Saint-James 1932, 36, 39
> | ![]() Après le mythique 1885 de chez Saint-James, il est plus que temps de rattraper le temps perdu car les rhums de Sainte-Marie méritent plus d’un détour, que ce soit sous la forme d’anciens et très vieux millésimes ou même d’embouteillages plus récents. Afin de remonter le temps dans l’ordre chronologique, nous essaierons aujourd’hui 3 millésimes des années 30 : le 1932, 1936 et 1939. Et en guise d’introduction, voici un extrait d’un article de la rubrique « Collector » du magazine Fine Spirits publié en juin 2015.
Au delà du mythique 1885…Passé le millésime 1885 (qui aura été le centre d’intérêt de cette note), mais aussi un 1884 qui ne sera jamais commercialisé (il aura été servi lors d’un banquet à Paris, en septembre 1900, offert par le président de l’époque Émile Loubet), les millésimes s’enchaîneront mais il n’y a malheureusement que peu de traces de ces vestiges, les gens ne pensant pas forcément à garder les bouteilles dans le temps (ni les archives). Il faudra attendre les années 1900 pour retrouver la trace d’un glorieux passé : ainsi un heureux collectionneur aurait des millésimes de 1909, 1910, d’une valeur sans aucun doute inestimable. A la distillerie Saint-James, on garderait tout aussi précieusement des millésimes de 1925 et 1929, parmi les plus vieux actuellement identifiables. Étrangement, il est quasiment plus difficile de mettre aujourd’hui la main sur certains millésimes des années 30 que sur celui de 1885. On imagine pourtant qu’ils ont été sortis en plus grande quantité, mais la mode n’était pas à la conservation, et les bouteilles étaient devenues plus fragiles au sortir de la crise de 1929 . Marc Sassier, de la distillerie Saint-James nous explique: « dès que l’on empoigne une de ces bouteilles, elle se fragilise immédiatement. Il y a des bulles dans le verre, et des épaisseurs de verre différentes d’un endroit à l’autre de la bouteille ». Les plus chanceux trouveront tout de même des millésimes de 1931, 1932, 1934, 1935, 1936, 1937, 1938, 1939, souvent déclinés en bouteilles de 50 et 100cl. Les années suivantes (1940) sont marquées par la guerre, les diverses restrictions et l’arrêt du commerce maritime ; Saint-James allant même jusqu’à l’annoncer publiquement à ses consommateurs (via de la publicité dans les journaux). Ainsi, le dernier rhum à sortir de la distillerie sera un millésime de 1941, forcément à la lourde charge symbolique, et il faudra ensuite attendre quelques années pour finalement en retrouver (les années 1946, 1947 et 1949 sont officiellement identifiées). Des informations qui peuvent être datées précisément grâce à des documents d’époques (factures, publicités,..) que Marc Sassier récolte et épluche depuis des années : « Nous avons beaucoup de traces d’exportations qui nous permettent de retracer l’histoire, et qui remontent de 1885 jusqu’aux années 1900 : notamment au Venezuela et en Argentine, mais aussi en Indochine dans les années 20, 30, où nous avions plusieurs distributeurs. Et en Algérie, où les journaux locaux sont allé jusqu’à annoncer publiquement le décès de Lambert. » Les années qui suivent, les années 50 puis 60, verront leur lot de millésimes sortir, mais ces bouteilles seraient encore plus difficile à trouver que celles des années 30… Saint-James recense actuellement en cave du 1951, 52, 59, puis pour les années 60 les millésimes 1963, 64, 66, 67, 68. Peut-être des surprises réapparaîtront avec le temps, bien gardées par le gardien d’un temple ? Mais ce que l’on sait, en revanche, c’est que durant le tout début de cette période, une nouvelle ère débute chez Saint-James : la colonne de distillation est changée, et les cuves de fermentation anciennement en bois se transforment alors en inox. On quitte peu à peu ce goût caractéristique de vesou cuit, de jus de canne marqué, pour rentrer dans des marqueurs aromatiques plus proches des rhums d’aujourd’hui, avec des notes empyreumatiques (grillées) très marquées. C’est d’ailleurs ce qu’a voulu faire partager Marc Sassier avec la Cuvée des 250 ans qui est sortie cette année : un peu de 1885, de 1934, puis du 52, 76, 98 et 2000.. Une belle manière de retracer l’histoire mais aussi de mélanger les genres, les traceurs identitaires d’un rhum qui aura -comme beaucoup- évolué avec son temps, tout en gardant -comme trop peu- une réelle authenticité et de vraies valeurs. Une cuvée limitée à 800 exemplaires qui deviendra à son tour collector. Nous rentrons maintenant dans les années 70, 80 et 90, avec des millésimes plus accessibles au commun des mortels, dont les plus connus (et sûrement les plus ‘faciles’ à trouver) sont estampillés 1975, 1976, 1979, 1982, 1986, 1987, 1998 et 1999. La bouteille carrée est toujours présente mais les étiquettes, et le logo, changent légèrement : les mots Saint-James sont mis en avant, l’appellation Martinique apparaît, et nous ne parlerons alors plus de Récolte mais de rhum Millésimé (et numéroté). Même le degré alcoolique change et passe de 47° à 43 au milieu des années 70. Mais place à la dégustation de 3 millésimes des années 30…
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90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
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compliment Cyril!!!
tres belles notes!
merci Luca c’est beaucoup plus classique que la dernière sur le Libération 2015 lmdw haha
Bonjour à tous,
j’adore le Rhum et je viens de trouver dans la cave de mon Grand Pere une bouteilles de Rhum « recolte 1885 » !
Qui peut me dire plus sur cette bouteille ? si il faut la boire ? la vendre ?
Merci encore
Bonjour Christian,
Quel trouvaille wow
Pour plus d’infos : https://durhum.com/saint-james-1885/