Caroni 10 days II

>

CARONI 10 DAYS, c’est (re)parti !

 

On continue sur le projet fou entrepris par messieurs Olivier Scars et Jean-Paul Bouwyn avec la deuxième et dernière partie de leur session spéciale Caroni. On vous rappelle la genèse du projet: celui de déguster tous les embouteillages Caroni de chez Velier en 10 jours… soit 55 rhums entre le 29 août et le 7 septembre.

 

Et le rythme a été tenu sans accroche, avec rappelons-le, la plus grande des modérations. Un pari réussi pour nos deux comparses et amis, qui nous proposent via ces deux articles (le première partie est à (re)lire ici) de revivre leur expérience unique…

Luca Gargano s’est pris au jeu et propose une nouvelle fois à la fin de chaque journée ses commentaires, qui apporteront à coup sûr, de belles informations aux amateurs et collectionneurs.

 

Un tas de merci sont ici adressés à Olivier Scars, Jean-Paul Bouwyn, Luca Gargano, Pascal Caillaud pour les informations sur les bouteilles, et tous ceux qui ont participé de prêt et de loin à cette aventure rhumesque…

#ouvrezVelier


Caroni 10 Days – Jour #6

lineup_jour6


 

Au programme de ce sixième jour pour Olivier et Jean-Paul, les embouteillages suivants  :


Caroni 1996-2013 (heavy) 55% = 3910 cols
Caroni 1996-2016 (heavy) 57,18% = 3800 cols
Caroni 1996-2016 « Kirsch » (heavy sc) 62,4% = 298 cols – fut #5623 – guyana stock
Caroni 1996-2013 (heavy) 63% = 1460 cols
Caroni 1996-2016 (heavy) 70,1% = 3038 cols

 

Caroni 1996 55% 17 ans

Au nez, des hydrocarbures bien fondus avec des notes gourmandes de fruits (pruneau) et de coco.
En bouche, c’est assez proche du nez.
Très gourmand et complexe, sur des notes de fruits, d’hydrocarbures et menthe poivrée sur le final. Bonne longueur.

Un Caroni très séduisant qui initie on ne peut mieux cette série des 1996 : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 1996 57,18% 20 ans

Un nez assez proche que le précédent avec toutefois des notes de fruits à coque et de bois supplémentaires qui lui confère un côté un peu plus « sec ».
En bouche c’est également plus boisé et moins équilibré que le précédent.
Longueur un peu courte.

Les années supplémentaires ont apporté un côté sec et boisé par rapport au précédent, comme dans le 1994 dit « Hangar » réduit : ⭐️⭐️⭐️

Caroni  1996 62,4% 20 ans

Un nez mêlant du fruit (ananas/coco), des hydrocarbures, mais également du cacao/café, ainsi que de l’eucalyptus/menthe poivrée.
Un nez « complet », extrêmement aromatique et plaisant.
En bouche, c’est moins complexe, plus axé sur les hydrocarbures avec un alcool très présent.
Bonne longueur.

Dommage de ne pas retrouver en bouche tous les arômes (fruits, café notamment) du nez : ⭐️⭐️⭐️

Caroni  1996 63% 17 ans

Un nez proche de la version 55% où l’on retrouve une belle complexité.
C est en revanche plus frais avec un peu plus d’alcool, un peu de mélasse également.
En bouche, on retrouve des saveurs bien mêlées, de la coco gourmande, un alcool bien intégré.
Une bonne longueur.

Un excellent Caroni qui réunit tout ce que l’on aime : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Notre coup de cœur ❤️

Caroni 1996 70,1% 20 ans

Superbe nez, très aromatique notamment sur le café, les amandes grillés et la coco.
En bouche, une grosse intensité aromatique, pas tant hydrocarbure que ça, mais plutôt sur le café et la coco.
Relativement facile à boire malgré les degrés. Moins de marqueurs Caroni que sur le reste de la session.
Longueur moins importante que sur les autres Caroni dégustés ce soir.

Un Caroni très gourmand et agréable à boire : ⭐️⭐️⭐️⭐️

 

day6

 

lucaLes commentaires de Luca Gargano

Caroni 10 days / Day 6

« Le Caroni 1996 17 ans provient de mes stocks de Trinidad… avec des étiquettes dans le style de ceux de Port Ellen.

Idem pour le Caroni 1996 de 20 ans qui est le premier rhum High Proof à atteindre un degré aussi élevé (57,18°), qui indique le retour d’une mise en vieillissement supérieure à 70%. »

 

 

 

Caroni 10 Days – Jour #7

lineup_jour7


 

Pour ce septième jour, Olivier et Jean-Paul ont invités leur ami et amateur Grégoire David à leur dégustation. Ci-dessous le point info par Pascal Caillaud :

 

Caroni 1996-2016 « trilogy: guyana » (heavy) 64,46% = ~200 cols – fût #5602
Caroni 1996-2016 « trilogy: blend » (blend) 66,11% = ~200 cols – fût #5541 (guyana)
Caroni 1996-2016 « trilogy: trinidad » (heavy) 70,28% = ~200 cols – fût #R3711
Caroni 1996-2016 « THE Caroni – Begnoni » (heavy) 70,7% = 250 cols – fût #3719
Caroni 1996-2016 « Legend – Cremaschi » (heavy) 70,8% = 270 cols – fût #3718
Caroni 1996-2016 « Fire – OldWhisky » (heavy) 70,8% = 250 cols – fût #R3721

Pour la trilogie des 70 ans de LMDW, le nombre de cols serait autour de 200 cols chaque, avec peut-être moins pour le « blend » car le niveau du fût aurait été plus bas que prévu.

 

Caroni 1996 64,46% 20 ans

Au nez, c’est une impression de café robusta, puis de cerise krema et enfin de notes pâtissières (flan).
Peu de notes pétrolifères.
En bouche, l’attaque se porte sur le réglisse et le caoutchouc, puis un pétrole boisé avec une finale sur une fraîcheur mentholée. Moins gourmand que le nez, la cerise notamment a disparu et une astringence a pris sa place. Longueur correcte.

Un nez plus séduisant que la bouche : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1996 66,11% 20 ans

Un nez encore plus gourmand que le précédent sur la coco frite, le caramel mou.
En bouche, c est très (trop ?) gourmand, toujours sur le coco et les fruits jaunes avec une légère astringence en fin de bouche. Bonne longueur.

Loin de l’idée qu’on se fait des Caroni, il plaira aux amoureux du 1996 70,1% « Trepasers » : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1996 70,28% 20 ans

Au nez, on retrouve la gourmandise du précédent avec en plus des notes pétrolifères et du tabac/boite à cigare. L’impression de synthèse des 2 précédents.
En bouche, de nouveau la coco, mais également du café et des notes floral.
La sucrosité est bien tempérée par la puissance. Très belle longueur.

Un Caroni très complexe et complet : ⭐️⭐️⭐️⭐️ Coup de ❤️ Grégoire

Caroni 1996 70,7% 20 ans

Un nez moins exubérant que les précédents, d’avantage sur le boisé avec des notes d’hydrocarbures, puis à nouveau coco grillée.
En bouche, c’est puissant, du réglisse et des notes marquées d’hydrocarbures.
La gourmandise arrive ensuite avec une finale mentholée. Belle longueur.

Un Caroni évolutif qui mérite du temps : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1996 70,8% 20 ans

Un nez puissant, sur des notes floral marquées (muguet, lilas), mais également de la pâte d’amande/frangipane. De plus en plus gourmand (vanille) avec le temps.
En bouche, une belle puissance maîtrisée, tout en complexité.
Les notes florales ressortent nettement avec la menthe poivrée et l’amande notamment.
Une longueur interminable.

Tout ce que l’on aime ! Le confort des certitudes et le plaisir de la surprise : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Coup de ❤️ Olivier et JP

Caroni 1996 70,8% 20 ans

Un nez très accès sur le café (ristretto, acide sur un zinc italien) et sur des notes suaves de caramel brûlé / sirop de batterie.
En bouche, encore meilleur qu’au nez.
Sur le café et les fruits trop mûrs voir pourris, rappelant l’exubérance d’un Hampden, le tout soutenu par une grosse puissance.
Grosse longueur.

Son surnom « Fire » n est pas usurpé ! Des notes « jamaïcaines » inédites dans un Caroni : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Décidément l’année 1996 est décidément riche en surprise !
Des profils très différents et des pépites à (re)découvrir de toute urgence !

 

 

day7

 

lucaLes commentaires de Luca Gargano

Caroni 10 days / Day 7

« La Trilogie Caroni est un hommage que j’ai souhaité faire à LMDW (ndlr La Maison du Whisky) pour son 60ème anniversaire, avec un millésime 1996 provenant du stock de Trinidad, un assemblage de 1996 et un autre 1996 « Heavy » (lourd) provenant du stock déplacé au Guyana.

Tous les autres 1996 sont de Trinidad et sont des commandes de clients. »

Caroni 10 Days – Jour #8

lineup_jour8


 

Pour ce huitième jour, Olivier et Jean-Paul était accompagné par Maxime Naudar dans leurs dégustations. Au programme:

 

Caroni 2000-2012 « 12yo » (« extra strong ») 50% = ~30000 cols
Caroni 1998-2012 « 15yo » (« extra strong ») 52% = ~20000 cols
Caroni 1998-2015 « 17yo » (« extra strong ») 55% = ~9000 cols
Caroni 1996-2017 « 21yo » (« extra strong ») 57,18% = ~7000 cols
Caroni 1998-2014 « no smoking » (heavy) 55% = 3850 cols
Caroni 2000-2015 « millenium » (heavy) 60% = 1420 magnums
Caroni 1998-2014 (heavy) 64,5% = 2750 cols

 

Caroni 2000 50% 12 ans

Un nez sec porté sur l’essence, la colle, l’herbe fraîchement coupée.
Un côté brut, mais qui fait envie.
En bouche, on retrouve l’essence, le côté sec et des notes nettement fumé.
Longueur moyenne.

Un Rhum à part du fait de son côté fumé qui peut dérouter, mais qui traduit bien l’esprit Caroni : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1998 52% 15 ans

Au nez, des notes discrètes de goudron, une dominante gourmande sur les fruits exotiques (mangue), abricot en confiture, pâte d’amande.
On retrouve une bouche gourmande accompagnée par des notes de goudron bien fondu et qui reste intense en fin de bouche. Longueur moyenne mais plus que le 12 ans.

Un Caroni fruité : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1998 55% 17 ans

Un nez sur des notes de pétrole, de colle, de café brûlé, puis des notes beurrées en arrière plan.
Assez alcooleux en revanche.
En bouche, c’est le côté végétal (fraîcheur mentholée) qui apparaît en premier, puis les hydrocarbures un peu fumé.

Un Caroni moins gourmand que le précédent où l’on retrouve le côté fumé du 12 ans : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1996 57,18% 21 ans

Au nez, des notes de mélasse, de vanille, d’hydrocarbures, de térébenthine, un peu floral hibiscus/menthe sur la fin. Un nez très complet, superbe.
En bouche, le profil est similaire avec des notes de bois sec discrètes.
Très belle complexité.
Belle longueur.

Un Caroni complet : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 1998 55% 16 ans

Au nez, des notes d’hydrocarbures, de fruits (banane) et des notes mentholées discrètes.
Un nez moins expressif que le précédent.
En bouche c’est très différent, chaleureux. Les notes pétrolifères sont très bien intégrées, salines, iodées.
Bonne longueur.

Un arôme salin / iodé inédit selon nous, très agréable : ⭐️⭐️⭐️⭐️ Coup de ❤️ général

Caroni 2000 60% 15 ans

Un nez puissant, sur les hydrocarbures, mais également très herbacé (menthe, thym).
En bouche, toujours très très herbacé et frais.
Belle longueur.

Un Caroni aux arômes tranchés : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 1998 64,5% 16 ans

Au nez, c’est plaisant avec des arômes bien fondus sur les hydrocarbures, les fruits jaunes (ananas rôti), le vernis et la colle.
Assez sec en bouche, également sur le vernis, la colle, un peu de café, ananas ensuite.
Très puissant, gras. Longueur moyenne.

Un Caroni au ressenti très puissant : ⭐️⭐️⭐️

Une dégustation très instructive qui confirme que les assemblages de 12/15/17/21 ans n’ont pas à rougir face à certains autres Caroni.

 

day8_2

 

lucaLes commentaires de Luca Gargano

Caroni 10 days / Day 8

« Les Caroni 12-15-17-21 ans sont, avec le 1983 sorti en 2005 (22 ans,) mes Caroni ‘classiques’… c’est à dire ce que la distillerie Caroni aurait sans doute sorti si elle fumait encore ; j’ai augmenté le titrage de 52 à 57,18%. Je n’en sortirai malheureusement plus car mon stock est actuellement de 197 fûts (des fûts qui ne sont pas complets).

Le Magnum Caroni est la première sortie sous ce format…peut-être un peu trop marketing? Je ne sais pas trop mais j’aimerais même si j’aimerais donner au Caroni le statut de Magnum… Le Caroni 1998 est mon second et dernier embouteillage « Port Ellen »… 🙂 ».

 

 

Caroni 10 Days – Jour #9

lineup_jour9


 

Au programme de ce jour pour Olivier et Jean-Paul, les  détails (flous) des SC 2000 :


Caroni 2000-2015 « sélection LMDW » (heavy) 68,4% = ~250 cols – fût #3767
Caroni 2000-2015 « sélection Velier » (heavy) 69,6% = 250 cols – fût #3783
Caroni 2000-2015 « sélection Juul’s » (heavy) 70,2% = ~150 cols – fût #3788
Caroni 2000-2015 « sélection Ullrich » (heavy) 70,3% = ~214 cols – fût #3790
Caroni 2000-2015 « sélection The Nectar » (heavy) 70,4% = ~180 cols – fût #4655
Caroni 2000-2015 « joint bottling » (heavy) 70,9% = ~150 cols – fût #4681

 

Caroni 2000 68,4% 15 ans

Au nez, c’est gras sur des notes d’hydrocarbures, de fruits rouges et de bois humide.
En bouche, ce sont d’abord des notes d’essence prononcées qui apparaissent, puis boite à cigare et cuir, ainsi qu’un peu de fruits rouges en fin de bouche accompagnant une astringence.
C’est sec et puissant. Longueur moyenne.

Un Caroni qui ne nous aura pas séduit : ⭐️⭐️

Caroni 2000 69,6% 15 ans

Un nez plus floral que le précédent sur des notes de pain grillé et des notes plus discrètes de fruits (papaye/mangue).
En bouche, toujours puissant et gras, mais les notes pétrolifères et de tabac sont mieux équilibrées par les fruits exotiques.
Longueur moyenne.

Les arômes sont d’avantage fondus, ce qui lui apporte un profil plus séduisant : ⭐️⭐️⭐️

Caroni 2000 70,2% 15 ans

Le nez s’ouvre sur des notes d’essence, mais également florale comme le précédent, ainsi que de la poire.
Très agréable.
En bouche, un bel équilibre entre les notes de goudron, florales et mentholées sur le final.
Une belle longueur.

Un Caroni plus complet et bien équilibré malgré la puissance : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 2000 70,3% 15 ans

Le nez est sec et tranché sur le paddock, le caoutchouc chaud, additif pour essence. Également un côté fumé et métallique.
En bouche c est toujours sec et brutal. On retrouve le caoutchouc, les hydrocarbures et les notes fumée en bloc. Des points communs avec le blend 12 ans.
Longueur moyenne.

Un Caroni qui ravira à coup sûr les amateurs du genre ⭐️⭐️⭐️

Caroni 2000 70,4% 15 ans

Un nez sur le goudron dans le pur esprit Caroni.
Également sur la réglisse, la pâte d’amandes, mais également un peu salé.
En bouche, on retrouve les notes d’hydrocarbures, de tabac et de discrètes notes salées.
Longueur également moyenne.

Un Caroni très bien réalisé : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 2000 70,9% 15 ans

Au nez, c est agréable avec des notes d’essence, de fruits rouges, mais également de menthol.
En bouche, c est puissant, sur de la fraîcheur herbacée/végétale qui nous accompagne jusqu’à la fin de bouche. Belle longueur.

Un profil qui rappelle celui du 2000 Millenium, la puissance notamment en plus : ⭐️⭐️⭐️

 

Une dégustation que nous attendions de pied ferme tant la comparaison de 6 Single Cask était autant séduisante qu’ambitieuse au vu des degrés.

Des profils différents et riches d’enseignements, mais qui n’auront pas été simple à appréhender aussi bien au nez qu en bouche.

Nous refermons cette page des Caroni des années 2000 et terminerons ce soir ce projet Caroni 10 Days par un All Star Caroni sélectionné par notre ami Jonathan Schiklin. Une sélection de Caroni réputés comme pour nous récompenser de tant d’efforts (assumés et appréciables malgré le côté physique de la chose) pendant ces 10 soirées de dégustation.

 

lucaLes commentaires de Luca Gargano

Caroni 10 days / Day 9

 

« Il s’agit principalement de commandes de clients ; je ne ferais que 3 single barrel (fût unique) de plus


Je trouve un goût différent à partir d’un sample plutôt que d’une bouteille pleine. »

 

 

 

 

Caroni 10 Days – Jour #10

lineup_jour10


 

Au programme de ce tout dernier jour pour Olivier et Jean-Paul, les embouteillages suivants  :


Caroni 1982-2005 (heavy) 62% = 1360 cols
Caroni 1985-2005 (heavy) 62% = 1314 cols
Caroni 1974-2008 (heavy) 66,1% = 2000 cols
Caroni 1985-2005 (heavy sc) 75,5% = 125 cols
Caroni 1982-2005 (heavy sc) 77,3% = 122 cols

 

Caroni 1982 62% 23 ans

Un nez gourmand sur la coco, la vanille, le caramel, le beurre, sans être écœurant. Puis un peu de bois humide.
En bouche, bien moins pâtissier qu’au nez.
C’est puissant, sur un boisé sec avec des notes saline.
Belle longueur.

Un Caroni a la hauteur des attentes : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 1985 62% 20 ans

Un nez au départ pâtissier sur le flan/frangipane/pâte sablée, très discrètement floral avec un côté métallique.
En bouche, une douceur presque sucrée inhabituelle.
Peu de notes d’hydrocarbures, du piquant/pétillant sur la langue très difficile à décrire.
Également un peu iodé, avec une belle amplitude.
Belle longueur.

Un très bon Caroni, très difficile à décrire par rapport au standard que l’on connaît : ⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 1974 66,1% 34 ans

Un nez très agréable et plus expressif que les 2 précédents, clairement herbacé/médicinal en premier lieu, puis du goudron fondu et des notes fruitées.
En bouche, toujours très herbacé/médicinal, frais et sec, concentré, bien fondu avec le goudron.
Du bois, mais pas autant que les 34 ans de vieillissement l’auraient suggéré.
Une longueur incroyable.

Un monstre aussi bien sur le papier que dans le verre, puis dans la bouche : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Caroni 1985 75,5% 20 ans

Un nez fantastique et étonnement peu alcooleux, sur les hydrocarbures, le café frappé/café au lait.
De superbes notes florales, de la fraîcheur (anis/fenouil), du pain d’épices, des fruits rouges (cranberry).
En bouche, on retrouve la même complexité, toujours des notes très florales variées, du fruit rouge fondu dans les notes pétrolifères modérées, de la douceur malgré la puissance et une fraîcheur (fenouil) qui reste en fin de bouche. Énorme longueur.

Un Caroni incroyable pour lequel la puissance n’empêche pas l’expression d’arômes extrêmement variés avec un rendu homogène : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Coup de ❤️commun.

Caroni 1982 77,3% 23 ans

Un nez beaucoup moins complexe que le précédent.
On trouve des notes terreuse, café/toffee, herbes sèches.
Plus alcooleux que le précédent, sans les notes hydrocarbures habituelles.
En bouche, c’est très gourmand, extrêmement puissant (bien plus que le précédent), peu complexe, sur le toffee, la mélasse et le caramel. Bonne longueur.

Un monstre difficile à dompter, une expérience unique : ⭐️⭐️⭐️⭐️

 

day10

 

lucaLes commentaires de Luca Gargano

Caroni 10 days / Day 10

« Les Caroni 1982 (à 62 % et à 77.3%) et les Caroni 1985 (62% et 75.5%) proviennent tous de ma première série sortie en 2005. J’ai tout de suite pensé que Caroni était un rhum qui n’acceptait pas de réduction de degré, mais à cet époque c’était un pari complétement fou et surtout irresponsable d’un point de vue commercial d’embouteiller un rhum à plus de 45%…

 C’était un vrai dilemme entre le choix du cœur et de la raison, et j’ai décidé de sortir l’embouteillage principal de 1983 à 52%, mais cependant d’embouteiller quand même à fort degré (high proof) et au degré naturel (barrel proof) mes meilleurs fûts de 1982 et 1985 ; ces éditions extrêmement limitées se sont vendues instantanément et ce fut un vrai soulagement de voir que j’avais fait le bon choix, et de voir des amateurs saluer ma décision. Je pense que 98% de ces bouteilles ont été bues et partagées dans les meilleurs bars et restaurants italiens…il n’y avait pas encore de spéculation à l’époque 🙂

Le Caroni 1974 a été une vraie surprise pour tout le monde. Durant le contrôle des papiers concernant les fûts que j’avais achetés pour mon troisième achat en 2008, Rudy Moore a découvert quelques fûts de 1974  que tout le monde pensait être de 1984, et c’est pourquoi ce millésime de 1974 fait partie de ma troisième série. »

 

 


 

 

Après ces 10 jours qui resteront quoi qu’on en dise dans les mémoires de nombreux amateurs, nous laissons le mot de la fin à nos deux aventuriers caroniphiles et au maestro à l’origine de tous ces embouteillages, Luca Gargano…

 

 

thatsallfolksThats ‘all folks !

Ainsi s’achève notre périple de 10 jours de dégustation des 55 Caroni Velier.

 

Cette sélection All Star Caroni sélectionné par Jonathan Schiklin aura été à la hauteur de l’événement pour cette ultime soirée de dégustation…

Difficile de conclure, mais on peut dire que chaque dizaine d’année à son lot de pépites et qu’il ne faut pas adopter un discours réducteur en ne jurant que par le Caroni des années 80′.

C’est un fascinant travail que Luca Gargano et son équipe a réalisé pour la sélection et l’embouteillage de ces 55 bouteilles, toutes différentes, avec des histoires singulières et un plaisir renouvelé en les dégustant.

Mille mercis à lui pour sa générosité et sa disponibilité qui nous aura permis de rendre notre projet encore plus riche en information. Merci à Jonathan Schiklin (du blog L’Ethanol) et Cyril Weglarz pour les conseils, ainsi qu à Pascal Caillaud (Référence Rhum) pour les informations complémentaires. Merci à Grégoire David et Maxime Naudar d’avoir vécu ce projet avec nous. Merci à nos femmes d’avoir toléré cette folie rhumesque et MERCI à tous pour vos avis, vos encouragements, votre engouement et votre bienveillance face à marathon de dégustation !

Nous avons encore plein d’idées de projets dans le même style, mais nous allons pour l’heure nous reposer (surtout nos papilles ^^) en attendant le Whisky Live où nous espérons avoir l’occasion de vous rencontrer et partager en « vrai », car le rhum c’est avant tout ça pour nous : l’humain et le partage.

Olivier Scars & Jean-Paul Bouwyn
#ouvrezvelier
#caroni10days

 

 

thatsallfolks2« Un flashback riche d’enseignements ! »

Luca Gargano a joué le jeu et a suivi les sessions d’Olivier et Jean-Paul, profitant de l’occasion pour re-goûter toute sa gamme et revenir sur autant d’anecdotes et petites infos insolites mais toujours utiles. Ci-dessous ses impressions sur le projet Caroni 10 Days.

 

« L’idée d’Olivier et Jean-Paul d’avoir créé ce projet a été une véritable aubaine pour moi de me replonger dans mes embouteillages, et c’était une superbe aventure! Une sorte de flashback car je n’avais pas re-goûté ces rhums depuis 2005…

C’était aussi l’occasion de me replonger dans la paperasse pour contrôler mes chiffres: j’aurais acheté durant ces années un total de 1 470 fûts de Caroni ; je veux maintenant calculer le nombre de fûts qui ont été embouteillés pour connaitre la quantité perdue avec la part des anges, par curiosité. Mais durant ce Caroni 10 Days j’ai compris 3 choses qui me semblent importantes :

 

  • Que l’affinement en bouteille est très important pour l’eau-de-vie. Je me rappelle très bien de mes précédentes dégustations et je trouve aujourd’hui que les rhums ont beaucoup évolué et qu’ils sont bien meilleurs, surtout les rhums ‘heavy’. Il faut garder à l’esprit que passer 20 ans et plus sous les tropiques n’est pas rien en terme de vieillissement, et que le rhum a sûrement besoin de repos avant de délivrer tout son charme  ; Je pense même que dans le futur, je vais faire reposer mes rhums vieux au moins 6 mois en bouteilles. Je vais réaliser des tests pour mes prochains embouteillages et voir comment cela évolue.
  • La deuxième chose, c’est que j’ai compris que dans les années 80 la distillerie Caroni mettait sans doute ses rhums à vieillir ‘brut de colonne’ (ndlr: sans dilution préalable), aux alentours de 85% ; c’est pour ça que dès le départ, pendant mes premiers embouteillages, j’ai compris que le rhum Caroni ne devait pas être réduit de trop. Mais on était alors dans les années 2004/2005 et à cette époque je n’avais pas de recul sur le rhum brut de fût (barrel proof), il y avait juste eu le Damoiseau 1980 et je ne savais vraiment pas comment le consommateur allait réagir. Les premiers Caroni ont donc été sortis en « High Proof », autour de 52°/55°, et c’est après que je me suis dit « mais non, il faut sortir Caroni au degré naturel! c’est meilleur! ». Quand j’ai ensuite acheté les années 90 je pense que le degré de mise en vieillissement avait déjà changé et qu’il était plus autour des 65% ; c’est pour ça que je me suis retrouvé avec la plupart des fûts à 62 ou 64°.
  • Enfin, ces dégustations m’ont conforté dans une idée, un projet que je souhaite mettre en œuvre et qui m’est revenu à l’esprit: celui de racheter des Pure Single Rum blanc ou âgés de quelques mois en Europe et de les renvoyer chez eux sous les tropiques ; une gamme qui s’appelle Back Home. Je trouve l’idée très belle et pleine de sens.

 

 
folks

> SI VOUS SOUHAITEZ LIRE OU RELIRE LA PREMIÈRE PARTIE, C’EST PAR ICI…
Comments
3 Responses to “Caroni 10 days II”
  1. luca gargano dit :

    une Marathon que restera dans l’ histoire du rhum!!!

    0
  2. Roger dit :

    Super les gars et félicitations à tous pour ce beau Projet !

    Vos retours sont tops et l’avis de Luca ainsi que la mise en page font de ce marathon un superbe reportage Caroni !

    Ces superbes rhums le valaient bien…

    5
  3. Nico dit :

    Bravo à tous pour cette superbe aventure ! J’ai beau ne pas être un grand amateur de Caroni, j’ai dévoré les commentaires et anecdotes de ces deux épisodes.

    Merci !!

    5
Leave A Comment