Neisson 12 ans
> |
Après un 15 et un 18 ans (batch 1 et 2) et le fameux 21 ans, Neisson rajoute une nouvelle (et dernière?) corde à son arc avec un rhum de 12 ans d’âge. Sorti il y a tout juste quelques semaines pour le 85ème anniversaire de la distillerie, la gamme de vieux se renforce donc un peu plus en devenant même une des plus complètes (et homogènes) du marché. Et quand on sait que ce nouveau rhum de 12 ans est en fait un rhum millésimé de 2004, ça lui met tout de suite une pression énorme et ça donne aussi sacrément l’eau à la bouche. On se souvient de la communication faite autour du tout premier 2004 (sorti en 2011 à 7 ans), qui faisait état de cannes particulièrement chargées en sucre, suite à une année très sèche en Martinique. C‘est donc le 3ème 2004 à sortir, après un 11 ans déjà encensé ici (note 93) ; et comme pour la dernière série de 2007, on peut se demander l’intérêt de sortir le même millésime avec cette fois une petite année de vieillissement en sus ; mais comme cette même série de 2007 nous l’a montré, les surprises peuvent être au rendez-vous… nous éviterons donc de porter un jugement trop hâtif, et comparerons à l’occasion le 11 et 12 ans en fin d’article. Bonne lecture.
Neisson 12 ans / 52,7°Pour les infos techniques : Quand on pense que toutes ces infos sont écrites sur la contre-étiquette de la bouteille, on dit chapeau Neisson… (en plus d’une note de dégustation). Surtout quand tant d’autres, pourtant sur une étiquette deux fois plus grande (et sur des pages entières de sites internet), n’arrivent toujours pas à être clairs ni sur l’âge ni même une provenance. Et comme d’habitude le rhum est AOC (il est parfois bon de rappeler l’évidence).
Au nez, il y a tout ce qui fait de Neisson Neisson, des notes grillées et cacaotées, un chêne tiré au cordeau et des mètres d’épices amourachées d’exotisme confit et sucré. Pas de facilité chez Neisson, un rhum osmose où tout semble (une nouvelle fois) fonctionner de concert ; un rhum orchestre où le chef de main sait manier sa baguette (que je soupçonne d’être de cannelle) avec efficacité, fidélité et dévouement. Et ce ne sont pas les arômes, bien trop occupés à s’accorder et à se mélanger (l’effet gingembre sûrement), qui diront le contraire. Et dire que sa robe cuivrée nous donnait déjà un indice sur l’acoustique en devenir de ce 12 ans. L’exotisme apporte une sucrosité et une douceur qui caressent infiniment le nez, laissant exploser toute la finesse du boisé et des épices. On a toujours l’impression que ça coule de source, que tout est toujours parfaitement équilibré et que la complexité est maître mot. Le degré ne fait pas que passer, il surpasse et sert à merveille l’ensemble ; la salle est chauffée et les sièges confortables, la voisine est charmante, peau d’agrume, gloss cacaoté et fragrance citronnée (citron bergamote). Du classieux, du fruité, de la fraîcheur et de la retenue, à l’unisson. La bouche est lascive, chaude et huileuse et d’une concentration qui n’a d’égale que l’imposante générosité de l’orchestre. C’est intense et vivant, à corde et à vent, avec toutes les sonorités et les vibrations perçues à l’oreille (ou était-ce le nez?). Tantôt émouvante et touchante, confite et sucrée, tantôt polissonne et corsée, finement boisée et épicée, et grillée, et toujours bien réfléchie. Du fruit et du chêne dans une harmonie rendue sourde par le talent, des épices accordées et des notes cacaotées arrangées ; à ranger dans le classicisme éperdu, du classique têtu, celui qui ne changera pas bon an mal an, fidèle à son style et bien trop éclairé pour s’accorder avec le temps. Un rhum de 12 ans, vraiment ? on jurerait plus, beaucoup plus, preuve s’il en fallait de l’extrême maestria du chef d’orchestre, qui réussit à cacher derrière l’extrême facilité d’écoute toutes les complexités de sa composition, et de celle du temps. Une fois sortie de la salle, ce batch 3 raisonnera encore dans vos têtes jusqu’au souper et jusqu’à l’aube, marquant un énième levant dessinant des esquisses exotiques redondantes et gourmandes, pleines et enivrantes. Le verre vide rappelle le bon souvenir du parfum citronné, prémisse de beaux rêves suggestifs à la bande-son euphorique et caustique.
La musicalité de ce rhum est singulière et ce millésime d’une profonde richesse, accordant à la perfection une jeunesse fruitée et exotique à la partialité et au sérieux de notes patriarches plus savantes et grillées. Note: 93.5
Neisson 2004 11 ans VS 12 ansLe rhum de 12 ans d’âge propose nettement plus de concentration et de puissance au nez (+7° tout de même) et prend l’avantage sur la longueur (et sur le repos) ; mais il ne replacera sans doute pas la spontanéité du millésime, même en gagnant en complexité. Si on restait des heures sur le 2004, on resterait sans doute des jours sur son grand frère. En bouche, c’est une toute autre histoire et le 12 ans propose plus de concentration et de notes épicées, une longueur d’avance et même interminable. Durs à départager ? et pas qu’un peu, ce 12 s’en tirant peut-être mieux encore que le millésime grâce à son intensité et à une finale longue comme plusieurs prolongations. Les plus difficiles y trouveront peut-être un alcool un chouia trop incisif, et encore. Espérons en tout cas qu’il y aura une suite à ces 2004, et même plusieurs…
|
90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
|
Merci Cyril !
Une seule question : où se le procurer en métropole ???
Bonsoir Berg
pour le moment uniquement à la distillerie
170 € / btl. Hors frais de port de, il me semble, 42€….
Pour les + motivés donc….
Ou alors il faut se mettre à plusieurs histoire d’amortir les frais de port (qui sont valables, je crois, jusqu’à 3 btl). Mais bon, après, il faut re-dispatcher donc intérêt limité….
Sinon, il faut guetter à LMDW…mais ce ne sera pas 170€, là…
@+ cyril 😉
PS : je te fais passer une petite info intéressante via mail…
Salut Cyril
merci pour les éclaircissements 🙂
le prix métropole devrait faire assez peur..
Salut à tous,
Vente sur le site LMDW du 12 ans ce jour à 198€ tout de même. J’hésite… surtout que les 2004 et 2005 peuvent se toucher vers 150.
Effectivement le prix métro fait un peu peur.
Effectivement rhum dispo sur lmdw et en en prenant une suite à l’article élogieux lu ici le site ma offert une quille de Neisson l’esprit avec… ce qui fait relativiser les 198e fdp incluent eux aussi 😉
salut Florent
une quille offerte ? c’est assez rare pour le signaler, sympa ça
Hello Cyril… oui enfin une mini quille en lisant toute ta critique j’ai acheté des sa sortie le 12 ans et le profil 105 et LMDW ma offert la mini bouteille de 20cl de Neisson esprit 70 ce qui va me permettre de me faire un joli Line up sous tes belles recommandations 😉
beau line up oui, tu nous dira 😉
Également commandé sur lmdw au 21/04, disponible sur leur site jusqu’au 24/04.
1 semaines plus tard, voyant que le statut de ma commande n’a pas évolué j’appelle : « Après vérification, l’article est en rupture »
Ha bon… « il sera de nouveau disponible en juin »… ha ok, pourriez-vous mettre une bouteille de côté étant donné que lors de ma commande le produit était disponible ? « il n’est pas possible de réserver… »
Merci lmdw… MERCI !
ça n’a pas l’air d’être simple chez lmdw lol
La bouteille Neisson est a 192 euros sur compagnie du rhum(frais de port inclus).
J en ai pris une bouteille. J’ai hâte de la recevoir et d’y tremper mes lèvres .
merci Olivier