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 Damoiselle Guadeloupe
Oui je sais, Ce site fait la part belle aux rhums traditionnels, pourtant le rhum agricole est tout aussi bon, voire meilleur selon les bouteilles, et recèle de merveilles. Une nouvelle fois tout est histoire de goût, de sensibilité, et de budget aussi. Car il faut le dire sans détour, ni même sans rancune, un rhum vieux agricole est nettement plus cher qu’un rhum traditionnel du même âge et pour cause, un rhum agricole ne demande pas la même somme de travail qu’un rhum traditionnel, nous y reviendrons plus bas. Mais intéressons-nous aujourd’hui au rhum Damoiseau 8 ans, qui nous vient tout droit de Guadeloupe, où depuis 1942 on fait du rhum une histoire de famille…
prix : entre 40 et 60€ pour 70cl de ce rhum agricole. Le mieux si l’occasion se présente est encore d’en acheter une bouteille sur place, le prix est imbattable.
âge : ce rhum Damoiseau est âgé de 8 ans et vieilli en fût de 200 litres avant sa mise en bouteille à 42°.
Rhum traditionnel ou agricole, la différence est donc bien présente, mais pas uniquement au niveau de prix : travailler à partir de pur jus de canne à sucre engendre un tout autre travail, une infrastructure différente (de la culture de la canne elle-même), un travail humain plus conséquent et plus long ; Là où la mélasse n’est qu’un simple résidu du sucre directement livré aux distilleries. Et il serait dommage de ne s’arrêter qu’à un style de rhum plutôt qu’à un autre, nous avons la chance d’avoir de merveilleuses bouteilles de tous horizons, de terroirs, de fabrications, de méthodes de vieillissement différentes. Versons donc aujourd’hui dans nos verres du rhum agricole et saluons au passage le travail des hommes et des femmes qui sont derrière chaque goutte que nous dégustons, qu’elles soient issues de mélasse ou de jus…pourvu qu’on ait l’ivresse…
La robe de notre agricole présente une belle couleur ambrée, assez séduisante et bien brillante, de quoi mettre l’eau à la bouche d’entrée, une robe prometteuse pour damoiselle Damoiseau.
Le nez est agréablement fruité avec cette petite touche de vanille qui flotte en surface, forte agréable. On peut y imaginer du pruneau, du fruit bien mur et sec, compoté. Le nez est assez doux et laisse échapper une belle envolée d’épices (cannelle, clou de girofle) et oh surprise de la canne à sucre 🙂
Le tout est enveloppé amoureusement dans un drap boisé qui soutient l’ensemble et lui donne une belle tenue.
Une fois en bouche le rhum ne déçoit pas et reste sur le thème de la douceur, l’attaque est souple et onctueuse, sans heurt ; le fruité fait son apparition et dévoile les même fruits qu’au nez, bien murs et arrosés de jus de canne à sucre. Très bel équilibre entre le nez et la bouche, beau cheminement maitrisé de bout en bout : on se laisse bercer sans se poser de question, en profitant de l’instant et sans même imaginer le final, comme si c’était déjà acquis. On a clairement l’impression d’avoir dans le verre un rhum plus vieux que l’âge annoncé, ce qui est plutôt fort agréable.
Le final s’avère d’une longueur impressionnante et même insoupçonnée. Le fruité et le boisé ne font qu’un seul et prennent leur temps, main dans la main, sautillant gaiement jusqu’au fond de la gorge, marquant leur présence par une note chaude qui reste après leur passage. Une certaine fougue qui nous rappelle à juste titre que le rhum ne fait, en fait, pas réellement plus vieux que son âge, comme le début de la dégustation le laissait penser. On ne lui en veut même pas, car ce final surprend agréablement son monde et clos une belle dégustation en laissant un beau et bon souvenir.
Un rhum agricole plaisant et bien équilibré qui saura satisfaire n’importe quel amateur, même le plus exigeant. Et sachez que Damoiseau propose dans sa gamme de rhums hors d’âge toute une série de millésimes, dont un exceptionnel de 1953 vieilli… pendant 31 ans. Tentant non ? 🙂 Note : 82
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Merci pour cette chronique et concernant cette distillerie il y à également deux opus à déguster d’urgence : les millésimé 1989 et 91 et brut de fût s’il vous plait! Le 1980 est quant à lui dans mon viseur.
mais de rien 🙂
je n’ai pas encore essayé le 89 et le 91 mais le Damoiseau 1980 est une merveille! j’ai l’embouteillage sorti par Velier et deux échantillons de celui de Damoiseau (l’idéale donc pour faire une comparaison)
Il semblerait que cela soit le même rhum mais je serai curieux sur ton feedback.Mention particulière pour le 91.
pas si certain que ça selon Luca Gargano… Sortir le même rhum au même degré est surprenant ; sachant que Damoiseau avait vendu tout son stock à Velier. Je n’ai pour ma part pas encore fait la comparaison (je n’ai ‘que’ 2x 4cl de celui sorti par Damoiseau). Mais selon l’expert ce n’est pas le même 😉
Il semblerait que Damoiseau ( selon mes sources )ayant flairé un filon ne lui ai pas donné comme convenu tout son stock.En voilà un coup de judas qui a dû faire des étincelles!!!
qui saura un jour la vérité ?
Selon Hervé Damoiseau que j’ai interrogé plus tard son embouteillage serait issu du même rhum qu’il aurait retrouvé dans un autre chais de vieillissement (au nombre de 3 à l’époque). Personnellement ce sera à voir lors d’une dégustation croisée!
humm toujours pas de comparatif car je viens de m’acheter une version Damoiseau officielle donc la différence de prix de 65€ est elle justifié?? La version damoiseau serait de 18 ans de vieillissement, Qu’en est il de Vélier?
tu parles de quelle version Captain Glouglou ?
il y a chez Velier au moins 3 embouteillages Damoiseau
oups j’avoue que je ne suis pas clair, je parlais de la comparaison entre le Damoiseau 1980 version Vélier et la version Damoiseau. Je me demande d’ailleurs s’il n’y a pas un vieillissement plus vieux chez Vélier
Bonjour Cyril,
Je dois me rendre prochainement en Guadeloupe. Je souhaiterai visiter quelques distilleries et je me demander lesquels sont pour vous les plus intéressantes ? Quelle sont pour vous les meilleures distilleries pour le rhum vieux ? Je suis conscient que ca dépend des gouts de chacun mais est-ce que selon vous certaines sortent du lot ?
Merci d’avance pour vos conseils avisés.
Maël
bonsoir Maël
ce n’est qu’un avis perso mais ce serait Reimonenq, et Bielle sur Marie-Galante..
et surement Longueteau/Karukera. Pour ce qui est des visites des lieux, aucune idée… n’hésitez pas à poser la question sur la page facebook de la confrérie du rhum 😉
Merci beaucoup pour les conseils, je ne manquerai pas de poser la question sur la page de la confrérie du rhum.
Bonjour, en tant qu’amateur de rhum, je souhaite apporté ma contribution. Sur cette bouteille que je possède comme nombreuses bouteilles de rhum d’ici, il est inscrit rhum vieux, il n’est fait part d’aucune mention de rhum vieux agricole (pourtant sur toutes les bouteilles vendues en Guadeloupe à 90% des rhums vieux il est ajouté agricole). Si l’on regarde dans la production locale, les rhums vieux de Bellevue (XO et 1841) aussi n’ont pas la mention. Le point commun entre Bellevue et damoiseau: la présence d’une usine sucrière à proximité. Je me pose donc la question, n’est ce pas un rhum de mélasse ???
Longeteau, Karukera, Reimoneiq, Bielle, Séverin, Labat, Bologne, Montebello, ils ont tous l’appellation rhum vieux agricole …
Une chose à éclaircir pour quelqu’un comme vous qui j’apprécie enquête sur les rhums truqués avec diverses artifices (arômes,sucres et autres additifs)
Bonjour Kokotajlo
Effectivement lorsqu’il n’est pas mentionné le terme agricole il y a de fortes chances que ce ne soit pas de l’agricole, et c’est le cas en parti ou en totalité pour les maisons suivantes : karukera sur quelques anciens millésimes, Montebello qui mélange les deux (pur jus et mélasse), Labat, Bellevue, Damoiseau