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Duel au Sommet
Retour en arrière avec cette nouvelle dégustation que nous offre Hubert Corman (après sa chronique sur le rhum Madinina 1895). La découverte de ces bouteilles d’origine Martiniquaise des années 30 et des années 60 dans une cave ajoute à cette dégustation une touche encore plus énigmatique pour nos palais occultés de ces saveurs d’antan.
Rhum Saint-James 1930
L’ouverture de ces vieilles bouteilles est toujours délicate, bien que la couronne en plomb ait résisté aux assauts du temps et de la cave. Le bouchon d’apparence en parfait état l’est beaucoup moins au premier coup de tire bouchon, c’est l’émiettage. Pas de gravité en soit, mais beaucoup de délicatesse pour éviter les oublis dans la bouteille.
Le nez est enchanteur à première vue, le passage au verre de dégustation confirmera-t’il notre sensation ? Servi délicatement, la couleur proche du vieux bronze patiné rassure notre avis sur l’âge de ce rhum entre 6 et 7ans, pas au delà.
Son aspect huileux, collant aux parois du verre, nous donne déjà un sens quand à la tenue en bouche. Directement la pâtisserie me vient à la esprit et les cannelés chers à Alain Jupé. Bordeaux était pendant des années le port d’arrivage de nombreux bateaux venant décharger leurs entrailles remplies de rhums des Antilles. Le melon cuit caramélisé, la pomme blette, le sucre candy, la violette pour le coté soyeux et fruité. Je retrouve à cet instant le plaisir de très vieux malt du Speyside car il est loin d’avoir révélé toutes ses subtilités olfactives. Le tabac Dominicain, les fruits secs, raisins de Corinthe, le vieux meuble en bois exotique, la cire, l’encaustique, la cacahuète grillée, les cerneaux de noix, Quality Street toffee. Peu coutumiers du fait, les arômes végétaux tel que la paille chaude humide. Le voyage continue pour entrer dans une vieille anglaise Mark 7. La fleur d’oranger, le sable chaud, thé noir, liqueur de cannelle.
Littéralement transporté par cette découverte longtemps endormie, il est temps enfin de le déguster.
D’entrée, il exploite toutes les papilles et embarque tout le monde dans un concentré de Martinique, réglisse, liqueur de plantes, tabac blond, cuir, fruits secs, toffee, bonbon au miel, Chocolat amer 80%, huileux, un vieux dandy, rhum de Gentleman. Je réalise que le rhum d’hier confirme le parallèle avec les vieux malts. Le travail différent, la patience, les matières premières, les levures, le temps de fermentation certainement plus long qu’aujourd’hui et bien entendu les fûts. Qu’étaient-ils, d’où venait-ils ?
Finalement, pour terminer cette magnifique dégustation, je résumerais avec cette phrase: pwoua pwoua, quelle bombe, juste énorme avec comme rétro olfaction des notes fumées et cendrées.
Rhum Saint-James 1960
Cette version des années soixante des rhums St James est reconnaissable à son bouchon à visser rouge et à sa bague blanche « Twist Cap’s » typique du début de cette période. Encore embouteillé en format 100cl avec sa bouteille originale frappée du seau « Plantation St James Martinique » elle porte également comme une contre étiquette avec les mentions légales ainsi que son degré 47°.
Il n’est pas rare de découvrir des bouteilles sans étiquette, hélas le temps est un traître de capes et d’épées qui efface souvent de nos trésors les belles étiquettes arborant des visages Antillais ou les paysages idylliques des îles Caraïbes.
Dans sa robe aux couleurs de vin d’Arlay, tu ressembles à une expédition dans le Jura Français.
Pour déguster au préalable la version 1930, le nez est un peu plus synthétique, vernis, acrylique. Après de nombreuses minutes d’aération, place aux gaufres fourrées de rhubarbes et de pommes chaudes, de marmelade, de fruits confits. Le miel d’Acacia vient enrouler le tout. Puis Montélimar et son nougat aux amandes grillées arrivent de voyage avec les notes de vieille malle en cuir. La réglisse, la cannelle, les cendres chaudes avec ce coté végétal roulé dans la cire et l’encaustique, un peu liqueur Drambuie. Tout est dans la complexité et il est vraiment indispensable de bien patienter de longs instants avant d’entamer une séance de dégustation tant le rhum est fermé.
En bouche, pour ma part, j’ai le sentiment d’avoir un rhum plus jeune 4/5 ans au grand maximum, plus vif un peu « dirty boy » légèrement pointé par les notes d’alcools et quelques peu laiteux. La cendre plus marquée qu’au nez m’a fait penser à ces feux que l’on éteint à l’eau froide. Le tabac, les épices comme le poivre noir mais doux, la cannelle et les notes de cuir. A 47° c’est vraiment top avec l’amertume du chocolat en prime.
Beaucoup moins complexe que le 1930, il est plus linéaire. Attention cela reste un superbe rhum de dégustation de cette époque. Les anciens ont eu beaucoup de chance de pouvoir quotidiennement trouver ces versions et d’autres pour des prix ridicules.
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Bonjour,
J’ai récemment trouvé dans une cave une bouteille ressemblant fortement à celle de 1960 mais je ne sais pas comment la dater précisément. Auriez vous des pistes à me donner ?
en vous remerciant
Tom
Bonjour Tom
Il y a plusieurs moyens de la dater en fait. Auriez-vous des photos ? N’hésitez pas à les poster aussi sur la page Facebook de la Confrérie du Rhum.
Bonjour, dans le même cas, j’ai eu en cadeau une bouteille similaire à celle de 1960, si quelqu’un pourrait m’apporter plus de détails si je joins des photos,
Merci
J’ai une bouteille du même type sans la bague de date,il y a des picot sur l’étiquette celle ci est en parfait état, la bouteille est emballée dans un papier serigrafié comme l’étiquette je ne sais pas de quelle date elle est mais j’aimerai le savoir pour la faire etimer
Bonjour Lucas
Essayez de contacter directement Saint-James, ils pourront certainement vous aider.
bonjour, jer viens de lire votre texte et je voudrais savoir si vs avez eu une reponse,car j ai le meme souci que vs ,une etiquette oblitérée avec des chiffres mais je ne sais pas la date,bonne journée
bonjour a tous j’ai en ma possession une bouteille de rhume saint James année 1930 je pense.j’aimerai avoir une estimation de cette bouteille merci a vous
Bonjour Flavien
Il faudrait surement se rapprocher de la distillerie Saint-James pour plus d’information ; je suis pour ma part bien incapable d’estimer une bouteille.