayot (GBH) a connu une superbe réussite : il pèserait près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel pour 6 000 salariés.

    Premier concessionnaire Renault d’outre-mer, propriétaire des rhums JM et Clément, il détient aussi en franchise des enseignes de la grande distribution. Bernard Hayot a étendu ses activités au-delà de la Martinique. Il a été à l’origine du premier magasin Carrefour à Dubai.

    Aujourd’hui, le groupe est présent dans nombre d’îles de la Caraïbe, à la Réunion, en Guyane, au Maroc, en Algérie et en Nouvelle-Calédonie, mais aussi à Shanghai. Ses deux fils, Stéphane et Rodolphe, se préparent à prendre la relève de leur père à la tête du groupe.

    Source: L’Expansion : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-10-familles-les-plus-entreprenantes-de-la-martinique_1370350.html

    On est clairement avec quelqu’un qui a le sens du marketing et des affaires. Quant à la qualité de son rhum, je ne peux pas m’exprimer, mais niveau prix, ils se font plaisir.

    Concernant ta question sur la cible marketing Cyril, je serais bien ironique en te disant que la jet set et compagnie claquerait allègrement ces prix du moment qu’on leur vend un produit rêveur. Peu importe le background, tant que l’emballage et le prix positionnent le produit chez « la haute ». Après, je peux aussi me fourvoyer totalement…

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    • cyril dit :

      Bonjour et merci pour le CV long comme le bras. J’avais déjà pu lire l’article, mais ça ne prédestine malheureusement pas à savoir faire du rhum 😉 un CV quoi. Sur la cible marketing c’est vrai qu’il y aura toujours de riches individus pour succomber à l’image luxueuse, mais dans ce cas quel intérêt peut avoir A1710 à lancer une micro distillerie et à faire son propre rhum ? Alors qu’une image luxueuse et un beau packaging suffirait amplement.

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  5. Morgan dit :

    PS : ton site est merveilleux, et la pugnacité et l’indépendance journalistique que tu cultives forcent le respect. Ne lâche rien.

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  6. Morgan dit :

    En tout cas sur le Facebook « La Confrérie du Rhum » , ça discute sévère de tes « qualités journalistiques »… Y’a un type qui se fait dessouder en même temps que toi pour avoir apporter un peu de réponse à une question sur ce rhum via ton article (https://www.facebook.com/groups/348582111921946/permalink/1133454340101382/)
    A lire les réponses, c’est quand même blasant autant de chauvinisme local, il y a tellement peu de remise en question…

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    • cyril dit :

      Bonsoir Morgan
      je ne suis plus sur la confrérie du rhum depuis quelques années, mais chacun à bien sur le droit d’exprimer son ressenti comme il le souhaite. Si c’est constructif ça peut même etre interessant

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  7. Grégory Duval dit :

    Pour ce Mr qui écrit des articles à sensation véritable feuille chou c’est honteux!!!! Vouloir démolir une petite distillerie artisanale qui a des frais bien supérieur au grosses distillerie c’est lamentable!!!!!! Alors c’est bien facile d’écrire sur un clavier quand on y connait rien et aller visiter cette distillerie! Pour les vieux c’est un véritable travail d élevage et de murissement qui est fait !! C’est honteux de vouloir démolir l’artisanat comme cela

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    • cyril dit :

      bonsoir Grégory et merci pour ton honnêteté et ta spontanéité
      Comme les autres notes de ce site, il s’agit d’un avis personnel qui n’engage que moi, et c’est d’ailleurs le cas de toutes les notes de dégustations de ce site. Il ne s’agit pas de « démolir » qui que ce soit, mais d’essayer d’être le plus objectif possible (et honnête). Tu dois par ailleurs savoir qu’il n’est pas possible de juger une distillerie, aussi petite soit elle, alors qu’elle n’a pas encore produit de rhum. Et d’ailleurs, tu as surement conscience aussi qu’une petite distillerie ( ou meme une grande), aussi traditionnelle soit elle (et peu importe ses « frais ») peut très bien produire du mauvais rhum (meme si pour le cas de ces vieux ils m’ont plutôt plus dans l’ensemble), l’histoire nous l’a déjà montrée, y compris pour des distilleries agricoles. Ce n’est pas une simple question de « frais » ni même de « taille », que fais tu de la qualité ? Pour le prix il suffit de regarder des distilleries voisines pour comprendre mes mots e tmon opinion à ce sujet 🙂

      que mon article te dérange, je le conçois très bien (et ça me rassure dans un sens), mais il serait plus constructif de donner ton avis sur ces rhums que tu sembles avoir gouté, ce serait l’occasion de débattre sur le produit et non pas de partir vers un dialogue stérile.

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  8. tonmial dit :

    bonjour,
    Une fois de plus je vous remercie de l’avis lucide que vous donnez sur A1710,et de votre courage compte tenu de l’hystérie que cela déclenche.Quand vous aurez visionner les vidéos des ateliers du rhum cela ne risque pas de s’arranger.Vos propos sur les rhums de MARTINIQUE me rassurent,et confortent le doute sur ce que je vois et entends ici.Ont t’ils attrapé la grosse tête?

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    • cyril dit :

      le rhum de manière générale suit l’évolution d’autres familles de spiritueux : la demande pousse les innovations parfois absurdes (et en tout cas douteuses, surtout sans réglementation homogène) et la qualité se transforme en quantité. l’AOC jusqu’alors souhaitée devient même un frein pour certains, c’est dire. ce n’est sans doute pas tirer le rhum vers le haut qualitativement, mais ça ne semble pas déranger outre mesure

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  9. LB dit :

    Bonjour Cyril !

    Je suis un jeune initié (si ce n’est un profane) en matière de rhum, c’est moi qui ait posté votre lien sur la publication de la Confrérie dédiée à ce rhum et créé un bordel monstre autour de mes propos (et accessoirement fait arriver ici Gregory Duval, qui nous a tartiné les mêmes messages aveugles d’indignation chauviniste sur le facebook).

    Je suis tombé sur la Confrérie via des liens de votre page facebook dédiée à votre site, mais j’avoue être un peu déçu par l’ambiance délètère qui y règne et la présence d’un groupe d’habitués ethnocentrés qui attaquent systématiquement tous ceux qui ne vont pas dans leur direction, la place pour le débat me paraît réduite… je me demandais si c’était la raison pour laquelle vous n’êtes plus actif là bas ou si vous êtes partis pour une autre raison ? J’aurais adoré pouvoir échanger avec vous tant votre site m’apprend des choses et m’en fait découvrir tout autant !

    En tout cas un grand bravo pour votre travail et je vous souhaite une longue prospérité et de la réussite. Si un jour vous vous essayeriez à la publication sur papier via un éditeur, je serai l’un de premiers à vous soutenir les yeux fermés, tant votre boulot transpire à la fois votre passion et votre dévouement, et une intégrité qui devient rare, d’autant plus dans la presse.

    Je ne connaissais pas Rumporter non plus, avez-vous des infos sur ce média ? Vous connaissez l’équipe rédactionnelle ? Ca fait longtemps que ça existe ? Ce qui m’intéresse, au delà des dégustations et des tests, ce sont les dossiers de fond et les reportages.

    Très cordialement et en vous souhaitant de très belles fêtes

    LB

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    • cyril dit :

      Bonjour LB et merci pour le message (et pour les encouragements) 🙂

      Il y a un tas de groupes FB sur le rhum y compris des groupes régionaux, et même un Rhum Club Francophone avec notamment un forum de discussions. Je suis parti de la Confrérie il y a un moment maintenant car la publicité devenait insistante (et irritante), et ce n’était pas le principe d’un groupe d’amateurs pour moi. Je ne sais pas s’il y a des règles aujourd’hui, mais c’était devenu le ‘joyeux bordel’ malheureusement.

      Niveau média papier, RumPorter (qui est passé aussi au numérique) propose de l’actualité mainstream sur le rhum et de très bons dossiers de fond et reportages (Alexandre Vingtier maitrise le sujet et Matthieu Lange écrit de superbes articles sur l’histoire). Il y a aussi quelques (et de plus en plus) articles rhum dans Fine Spirits/Whisky Magazine et des dossiers de fond mais sans en dire plus puisque j’y participe régulièrement 😉 On me laisse cependant une liberté très appréciable et le traitement de sujets jugés plutôt « sensibles » ailleurs (sujet sur l’édulcoration, le rhum Sans Âge, et d’autres à venir, et sans réelle contrainte si ce n’est le nombre de signes) ; et l’argent récolté me permet en plus de faire des tests et analyses en laboratoire 😉

      Merci encore et joyeuses fêtes de fin d’année aussi

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  10. Valentin Dégeard dit :

    Personnellement, j’ai goutté les rhums A1710 et j’ai été agréablement surpris par la finesse du Tricentenaire !
    Soleil de Minuit est accessible et gourmand. Et Nuée Ardente est effectivement complexe avec lequel on prend un vrai plaisir à le déguster !
    Je ne suis pas très grand amateur, mais ayant goutté toutes les grandes marques, certains rhums sont bien plus lourds et bien moins fin qu’A1710.
    La Perle, sa production de rhum blanc est une vraie réussite !
    Le prix est élevé car la quantité est très limitée, le choix d’assumer le rhum d’assemblage est à mon sens très positif !
    Une seconde chance est méritée !!

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    • cyril dit :

      Bonjour Valentin,
      merci de venir partager ton avis. Ce sont de bonnes sélections oui, mais le gros travail a été déjà fourni par les producteurs qui ont élevés ces rhums avant que A1710 ne les sélectionne et ne les assemble ; et il faut leur rendre hommage pour ça (même si on ne connait pas leur identité). Il s’agit d’assemblage de plusieurs maisons, et oui c’est très positif de l’assumer, mais aussi ‘obligatoire’ dans la mesure ou une distillerie de quelques mois ou années ne peut pas techniquement justifier d’un stock d’aussi vieux rhums 😉

      J’ai entendu de tout sur La Perle et il me tarde d’y goûter, c’est bien là où on pourra juger du travail de A1710, sur ses premiers rhums

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  11. Aurélien GREGOIRE dit :

    Bonjour,

    Etant passionné de rhum, lorsque j’ai lu par hasard la création de cette distillerie, j’avoue avoir cédé aux sirènes de la tentation. Une belle communication et la soif de découvrir quelque chose de nouveau du côté des rhums Martiniquais ont eu raison de ma prudence, déjà pas vaillante.
    Alors voilà, j’ai acheté bille en tête le Soleil de Minuit, ainsi que les deux variantes de La Perle Rare, canne bleue et canne rouge en bio.
    A mon avis, ces deux rhums blancs de 2018, bien que très jeunes (et encore « fiévreux » je trouve) méritent qu’on s’y attarde. J’y ai cependant trouvé un fort goût, presque écœurant, à la limite du cuivre d’un alambic pas forcément très propre. Mais ça reste à voir (et à goûter) bien entendu.
    En revanche, la grosse, mais grosse déception vient du Soleil de Minuit. Un emballage au moins aussi pompeux et « bling bling » que le nom, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais bon…
    Pour faire court, plus je le déguste, plus je le trouve suspect: j’ai l’impression de retrouver tout ce que je n’aimais pas et que j’ai laissé derrière moi en arrêtant les rhums de mélasse « arrangés ». Je suis de plus en plus convaincu qu’il est non seulement sucré, mais aussi épicé. Que ce soit par des additifs ou par un ou plusieurs tonneaux bien sucrés et pas tellement vides au moment de les remplir de rhum, je ne sais pas mais il y a poisson sous caillou.
    Qu’en penses-tu? Est-ce à mettre sur le compte d’un manque d’expérience de ma part? Est-il normal, en Martinique ou en Guadeloupe, de trouver ce genre de saveurs dans un rhum?

    Je suis curieux de savoir ce que tu en penses.

    Au passage, j’aime beaucoup tes articles, et je dois reconnaître que l’interview de Richard Seale que j’ai lu par hasard il y a un an ou deux a complètement changé ma façon de concevoir le rhum. Il fallait bien le reconnaître.

    Merci du travail que tu accomplis.

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    • cyril dit :

      Salut Aurélien et merci pour ton message.
      La communication a été assez foireuse dès le départ mais leur nouveaux blancs se sont nettement améliorés. Le premier a des défauts de distillation flagrants et aromatiquement ce n’est pas une réussite..loin de là même. Pour les vieux (qui viennent tous d’autres producteurs), il y a en effet pas mal de différences, et des profils assez différents d’une île/d’un producteur à l’autre. Il suffit de gouter un vieux de chez Reimonenq par exemple et tu trouvera cet effet ‘arrangés’ que tu décris, tout comme certaines références chez La Favorite (les cuvées Flibuste). A chacun sa recette et ses secrets de fabrications

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