Diamond & Versailles

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The Last One…

 

Sortira, sortira pas? Seule certitude pour le moment, les 570 exemplaires de ce Diamond & Versailles ont bel et bien été embouteillés ; Mais Luca Gargano et Velier ne savent pas encore  s’ils seront un jour mis en vente, ou bien réservés à des dégustations privées (masterclass lors de festivals par exemple). Cruel dilemme, quand on connait la valeur symbolique et toute la charge émotionnelle de ce qui restera sans doute, le dernier épisode de l’aventure Velier/DDL.

 

info : rhum de 17 ans d’âge (vieillissement tropical), issu de 2 fûts qui donneront un total de 570 bouteilles titrant 57,9° (brut de fût). Pas de prix car pas de sortie mais la possibilité pour certains d’y goûter lors de masterclass organisées par Luca Gargano (le seul moyen connu pour le moment).

 

Nous avons donc là un rhum distillé en 1996 et embouteillé en 2013 à 57,9° , et plus précisément un blend (assemblage) de rhums en provenance de Diamond (mark <S>) et de son alambic à colonnes en métal (Metal Coffey Still), et de Versailles (mark VSG) et de son célèbre alambic à repasse (pot still) en bois. Un blend historique et expérimental car réalisé avant vieillissement (chose plutôt unique). Une dégustation au goût de nostalgie, et en espérant voir DDL reprendre le flambeau de Velier, avec, qui sait, des embouteillages fullproof à venir…

 

Robe d’un bel acajou foncé, bien brillante et huileuse à souhait : se dessine une couronne d’incommensurables gouttelettes, qui se transforment poussivement en larmes que l’on pourrait regarder couler durant de très longues minutes, et sans jamais éprouver le moindre remord, et pire, en y prenant même du plaisir. Éternel sadisme que de voir pleurer un esprit suranné, et à la minute suivante de s’en délecter avec ferveur et satisfaction.

Au nez, on se demande tout de suite où sont passés les 57,9°, tellement l’alcool est bien assimilé. Le nez est lourd mais charmant, concentré mais avenant ; un rhum complexe d’entrée de jeu avec des notes empyreumatiques de mélasse grillée, mélangée à une odeur fumée et caoutchouteuse, délicieusement fruitée et épicé (cannelle, 4 épices), et même caramélisée. Il n’y a rien au nez qui prenne le dessus sur le reste, tout est parfaitement équilibré, fondu, et presque beurré. La quasi absence d’alcool est très surprenante, et on aurait envie d’y aller sans attendre, de tout prendre en bouche sans méfiance et déjà charmé, mais la sagesse (et l’expérience de ces Demerara FullProof) saura bien assez vite faire baisser les ardeurs, et bien heureusement d’ailleurs.

   

Le repos semble donner plus de paroles aux fruits compotés, rouges et acidulés, de fraise, de myrtille, de cerise, ainsi que de la vanille. On retrouve toujours ce caoutchouc, maintenant rejoint par de la réglisse ; c’est étonnant toute cette légèreté dans un rhum qui a vieilli 17 années sous les tropiques. Les rhums issus de Diamond donnent toujours quelque chose d’assez simple, sûrement parfait pour un long vieillissement en fût, et le mélange avec le Versailles semble donner une combinaison très intéressante, loin des arômes trop boisés que l’on peut être enclin à attendre, ou même à redouter.

Voici le genre de rhum qui servirait de belle porte d’entrée à celui qui voudrait se lancer dans la découverte des rhum Demerara de Velier, tout en douceur et au nez exquis, sans alcool dominant ni de boisé trop présent ; rajoutez-y ce qu’il faut de fruits, et un voile de tabac, charmeur et nostalgique.

En bouche le rhum est forcément épais (c’est un minimum), l’alcool y est toujours bien intégré et tout monte en intensité progressivement : on retrouve les fruits pour une attaque douce et plutôt sucrée (confiturée), toujours avec cette impression d’avoir une résine en bouche, avec cette mélasse légèrement brûlée et des notes de cuir qui se déversent maintenant partout en bouche, de la réglisse, des épices fières et justes ; les tanins picotent légèrement en bouche. Très bien équilibré dans l’ensemble. Puissamment doux, virilement délicat, le rhum fait son travail sans heurt mais avec panache.

La fin de bouche est longue et persistante sur des notes grillées, de tabac et de cuir ; une fin plutôt sèche et virile, loin des fruits compotés des débuts. On est sur une légère amertume tannée, mais rien qui puisse porter à préjudice. Le verre vide est toute une histoire, et déjà on se met à regretter toutes ces bouteilles de Fullproof Demerara. Au revoir passé, et bon courage à l’avenir.

 

Un Demerara FullProof qui ne vous saute pas au nez, ni au palais, tout en retenue et en maitrise, et concentré comme il se doit. Du début à la fin, c’est une belle découverte, avec un nez à vous séduire et une bouche à vous dresser. Un ultime ravissement avant un sevrage inéluctable, et forcé par le destin. bye bye DDL… Note: 89

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
8 Responses to “Diamond & Versailles”
  1. Pietro dit :

    Bye Bye DDL… on aurait voulu un dernier Albion pour compléter l’histoire…
    Merci Cyril j’ai eu aussi l’impression d’un alcool très bien assimilé et d’un autre super DDL Velier.

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    • cyril dit :

      oui dommage pour Albion, c’est la fin 🙁

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      • Brorelien dit :

        Allons ne soyons pas nostalgique sinon il ne faut pas ouvrir ce genre de bouteilles.

        Gardons plutôt espoir en l’avenir avec ce (dernier) rhum annonciateur d’un futur brillant. Il le faut car le passé n’étant inépuisable; l’ennui guette nos verres 🙂

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        • cyril dit :

          quoi, de l’optimisme ? vraiment ? pourquoi pas 😉
          DDL devrait sortir la ‘relève’, on verra bien

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          • Brorelien dit :

            hé bien, il suffisait d’en parler pour voir arriver la relève Enmore,PM et Versailles embouteillées version DDL! Reste plus qu’a gouter 🙂

            oh et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, d’après de nombreux commentaires sur la page FB Rum Ministry, lost spirits c’est fini!

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          • cyril dit :

            Salut Aurélien
            oui reste à voir le résultat dans un verre , car les prix frisent le ridicule (qui ne tue pas).
            Lost Spirits, fini fini ?

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  2. Brorelien dit :

    oui en effet, j’ai vu les tarifs dannois, la part des anges à du faire son entrée à wall street… j’espere que ça sera un peu mieux en france mais la spéculation semble avoir frappé dès la mise en fût.

    Concernant lost spirits les commentaires allaient dans ce sens, comme quoi ils arretaient le rhum pour se consacrer à de nouveaux projets. Je n’ai pas creusé le sujet, peut etre ont il la meme com pour le don papa avec ses ruptures de stock programmmées chez Nicolas?

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    • cyril dit :

      le monde du marketing est sans limite j’ai l’impression. Pour DDL j’attends de voir mais c’est osé pour une première. des nouveaux projets pour Lost Spirits, ehm, affaire à suivre alors 😉

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