Demerara Laphroaig

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Laphroaig

Un rhum demerara, issu d’un pot still et vieilli dans un fût de whisky de chez Laphroaig ? Il n’y a que les embouteilleurs indépendants pour avoir une telle idée, avec à la clé des résultats plus ou moins intéressants, et de belles surprises…

 

âge : 14 ans à en juger par d’autres étiquettes qui trainent sur le net (et sur lesquelles c’est clairement affiché), distillé en 1992 et embouteillé en 2006. Vieilli en fût de Laphroaig Whisky Sherry Cask et dilué à 46°.

 

Cet embouteillage nous vient de la maison Bloomsbury Spirit Co, un négociant anglais. Difficile d’en savoir beaucoup plus car le propriétaire de la bouteille (merci à lui pour le sample) n’a ni boîte ni contre-étiquette sur son flacon. Le rhum pourrait tout aussi bien sortir de l’alambic (pot still) Port Mourant ou Versailles, qui sait…

 

Le rhum présente un bel ambré soutenu et des reflets cuivrés pour une robe qui apparait grasse, aux jambes très épaisses et imposantes. Le nez fait plus penser à l’alambic Versailles qu’à celui de Port Mourant, avec ce boisé fraîchement coupé et encore frais, une odeur qui s’apparente à de la sciure de bois, ou des copeaux de crayons de papier. Le nez se fait aussi minéral (terreux) et végétal (herbes) avec une touche rafraichissante (menthe, et orange sanguine), ainsi que des fruits à coque (noix). L’ensemble est agréablement fumé (discret), sûrement dû à l’incidence du fût de whisky.

En bouche l’attaque est douce et huileuse, toujours sur ces mêmes notes végétales et boisées (sciure, crayon de papier, réglisse), tout juste adoucie par l’orange sanguine que l’on retrouve et qui apporte un goût sucré en bouche. Globalement austère et sur l’amertume (astringence, herbes, thym?) mais flatté par des fruits sucrés. S’en suit ce fumé toujours présent et des épices et fruits à coques grillés (clou de girofle, graine de tournesol). Une bouche avec du caractère, droite dans ses bottes, boisée et épicée.

      

Le final est plutôt long, toujours sur cette astringence apportée par la horde de notes et d’arômes boisés et végétaux, qui assèche rapidement le palais, non sans laisser des traces d’épices (clou de girofle) et de ce fumé, qui semble revenir sur la fin et rester. Le verre vide est fruité, sur l’orange sanguine, la grenadine, peut-être signe du fût de sherry.

 

De nombreuses similitudes, au nez comme en bouche, avec des rhums issus de l’alambic Versailles ; Des herbes, des copeaux de crayon de papier, de l’orange sanguine. Ce rhum reste assez austère mais respecte très bien le style de la maison et constitue en ça une belle surprise. Note: 81

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
11 Responses to “Demerara Laphroaig”
  1. Alexandre dit :

    Merci Cyril pour cet article ! J’ai déjà croisé cette bouteille mais ne sachant pas ce qu’elle valait, j’ai passé mon chemin. Si j’avais su…

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  2. Ah !
    On m’avait procuré un échantillon de ce rhum il y a de ça presque un an mais je n’avais jamais vu à quoi ressemblait la bouteille. Maintenant je sais 😉

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    • cyril dit :

      Salut Laurent
      C’est une Affreuse bouteille n’est ce pas 😉

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      • Bah comme moi, pas si affreuse que ça, ma bouteille ! 🙂
        Je me retrouve assez dans ton article.
        Disons que c’est une curiosité…
        À environ 53€ FdP pour les Pays Bas compris
        puis mulage pour Paris via la copine du frère
        d’un membre de mon forum préféré,
        Je regrette presque de n’avoir pas pris l’autre bouteille
        qui restait sur ce site qui ne livrait pas en France
        et qui a fermé peu après… Pour l’orgueilleuse satisfaction
        d’avoir une bouteille anecdotique, un peu rare,
        pas trop mauvaise et que personne ne connaissait
        et pour faire circuler quelques samples de plus…
        Mais comme tu dis, il y a tellement d’autres choses !…
        Tiens je vais tout de même la ressortir pour voir
        si depuis le temps la bouteille à demi vide s’est un peu assouplie…

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        • cyril dit :

          à 50€ la bouteille c’est quand même très bien c’est clair. Merci encore pour le partage

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          • Il n’y a pas de quoi !
            Je viens donc de le regoûter…
            je trouve maintenant qu’il a peut-être subit trop longtemps l’aération…
            Il me semble maintenant plus doux (trop), plus sucré,
            plus sur l’orange et la mandarine, moins boisé…
            Et j’en viens à regretter les premières semaines après l’ouverture
            lorsqu’il avait plus de gueule, un caractère bien plus rugueux,
            l’alcool plus vif… Jamais content, quoi !… 🙂 🙂 🙂
            J’en ai profité pour transvaser ce qui reste à raz bord dans un flacon de 25 cl,
            histoire d’essayer de stopper sinon ralentir toute évolution néfaste…

            Je ne connais pas bien les Versailles (à part le décevant Bristol 13 ans 1985-1998
            mais ayant goûté quelques Port Mourant et Enmore depuis nos discussions
            sur cette bouteille, et mes connaissances progressant quelque peu,
            je lui trouve de moins en moins de parenté avec ces deux dernier.

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    • Comme j’en ai un peu distribué à droite à gauche,
      je me demande si ton sample vient comme celui de cyril,
      de ma bouteille, via notre regretté Jean-Christophe
      ou bien si tu l’as eu d’une autre source… 😉

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  3. Julien dit :

    Hello, tout d’abord merci à toi Cyril pour tes articles très enrichissants.
    J’aurais aimé savoir si l’on pouvait encore se procurer la bouteille quelque part, ou bien même un sample ?
    Celle-ci m’intrigue vraiment et d’après ta description, cela me met l’eau à la bouche… !

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