Bielle(s) 2001

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Retour sur Bielle, avec un millésime sélectionné par LMDW, en version 45° (issu d’un assemblage de 8 fûts) et une version Single Cask brut de fût. 14 ans au compteur, et une bien bielle manière de finir la semaine, en attendant de tomber sur d’autres versions de ce rhum millésimé.

 


Bielle 2001 / 45°

Issu d’un assemblage de 8 fûts (ex fûts de bourbon) vieilli 14 ans ; une série limitée (small batch) à 655 bouteilles, embouteillé pour LMDW (La Maison du Whisky).

Un rhum brillant, d’un ambré soutenu, aux reflets cuivrés. La robe apparait huileuse, parsemée de nombreuses gouttelettes faisant place à des jambes fines et nonchalantes. Au nez, c’est opulent, sur un fruité confit et torréfié, et chaleureusement épicé (girofle). Le nez est grillé et capiteux, sur l’abricot (caramélisé et grillé), la papaye très mûre, le chocolat. Le repos renforce un peu plus ce sentiment d’empyreume, avec des fruits secs, et un boisé réglissé, dans un bel équilibre ; c’est harmonieux et rien ne prend le dessus, et la suite s’annonce exquise.

En bouche, l’attaque est douce et d’abord fruitée : abricot, pêche ; c’est léger et très expressif, et exotique ; les épices englobent maintenant les fruits et le boisé apparait, grillé, puis la réglisse, et un côté iodé qui exit les papilles: tantôt sucré tantôt acidulé, des agrumes dansent avec le cacao, avec en toile de fond un boisé fier et droit. Le chêne est assez présent pour une bouche tannique et réglissé. La fin de bouche est longue et tout aussi chaleureuse, toujours baignée de réglisse et de chêne, et même confiturée sur la fin (fruits passés). Ce goût restera un long moment, et même le verre vide se paye le luxe de briller (zan).

Très belle expression de Bielle, au nez chargé, bien équilibré et exotique. La bouche apparait peut-être trop boisée, mais l’ensemble est cohérent et plutôt bien orchestré. Dommage que le prix soit excessif. Note: 84

 

 


Bielle 2001 / 53,1°

Ce rhum, contrairement à celui du dessus, est issu d’un fût unique (single cask #4), sélectionné une nouvelle fois par LMDW et embouteillé au degré naturel de 53,1° à 244 exemplaires. Il est aussi âgé de 14 ans (distillé en mars 2001, embouteillé en juillet 2015) et a vieilli en ex fûts de Bourbon ; Il s’agit en fait du premier single cask d’une série de 12 fûts.

La robe est cette fois plus sombre, plus concentré dirons-nous, mais encore plus brillante, avec un beau disque vert en surface, épais et synonyme de maturité. Le rhum propose un ambré doré soutenu, et une robe bien grasse, où les jambes sont en surnombre et tellement épaisses qu’elles inondent les parois du verre.

Au nez, on est toujours sur un profil torréfié et un peu moins exotique ; les fruits sont cette fois passés, avec une odeur plus lourde et encore plus opulente, où papaye et mangue sont proches du pourrissement. C’est moins aérien et exotique que la version à 45°, mais plus complexe, plus fermé aussi. Le repos s’impose, mais même après de longues minutes, le profil ne change pas vraiment. On est sur un ensemble fondu et qui apparait épais, lourd ; des notes de moka s’intensifient, et arrivent le chocolat, les épices (clou de girofle), un boisé sec, et encore et toujours ces fruits lourds et rompus, comme tombé sur le sol et explosés, mais qui passent maintenant en arrière plan.

En bouche, le rhum est épais, gras et forcément concentré, et très chaleureux. On retrouve les fruits confits déjà présents au nez, et une dose de réglisse et de chêne assez conséquente. Dans un ensemble fondu, résineux, les 53° apportent toute leur force et leur concentration. Toujours cet effet sucré/salé qui exalte les sens, et un côté fumé (tabac), et goudronneux assez classe. Tout se mélange dans une belle harmonie pour un véritable feu d’artifice en bouche. La fin de bouche est excessivement longue, sur la réglisse et les notes grillés (épices, fruits secs), de tabac, avec un retour sur la toute fin de ces fruits matures, comme pour rappeler une dernière fois l’opulence de ce rhum.

Une version brut de fût qui fait  toute la différence et qui explose en bouche, avec une concentration très bien fondue, toujours harmonieuse, et qui malgré une grosse présence du bois et de la réglisse, est du plus bel effet. Tout est bien intégré et concentré. Peut-être trop boisé ceci dit. Note: 87

 

Deux rhums complémentaires: le premier plus exotique et aérien, gourmand ; le second, plus lourd et concentré. Le prix est tout de même hors norme, et c’est à se demander si le but de Bielle n’est clairement pas de tourner le dos aux amateurs (à la base de leur succès et de leur renommée), pour se positionner vers un secteur haut de gamme, plus dirigé vers l’export? Dommage, mais il existe de biens meilleures choses pour un prix nettement inférieur.

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
5 Responses to “Bielle(s) 2001”
  1. Le Glaude dit :

    Bonjour cyril, un tarif en hausse vertigineuse chez Bielle, qui incite à lui tourner le dos pour allez voir du côté de chez Rhum Rhum dont les prix, bien qu’en hausse également, le sont de manière bien plus contenue (pourvu que cela dure !…).
    Le Libération 2015 version intégrale mérite à mon avis qu’on s’y intéresse de près (pour ma part, je suis conquis, comme avec la version 2012 !).

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    • cyril dit :

      Rhum Rhum, en blanc ou en vieux cela reste du très très bon, c’est bien vrai…il va falloir que je le trouve ce Libération 2015, avant qu’il ne soit trop tard…

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  2. Jerry dit :

    Les rhums de Guadeloupe explosent leurs prix de façon générale, quand tu vois qu’un simple Labat ambré est vendu au prix d »un XO martiniquais ! Par ailleurs depuis que Bielle est passé à LMDW les prix n’ont fait q’augmenter vertigineusement .

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    • cyril dit :

      un Labat ambré tu dis ? misère.. à part Bielle (qui est passé du simple au ‘double’) je n’avais pas fais attention, mais je te fais confiance niveau tarifs. La raison de cette hausse en Guadeloupe d’après toi ? ils veulent vendre le peu de stock qu’ils ont à prix d’or ?

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  3. Cyril dit :

    275 et 325€ !!! Heureusement que j’avais lu les mises en garde et que j’étais donc psychologiquement préparé ! 😉
    A ces tarifs, elles ont intérêt à nous donner du bon temps, les bougresses….!!

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