Port Mourant 1993

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Jeune & Fougueux

 

Voici un autre rhum de chez Velier, qui décidément propose des splendeurs trop peu connues, de l’authentique car souvent brut de fût et vieilli intégralement sous les tropiques (le seul embouteilleur à avoir ses entrées à la distillerie Diamond). Certes ce Port Mourant 1993 possède un degré d’alcool élevé, et ce n’est surement pas le meilleur millésime pour commencer dans ce domaine, mais il s’agit aussi et surtout d’un morceau d’histoire en provenance du Guyana et fabriqué à partir du célèbre double alambic en bois Port Mourant. Retour vers le passé pour une nouvelle dégustation de rhum Demerara…

 

prix : entre 90 et 115€ pour une bouteille de 70cl. . L’offre se raréfiant, comptez plutôt une centaine d’euros. Ce millésime a été remplacé depuis par le Port Mourant 1997, d’une année plus vieux.

âge : Velier comme à son habitude ne lésine pas sur les informations : le rhum a été distillé en juin 1993 et embouteillé en mars 2006, soit 13 ans pour cette bouteille ; le tout intégralement vieilli sur place au Guyana dans les entrepôts de la Distillerie Diamond.

 

L’étiquette de la bouteille nous apprend que le rhum vient d’un double alambic à repasse, mais au vu de la provenance il ne peut s’agir que du célèbre double alambic Port Mourant, et donc en bois, vieux de plus de 250 ans et unique au monde : fabriqué en 1732, il opère d’abord dans la distillerie du même nom, avant d’être transféré plus tard à la distillerie Uitvlught, et enfin en 2000 à l’unique distillerie du Guyana, la bien nommée Diamond.

 

 

Le rhum présente une belle couleur ambrée, très proche de cette résine végétale fossilisée qui sert à fabriquer les bijoux. Et la similitude avec l’ambre ne s’arrête pas là puisque la texture même du rhum s’apparente aussi à une sorte de résine, et laisse déjà deviner un rhum lourd et épais, très huileux alors qu’il n’a -que- 13 ans. Voila un bel exemple (et même un cas d’école) d’un rhum intégralement vieilli sous les tropiques. Son équivalent vieilli en Europe serait loin d’arborer une telle texture (et couleur). Très belle apparence donc pour ce gros bébé de 13 ans.

L’odeur qui se dégage du verre est d’abord puissante car assez concentrée -et alcoolisée- mais un léger temps de repos permet au rhum de s’ouvrir sur une superbe note fruitée gorgée de sucre : on y reconnait de la banane bien mûre, de l’abricot et de la mangue. Les épices sont aussi de la partie, de la réglisse, du caramel, et un voile de canne à sucre bien perceptible qui amène un côté herbacé à l’ensemble. Cette dernière odeur est assez rare dans les autres rhums de chez Velier. Après une nouvelle période de repos on note la présence plus franche de fruits qui se font plus séchés, notamment du raisin et de la figue, et on distingue une légère odeur de cuir ou peut être de tabac (odeur de boite à cigare). Un nez assez agréable et chaleureux où l’alcool est assez présent, donc gare à ne pas approcher son nez trop prêt ! Une belle entrée en matière pour ce Port Mourant 1993, voyons maintenant ce qu’il donne en bouche…

L’attaque est souple, huileuse et très puissante. L’alcool picote le bout de la langue et la réglisse envahit littéralement la bouche main dans la main avec une note boisé de chêne très présente ; c’est poivré, herbacé et quand même un poil rafraichissant (légérement mentholé). Le fruité perçu au nez s’est effacé et n’est plus présent qu’en second plan, et seuls les épices ainsi qu’une légère note de fumée arrivent à se faire une petite place (du clou de girofle notamment). Comme le nez le laissait penser, l’alcool est très présent et vous brûle à l’occasion la langue, à déguster en toute petite quantité donc.

Le final est toujours aussi puissant et sans fin. C’est épicé et on retrouve le côté herbeux déjà présent plus tôt en bouche. Dans la même lignée que les sensations ressentis en bouche, aussi costaud et viril !

 

Voici un rhum puissant et imposant qui aura du mal à satisfaire tout le monde. De bout en bout le Port Mourant 1993 de chez Velier nous rappelle son fort taux d’alcool, et pour cause, à 65° il s’agit d’un des rhums les plus élevés de la gamme. Peut être trop pour les amateurs de rhums, mais assurément un beau cadeau pour les amateurs de whisky qui y trouveront là un rhum idéal. Ce n’est pas un hasard si Serge de WhiskyFun en a fait son éloge. Note : 81.5

 

pour vous (et m’y) retrouver, concernant les notes:
90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
14 Responses to “Port Mourant 1993”
  1. I envy you your ability to source and try this rum, Cyril. Out of all the various plantations, Port Morant remains my favourite.

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    • cyril dit :

      Hi Lance, hope all is doing good for you out there!

      this Velier is a beast 🙂
      i like best their rums distilled in Coffey and Savalle stills tho, but its always a pleasure to taste such great botlles

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  2. françois dit :

    Je comprends tt a fait car j ai eu la meme faiblesse 🙂

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  3. françois dit :

    Oui moi aussi il me convient parfaitement !!
    Et pour les amateurs de cigare associé a un trinidad robusto T on approche le magnifique 🙂

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  4. françois dit :

    Oui bien sur pas de probleme 😉

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  5. françois dit :

    Ok je t envois ça 🙂

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  6. Aurélien dit :

    Bonjour
    A choisir : port mourant 1993 ou 1997 ?
    Merci

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  1. […] Un alambique Port Mourant (Double Pot Still à repasse en bois) : “Vieux de plus de 250 ans et unique au monde : fabriqué en 1732, il opère d’abord dans la distillerie du même nom, avant d’être transféré plus tard à la distillerie Uitvlugt, et enfin en 2000 à l’unique distillerie du Guyana, la bien nommée Diamond.” (source : http://durhum.com/port-mourant-1993/) […]

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