JM hors d’âge

Triple millésime, multi millésime, voilà des termes mis en avant ces derniers temps chez certaines marques de rhum agricole. C’était déjà plus ou moins le cas dans les carafes ‘luxes’ proposées par les marques (avec des millésimes beaucoup plus anciens), on en propose maintenant des plus jeunes dans des bouteilles plus classiques, et donc plus accessibles aussi..

prix : 50€, 70cl et 42,5°. Édition ‘limitée’ à 13 000 bouteilles.

âge : il s’agit d’un assemblage de rhums de 2003, 2004 et 2005 mis en bouteille le 24/11/2014. Nous aurions donc des rhums âgés de 9 à 11 ans.

Pourquoi mélanger des millésimes… il s’agit bien sûr de diversifier la gamme de produits, en plus de donner carte blanche au « maître assembleur », avec des résultats qui doivent forcément en valoir la peine . Après le lot de rhums aux finitions les plus diverses (même si ça reviendra sous peu), place aux assemblages de rhums millésimés. Et pourquoi pas ? cela n’est en fait rien de plus qu’un assemblage comme le propose déjà les versions VO, VSOP, XO,… Dans le cas de ce JM multi millésime on serait plus proche du rhum vieux hors d’âge (généralement de 8 à 12 ans), mais la marque a décidé de jouer sur les rhums choisis et sur leurs millésimes, plutôt que sur le terme « rhum vieux hors d’age », ça permet sûrement de se renouveler et de donner un semblant d’innovation aux consommateurs.

Quant à l’éternel débat des chais climatisés chez JM, le mystère reste entier. C’était en effet une pratique mise en place, mais selon certains ce serait terminé, et selon d’autres encore, en activité.. En tout cas, les fiches produits présentes sur les sites de vente et autres catalogues (envoyées par JM) font toujours mention de chais climatisés (avec le fameux : « assurant un vieillissement optimal au rhum », un peu comme la lessive qui lave plus blanc que blanc en somme), allez comprendre…

Le rhum arbore une couleur ambrée plutôt soutenue, bien brillante et plutôt huileuse : une fine couronne se forme et laisse place à de nombreuses gouttelettes qui perlent lentement vers le fond du verre.

L’odeur qui se dégage est légère et douce, pas très expressive en premier lieu mais subtile et fine, à la JM : abricot, pêche, exotisme, un nez confituré, vanillé, même si un peu plat tout de même. Le boisé est suffisamment présent pour éclipser de temps à autres ces fruits ; à l’aération, ça perd encore un peu plus d’exotisme à la faveur d’une odeur rôtie (toujours cet abricot) et mielleuse, où boisé (réglisse) et épices sont fondus pour ne faire qu’un. Le temps lui fera un bien fou et c’est tant mieux.

L’attaque est onctueuse, et on reprend vite espoir par rapport au nez plutôt quelconque, avec une belle concentration aromatique. On retrouve l’abricot, le fruit exotique caramélisé, idem pour le boisé toujours bien présent et épicé. Plus le rhum reste en bouche et plus l’ensemble devient caramélisé/rôti/épicé/réglissé, le tout fondu et chaleureux dans un ensemble harmonieux. Ça ne fait qu’un et c’est résolument boisé, mais ça passe bien.

Le final est plutôt long, et le rhum reste longtemps en bouche, toujours chaleureux ; on est sur la canne, les épices, et ça va crescendo pour finir sur une note poivrée, et fruitée avec une très belle persistance en bouche.

Un rhum qui a un peu de mal à démarrer mais qui fait son petit effet quand on lui en laisse le temps… On est loin de certains vieux millésimes de chez JM, certes, mais pour une 50 d’euros c’est tout à fait raisonnable et ça tient la route, à condition d’aimer ce côté rôti et boisé… C’est en tout cas c’est bien au-dessus de la première sortie hasardeuse de JM chez un célèbre site de vente privée.  Note : 79

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon