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Ceci est du Rhum
Si certains très vieux millésimes ont marqué l’histoire et les palais des plus chanceux, à jamais, Neisson écrit petit à petit les lignes d’une nouvelle page et refait vivre une histoire que nos, vos enfants, chérirons avec une certaine nostalgie ; et qui un jour, constituera un nouvel ultime, un eldorado pour les générations futures. Que le temps leur soit favorable, nous leur laisserons le meilleur…
prix : 105€ pour une bouteille issue d’un fût unique (le #11169), sélectionnée en partenariat avec LMDW et Velier. 70cl et 43°. limité à 290 bouteilles.
âge : 9 ans. Distillé en avril 2005, mis en vieillissement le 30 novembre 2005 et mis en bouteille le 31 juillet 2014.
En plus de ce millésime 2005 de 9 ans, il existe aussi un 7 ans embouteillé à 45,8°, sorti uniquement en Martinique et issu de 4 fûts. A noter que Neisson devrait sortir en fin d’année un rhum issu de la même récolte, qui sera alors âgé de 10 ans.
Le verre accueille un liquide à l’allure précieuse, une robe fondante et huileuse, couleur or fondu aux reflets de bronze.
Un nez au bon souvenir du millésime 1995, avec ce nez poudreux où chaque arôme semble englobé dans une fine couche de chêne, comme pour magnifier et mettre en valeur chaque effluve : beaucoup de fruits mûrs et séchés, de l’abricot et de la pêche, de la pomme, de la mangue, des fruits sur le point de se décomposer, arrivé à la maturité la plus vivifiante, avant l’explosion… et ce boisé qui apporte tellement de classe et qui semble englober et caresser chacun de ces fruits, déposant en surface une fine couche de particules boisées et vanillées… du noble art, du génie et donc forcément une bonne dose d’insolence, mais quelle maîtrise…
Les épices et le cacao participent au côté chaleureux, toujours dans cette finesse à la précision chirurgicale, et toujours (encore?) dans un équilibre parfait. Et pour couronner le tout, comme si ce n’était pas assez, le rhum vous offre dans sa bonté un brun de fraîcheur (herbe fraiche, agrume, zestes), et la pureté de l’amande fraîche mise à nue par des ongles manucurés, pour un nez qui au final a beaucoup de similitude avec le millésime 1995 (dégusté conjointement), et qui n’a surtout rien à lui envier (et dieu sait qu’on part pourtant de loin).
Et on pourrait rester des heures au-dessus de ce verre qui semble évoluer perpétuellement, comme infatigable. Après un long moment, pris dans la rêverie ou encore lucide, on jurerait trouver des fruits noirs, des cerises confites, du pruneaux, et des notes florales (fleures blanches, oranger du Mexique), pour un nez qui devient de plus en plus envoûtant, enivrant, et qui vous fait perdre pied dans un océan de lucidité et de complaisance. On est bien, l’endroit parfait au parfait moment, avec la somme parfaite des éléments, tous réunis, ici et maintenant.
L’attaque est tout aussi classe, littéralement fondante et satinée en bouche, de l’or liquide délicieusement boisé (réglisse), fraîche (canne à sucre, iode) et épicé (cannelle, gingembre) ; le tout évolue dans un mélange très harmonieux et toujours parfaitement équilibré, capiteux et frais. Les arômes les plus chaleureux semblent caressés et mis en valeur par la fraicheur des agrumes, de la canne, et de ce petit air marin qui exulte les sens. Magnifique, on ne tombe jamais dans la facilité avec ce rhum, et il y a toujours ce petit plus qui fait évoluer la bouche dans une autre direction, dans une autre dimension ; intelligemment et toujours dans une déconcertante maitrise.
C’est une balade que propose ce Neisson en bouche, et on passe en une fraction de seconde du champs de canne au bord de mer, du verger à la forêt majestueuse de chênes dont l’écorce est délicatement frappée et grillée par un soleil d’été. Une balade, tout simplement, tout naturellement et sans heurt, comme si c’était là la chose la plus normale et anodine au monde. Déroutant, et brillant.
La fin de bouche est longue, très longue, et la balade se poursuivra jusqu’à la nuit noire. Nul besoin de vous dire qu’elle sera claire et étoilée, qu’on se souviendra de chaque instant passé, de chaque parcelle de chaque souvenir. Peut-être même que les plus curieux découvriront, grignotant un bout de montagne, une trainée de poudre de chêne, laissée là par une étoile filante, signe que l’espoir est toujours bien présent, et intemporel, pourvu qu’on prenne le temps de l’observer, et de le chercher…
Note: 92 |
Très bel article et excellent choix!
Me voilà encore plus heureux d’en posséder une et me donne encore moins envie de l’ouvrir.
Une valeur plus que sûre Neisson, un synonyme d’excellence?
Merci cyril 😉
Un brut de fût qui titre « seulement » 43° ???
JM est assez coutumier du fait (les millésimes 10 ans et 15 ans sont aussi des « brut-de-fût »).
En fait il ne faut pas confondre « brute »-de-fût et brut-de-bût 😉
C’est vrai que c’est toujours un peu surprenant, mais la réduction est faites avant tout simplement, ce qui évite de trop perdre en part des anges tout en ne touchant pas au délicat résultat du vieillissement.
De toutes façons, le rhum est quasiment toujours réduit avant d’être mis à vieillir. Donc là c’est juste un peu plus que chez DDL.
Merci à Ouki et Dimitri pour vos réponses 😉
pour compléter les réponses:
Neisson réduit annuellement -ou tous les deux ans- ses rhums, au moment du ouillage. Il est donc bien embouteillé à la sortie des barriques, sans réduction supplémentaire (source : Grégory Neisson)
Il n’est pas rare de voir des bruts de fûts avec des titrages bas dans les rhums martiniquais. Car le rhum est réduit systématiquement avant l’entrée en fût.
Que de réponses 😉
J’ai posé la question à Neisson mais tout à été dit je pense.
Re-
Apparemment, tes dégustations ont un certain succès….j’ai voulu commander sur http://achete-ton-vin.com/fr où il était à 105€ (hors frais de port), il a vendu ses 6 bouteilles aujourd’hui !! Ou alors, c’est une sacrée coïncidence !!
Mais tout n’est pas perdu, et pour ceux que ça intéresse, je l’ai trouvé sur un autre site ; mais il n’y figure pas encore et n’est donc pas encore proposé à la vente (pas encore livré chez eux), donc, au cas où, n’hésitez pas à me demander, je vous filerai les coordonnées tél de la personne qui s’en occupe. Et pour info, il est au tarif de 105 € également, FP inclus ! 🙂
Le rhum était déjà en rupture sur certains sites avant, mais heureusement il est toujours dispo
Bonjour,
Quel site à 105 FP inclus ?
Merci !
@ Oreylihin
http://www.votrecave.com/
http://www.votrecave.com/13-rhum,fr,3,693.cfm
Mais comme je disais, pas affiché sur leur site, donc faut appeler et demander la personne qui s’occupe du rhum (il ne sera pas surpris ;-). Ou bien par mail si tu préfères car leur tél est un N° surtaxé 0892 16 16 71 (perso, il était pas dispo mais m’a rappelé rapidement sur mon portable).
Pr info, j’ai passé une 1ère commande chez eux avant celle-ci et aucun souci (un Libération 2012 Brut de fût à 94€ FP inclus -ça faisait un moment que je le voulais celui-là aussi ;-). Et encore à cause de cyril ! ;-p
hehe oui, je leur en ai pris une suite à ton article. Excellent rhum, très bon rapport qualité prix mais je trouve quand même le Libération 2012 FP au-dessus 🙂
Enfin une note sur la première mouture de ce bijou de millésime. Chapeau bas pour ces gorgées de poésie.De bon mots le Cyril en est fin distillateur.
Merci
Une petite question : quelle est la différence entre le NEISSON 2005 Joint Bottling Velier et le Neisson 2005 classique?
Bonsoir Emmanuelle,
l’embouteillage Velier/LMDW est âgé de 9 ans (43°)
l’autre version, uniquement vendu en Martinique, est en fait âgé de 7 ans (45,8°)
Durant cette année 2005 Neisson à fait deux mises en vieillissement:
Une le 17 Mai 2005
et une seconde le 30 Novembre 2005.
Hello Cyril, t’es sur ?
j’ai acheté en décembre 2014 2 bouteilles de 2005 à la distillerie.
au dos d’une des bouteilles, je lis :
distillation : avril 2005
mise en vieillissement : 30 novembre 2005
mise en bouteille 31 juillet 2014
fut 11172
43%
bouteille n°056/290
même étiquette recto que la bouteille de LMDW
(je peux prendre des photos si tu veux)
Bonjour Stéphane,
l’info ci-dessus vient en fait directement de la distillerie, et plus précisément de Grégory Vernant-Neisson.
Ta bouteille est en fait la sélection LMDW/Velier de 9 ans, produit vendu aussi à la distillerie.
Salut Cyril, idem que Stéphane pour moi.
Par contre cela signifie-t-il qu’il y a eu 290 bouteilles pour les 2 fûts confondus ? Ou 290 bouteilles par fût ?
As-tu eu l’occasion de goûter une bouteille du fût #11172 ?
salut Keiser,
aucune idée du nombre de fûts embouteillés au total mais je vais demander.
Personnellement je n’ai gouté qu’à un seul fût
Petite correction, moi c’est le fût #11170 donc potentiellement 4 fûts…
dans le mille…
Pour l’embouteillage « Neisson » (le « deuxième » 2005), je viens d’avoir confirmation de la distillerie: ils ont en effet embouteillé 4 fûts distincts en même temps dont un qui a été vendu à la maison du whisky.
CQFD donc, au moins y voit plus clair.
Merci pour ces infos.
J’ai ouvert ma bouteille et très grosse déception : je ne lui mettrais même pas 80. Je le trouve trop « fin » (sans caractère), peut être est-ce du à mes goûts, je suis définitivement amateur de rhum avec du caractère (Velier, Caroni, Savanna, etc.).
Je suis très surpris, j’ai même envie de te proposer un petit sample Cyril pour avoir un comparatif avec la version « Velier » de ce Neisson 2005 bien qu’ils devraient être très semblables.
Intéressé par un sample ?
Hello Keiser
Trop fin ? A ce point là ?
c’est la version « Martinique » c’est ça ?
on peut échanger un sample de nos bouteilles avec plaisir oui
Oui c’est ça. Echanger ? Je n’y pensais même pas mais avec plaisir 😉