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Du Venezuela au Mexique
Dégustations de rhums en provenance du Venezuela, avec Santa Teresa, et du Mexique, avec la marque Mocambo. Dégustations sous le signe de la Solera.
Santa Teresa 1796
un assemblage de rhums du Venezuela, vieilli selon la méthode solera et donc sans âge précis ni moyen. La marque nous parle de rhums allant de 4 à…35 ans. Elle s’appuie sur de très vieux stocks et fait partie des rares distilleries à proposer une vraie solera, mélangeant des rhums de colonnes et de pot stills (alambics).
Couleur ambré soutenue, reflets cuivrés/bronzes, pour une robe qui apparaît huileuse. Le nez est fin et équilibré, avec des notes de miel, de fruits secs et mûrs (banane, raisin, cerise), du tabac, de la vanille et du caramel (crème brûlée). On retrouve pas mal de cacao aussi(fèves torréfiées) pour un nez très agréable qui n’en fait pas trop, et ça fait du bien.
La bouche est mielleuse et douce, sur les fruits (bananes séchés, cerise) et un boisé caramélisé assez sec, ainsi que de la vanille et de la noix de coco. C’est chaleureux et doux en bouche, ça devient légèrement épicé, avec des notes de café. Belle présence en bouche.
La fin de bouche est sèche, plutôt sur le boisé (toujours ce tabac qui apporte une touche fumée) mélangé au caramel et aux fruits secs. La finale est longue et propose une belle persistance qui réchauffe la gorge au passage du rhum et même après. Toujours sous le signe d’un boisé fumé et tabac.
Un bon ron qui n’en fait pas trop, et surtout qui n’est pas trop sucré, ce qui change… Une maison à la solide réputation qui a toujours su proposer un produit constant au fil du temps, et à un prix attractif. Note: 82
Santa Teresa Bicentenario
Comme le 1796, un rhum solera, « fruit de l’assemblage des plus vieux fûts présents dans les chais de la distillerie, dont certains contiennent des rhums de 80 ans ». Invérifiable, mais 80 années semblent pour le moins étonnant…mais peut-être pas tant que ça vu les stocks et l’ancienneté de la distillerie?
On est à peu de chose près sur la même apparence que le 1796, légèrement plus soutenu au niveau de la couleur et plus gras aussi.
Le nez apparait nettement plus riche que le 1796 : il y a des fruits exotiques (toujours la banane, bien mûre), des agrumes (orange sanguine, citron), le boisé est moins sec et plus classieux pour un ensemble beaucoup plus complexe et toujours bien équilibré, crémeux et ample. On retrouve même un côté végétal qui apporte une certaine fraîcheur au nez, très plaisante, et des fruits gorgés de sucre qui adoucissent considérablement le nez.
L’attaque est très douce, délicate et onctueuse, sans heurt ; on retrouve les fruits (exotiques, agrumes, secs, cerise), c’est très gourmand, ample en bouche mais aussi bien soutenu par les épices (beaucoup de cannelle, et du gingembre) et des notes légères de tabac ; la vanille est prédominante, et les tanins très fondus. Vraiment très doux, peut être trop même, mais agréable pour tout amateur de douceur.
La fin de bouche est longue mais une nouvelle fois très douce et ça manque peut-être de relief ; des épices (poivre), du tabac et des fruits se partagent la finale.
Ce Bicentenario est sans surprise plus travaillé que le 1796, avec un nez riche et très agréable, mais la bouche manque de quelque chose, de relief et de répondant. Un très bon ron dans son ensemble, mais le rapport qualité/prix mettra le 1796 en avant. Note: 83
Mocambo 15
Produit par Licores Veracruz au Mexique, plus connu pour la forme de ses bouteilles de tequila (en forme d’armes à feu, de balle, etc..) que pour ses rhums. Vieilli selon la méthode solera, il sera de bon ton de prendre avec précaution la mention ’15 years’ apparaissant sur la bouteille.
Pas beaucoup d’informations, excepté celles de la marque elle-même, et donc à prendre avec des pincettes : Il s’agirait d’un vrai rhum mexicain, vendu sous les noms Los Valientes et Mocambo, assemblage de rhum pur jus et de mélasse, issus de pot still et de colonne.
Chaque bouteille est issue de fûts uniques. La couleur de ce Mocambo 15 est d’un ambré soutenu tirant sur l’acajou, d’aspect huileux.
Le nez est sur la mélasse, le caramel, le chocolat et le vieux cuir. Un petit côté fraîcheur est apporté par la menthe. Le repos renforce le cuir qui devient même fumé (tabac, feuille de tabac séchée), et on imagine du raisin et de la réglisse. Le nez est assez alcooleux, et plus le temps passe, plus les arômes semblent s’estomper.
L’attaque est huileuse, sur des notes de fruits secs caramélisés (raisins, figues), de bois et de cuir, de réglisse et d’épices. On retrouve un peu de chocolat pour une bouche plutôt sèche et pas très sucrée.
La fin de bouche est toujours aussi sèche et moyennement longue, sur les raisins, le chêne, quelques épices et une persistance sur la réglisse/zan qui revient en force.
Un rhum plutôt simple, qui semble ‘marcher’ sur le court terme, mais qui manque de longueur et de complexité. Note: 74
Mocambo 20
Chaque bouteille est numérotée, issu d’un fût unique (plusieurs fûts ont été embouteillés, ici il s’agit du cask#106).
Une couleur ambrée foncée, sur l’acajou, et comme pour le Mocambo 15 un liquide brillant et assez clair, gras avec de larges jambes qui se dessinent sur les parois.
Le nez est plus complexe, mais moins ‘riche’ que le 15, avec toujours des fruits secs (du raisin, beaucoup de prune, de la figue), un léger rancio et encore cette menthe. A part ça: mélasse, réglisse, épices (clou de girofle) pour un nez assez riche dans l’ensemble.
L’attaque est douce et moins huileuse que le 15, sur des notes de fruits secs caramélisés, de réglisse, de tabac, et de chocolat. La bouche est plus délicate et complexe que le Mocambo 15. On retrouve de la vanille, les épices sont douces mais suffisamment présentes pour soutenir l’ensemble.
La finale est longue et persistante, sur la réglisse et les épices, le tout légèrement caramélisé.
Un rhum qui semble plus ‘naturel’ que le Mocambo 15, moins artificiel en tout cas, et surtout plus complexe. Pour 40° le rhum apparait assez riche et offre du répondant et suffisamment d’arômes pour être intéressant. Note : 77 |