Takamaka 8

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Taka8Simple & efficace

Nouvelle destination pour une nouvelle dégustation !
Ce rhum est né en 2002 aux Seychelles et plus précisément à la distillerie Trois Frères à St André. Un rhum de terroir puisque la canne qui donne ce rhum pousse sur le sol granitique de l’ile de Mahé, une canne fournie principalement par de petits producteurs qui pratiquent une agriculture biologique.

De la canne cultivée en local donc, une fermentation longue de 4 à 5 jours puis une première distillation dans un alambic en cuivre, une deuxième et troisième dans les deux colonnes en cuivre de la distillerie, ainsi nait la base des rhums Takamaka.

 

prix : entre 50 et 60€ pour une bouteille de 70cl et un classique 40°.

âge : 8 ans, il s’agit d’un assemblage de rhums vieillis en fûts de Bourbon. Des rhums distillés en colonne et alambic avec une portion de leur rhum ‘vesou’ (agricole, à base du pur jus de la canne à sucre).

 

 

L’histoire de cette distillerie est assez récente puisque c’est en 2002 que deux frères, Richard et Bernard d’Offray, décident de se lancer dans cette aventure avec pour souhait de perpétuer une recette de leur grand père: le Takamaka Bay dark rum est alors né (plus une sorte de spiced rhum pour nous européens). Aujourd’hui la gamme des produits s’est élargie, avec notamment du rhum blanc ‘vesou’ et mélasse, un rhum coco, le dark rum et ce rhum vieux de 8 ans, produit premium de la marque.

 

Le rhum présente une robe dorée très classieuse tirant sur le bronze, de celle qui réfléchit le soleil et fait se retourner les passants. Au travail se forme une couronne de fines gouttelettes, qui retombent successivement et modérément vers le fond du verre.

Le nez de ce rhum de 8 ans est très frais et dominé par les agrumes: du citron mais surtout de l’orange, tantôt sous forme de zeste tantôt sous forme de marmelade, plus gourmande et pâtissière. Un nez gourmand qui rapidement laisse place à la noix de coco pour un profil marqué par le fruit et l’exotisme. Mais rester sur ce terrain pourrait vite devenir dangereux et surtout trop facile: c’est à cet instant que des notes poivrées font leur apparition, assez présentes et faisant même ressortir l’alcool qui picote légèrement le nez, mais sans brûlure.

Tout du long, un voile de vanille et d’amande rend l’ensemble très séduisant mais sans tomber dans l’excès: elle est bien maitrisée et sert le rhum plus qu’autre chose, donc forcément la bienvenue ici. L’équilibre est plutôt très subtil, entre les notes gourmandes de fruits et les épices chaudes qui ressortent un peu plus au repos, comme légèrement caramélisées, avec notamment de la girofle et du gingembre, mais aussi de la réglisse et du chocolat.

En bouche l’attaque est soyeuse et plutôt vive, sur la marmelade, la vanille et toujours ce poivre qui amène de la chaleur en bouche et qui décidément structure à lui seul le rhum et la dégustation tout entière. Il est le maitre à bord mais n’en fait pas trop pour autant, il place à juste titre tous les acteurs de la dégustation comme un metteur en scène distribue les rôles dans un film, avec tact et intelligence, tout en subtilité. La noix de coco est aussi présente en bouche, tout comme la pâte d’amande pour nous rappeler le coté gourmand déjà perçu au nez.

Un rhum assez jeune et fougueux pour un 8 ans d’âge, avec ce petit quelque chose qui le structure et le rend plus mature. On sent que la jeunesse est encore là et qu’elle résiste à l’assaut du temps, au poids de l’âge. On est sûrement à un tournant de son histoire auquel il est plutôt agréable d’assister, mais d’un autre coté on aimerait assez voir la suite, le voir assagi avec quelques années de plus.

Le final est moyennement long et plutôt sec en bouche. On pourrait s’attendre à ne percevoir que des épices mais une nouvelle fois on est surpris par un bel équilibre entre les fruits (plutôt secs sur ce final) et les épices, un final à la fois gourmand et chaleureux avec un boisé léger et vanillé, presque chocolaté. Le verre vide délivre des odeurs d’agrumes, d’orange et même une odeur plus soyeuse d’abricot bien mûr.

 

Dans l’ensemble un rhum plaisant vers lequel on aime bien revenir, et qui plaira particulièrement aux amateurs de whisky qui débutent dans le rhum tant la présence du fût est délicate et apporte de la personnalité au spiritueux. Un rhum qui fait bien son boulot et qui pourrait servir de belle base à des cocktails, et qui n’a pas grande presse mais mériterait à être plus connu. Note : 77

pour vous (et m’y) retrouver, concernant les notes:
90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
3 Responses to “Takamaka 8”
  1. Cyril dit :

    Salut cyril 😉 Merci pour cette nouvelle découverte 😉 Au vu du commentaire de dégustation et de la note finale, j’ai le sentiment que si tu devais re-noter certaines de tes premières dégustations, les notes seraient un peu revues à la baisse….me trompé-je ? Peut-être…
    Perso, en tous les cas, c’est clairement ce qu’il m’arrive 😉 On prend vite de « mauvaises » habitudes et le fait de connaître (grâce à toi) de bons produits (Velier, qques bons rhums agricoles entre autres…), les émois éprouvés sur certains rhums (Diplomatico, Arcane, Millionario, etc…) ne sont plus aussi intenses….
    Il me tarde de gouter mon Velier-Damoiseau 1980 qui ne devrait pas tarder ! 😉

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    • cyril dit :

      Salut Cyril

      Non tu ne te trompes surement pas, avec le temps -et l’expérience- certains rhums verraient leur note considérablement baisser, c’est certain. Reste tout de même de bons souvenirs de ces premières dégustations, et sans elles pas de suite 😉

      bonne dégustation du Dmaoiseau 80 !

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  2. Cyril dit :

    Pour info, en flânant sur Cdiscount, je viens de le voir en vente, 50€/Btl (livraison incluse) pour ceux que ça intéresse….

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