L’Essentiel c’est Saint-James

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Avant de publier prochainement un entretien avec Marc Sassier qui traine depuis quelques temps (des mois, des années?), place au dernier rhum sorti par la distillerie de Sainte-Marie, comme en amuse-bouche… Bon week-end

 

 

 

Saint-James cuvée L’Essentiel / 43°

Dernier né de la distillerie Saint-James, cette carafe propose un assemblage de différents millésimes : 1998, 2000 et 2003, chacun ayant vieilli plus de 12 années dans de petits fûts de Bourbon.


La robe est reluisante, entre un cuivre rougi par le soleil et un bronze poli par le temps, résultant d’un vieil or captivant couronné de larmes grosses comme des soleils piquant vers l’horizon.
D’entrée, le rhum délivre un confit très séduisant pour ne pas dire enivrant: tout est ici fondu et mélange gracieusement des fruits noirs (pruneau, figue, cerise à l’eau-de-vie) et de l’exotisme courbaturé (orangette droite comme un i), divinement chocolaté et endimanché d’une fragrance de fruit à coque centenaire (noix).

Rajoutez-y un boisé ordonné et raffiné, torréfié à la perfection et même patiné (vernis), et vous obtenez une compagnie de toute beauté, d’une justesse insolente. Un nez tout en séduction (un nez manucuré) et équilibré à souhait qui sait durer dans le temps ; mieux, il ne tombe à aucun moment dans la facilité et saura vous proposer une charge plus granuleuse (cacao, noix), comme râpeuse, en promesse d’une bouche plus costaude.

En bouche, l’attaque est huileuse et vibrante, riche et même saisissante pour son ‘petit’ 43°. Le rhum évolue crescendo et fait rapidement parler les épices et les brindilles (torréfiées à cœur), le cacao et les fruits noirs. Une bouche entière et orgueilleuse qui se fait poivrée et conquérante à mesure de la dégustation, mais sans jamais perdre son affinité avec les fruits (toujours noir, pruneau et cerise en tête), ni son équilibre. Une légère amertume prend place rappelant des feuilles de tabac séchés, tout en élégance et avec une superbe maîtrise, et la finale dure bien au-delà des 43 degrés, dans une bouche chaleureuse et torréfiée, chaudement épicée (cannelle) et gracieuse à souhait. Non sans rappeler ce petit quelque chose de magique et magnétique des très vieux millésimes de chez Saint-James. Le verre vide crie famine et appelle du renfort, même le sur lendemain.

Une superbe cuvée qui rappelle de plus vieux millésime de chez saint-James, avec cette classe surannée inimitable et un nez mêlant harmonieusement tabac et confit à l’équilibre diabolique. S’il vous faut une seule cuvée de chez St James, c’est sûrement celle-ci, et on ose à peine imaginer le même rhum avec encore plus de watts… un jour, peut-être? Note: 87

 

 

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon
Comments
5 Responses to “L’Essentiel c’est Saint-James”
  1. Cyril dit :

    Et voilà ! En attente de livraison !
    Je pense qu’il ne va pas traîner aussi longtemps que Marc Sassier ( ;-p ) avt d’être entamé…. même si je dois avouer avoir été un peu déçu du « petit » 43 C° affiché….(et oui, on prend vite de mauvaises habitudes avec les bruts de fût). Mais je te fais confiance.
    Et puis ça fait longtemps que je voulais goûter un St James, alors….
    Merci pr cette dégust’ cyril
    A la prochaine 😉

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  2. ranasafvi dit :

    merci ! je le note !

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  3. Cyril dit :

    Re-cyril 😉

    Donc dégusté il y a une dizaine de jours (mince, j’aurais dû venir en parler de suite après, là, j’avoue avoir oublié un peu -à moins que ça ne soit une excuse pr re-goûter + vite ;-). Bref, je savais que je pouvais te faire confiance 🙂
    Donc, pr résumer, il m’a fait penser, par certains côtés, à un rhum arrangé (par mes soins, il y a longtemps, avt que je ne découvre les rhums « vieux ») ds lequel j’avais mélangé essentiellement figues, raisins, dattes et miel de châtaigneraie.
    Il y avait bien la noix aussi. D’ailleurs, il m’a également fait pensé au vin espagnol fait à base de Perdo Ximenez (que tu dois connaître….). Un vin très liquoreux, ds lequel on retrouve souvent ce mélange de figues/noix.
    Mais ce qui m’a le + étonné ds ce rhum, c’est qu’il donne l’impression de faire bien + que ses « tout petits » 43 C°. Il a le caractère, la présence et la concentration d’un bien + que ça. Et ça me va tout à fait ! 😉
    A bientôt 😉

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    • cyril dit :

      Salut Cyril. ouf, me voilà rassuré alors… pas b »soin de passer au service après-vente
      oui le combo figue/noix fait penser à d’autres alcools et je trouve ça assez classieux dans ce cas présent

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