Hampden is love

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[ photo du site RumConnection.com / 2013 ]

Dans la famille du rhum Jamaïcain, Hampden a sans aucun doute le style le plus marqué, le plus puant (ou pour être plus consensuel: le plus ‘parfumé’), et reste le meilleur représentant de ces High Esters Rums dont la fabrication n’a que peu évolué au fil de l’histoire. Une oasis d’authenticité au milieu d’un désert rendu mainstream et aride, d’où la simple évocation du mot dunder soulève les cœurs et parfois les foules. Car ne vous y trompez pas, il s’agit là de rhum pour amateur averti, qui pourrait tout aussi bien -et rapidement- faire tomber en amour, que choquer toute une vie. Une sorte de bouillon de rhum utilisé aussi bien dans l’industrie agro-alimentaire que dans la parfumerie ; un grand écart qui n’est pas anodin et qui interrogera l’épicurien en quête de sensations fortes, qui pourra d’ailleurs s’il le souhaite trouver son bonheur bien plus proche de chez lui (vous avez dit Grand Arôme?).

Hampden est capable de sortir des rhums de 50 à 1600 esters, soit un rhum ultra léger à une bombe aromatique (1600 étant le maximum autorisé par la loi jamaïquaine). Principalement grossiste (la distillerie vend en gros au marché européen, Pays-bas, Allemagne, RU, Ecosse, jusqu’en Afrique du sud et en Amérique du sud), la distillerie a lancé son propre rhum en 2011 sous la marque Rum Fire et il se murmure depuis peu que ses vieux rhums (chose rare dans les distilleries jamaïcaines qui ne stockent que très peu – à l’exception de Appleton) vont poursuivre leur bonification à domicile… Un avenir radieux et sous le signe du vieillissement local attend donc les amateurs dans un proche avenir.

Parmi les rhums produits par Hampden et classés du plus léger au plus lourd :
(il s’agit de ‘marks’ qui correspondent à l’intensité des rhums et à leur méthode de fabrication, l’ADN de chaque rhum que vous connaissez déjà via les marks des rhums Demerara)

  • LFCH : contient entre 85 et 120 esters, plus léger mais toujours issu des alambics à repasse.
  • LROK : entre 200 et 400
  • HLCF : entre 500 et 700
  • <> H : entre 900 et 1000
  • HGML : entre 1000 et 1100
  • C <> H : entre 1300 et 1400
  • <> DOK : le plus aromatique, compris entre 1500 et 1600 esters, soit le maximum autorisé par la Jamaïque.  Utilisé entre autre dans l’élaboration du Rum Verchnitt en Allemagne.

Le dunder est en fait le résidu de fermentation (la vinasse) qui ralentit la fermentation en l’acidifiant. Elle est ajoutée dans une fosse (pit) sur la propriété de la distillerie, puis recouvert de bagasse, de fruits et d’autres ingrédients et laissé à l’abandon durant 1 à 3 ans. Une concentration aromatique pour le moins puante se fait sous forme de boue (muck), qui sera ensuite stocké dans des canalisations en bois situées chez Hampden sous son plancher, et régulièrement agité. Il existe aussi une cuve à part contenant une mère de fermentation où l’ensemble est mélangé à des fruits tropicaux longtemps macérés.

La distillation de ces différents moûts se fait dans 4 alambics pot still de marque Forsyth et Vendome, d’une capacité de 5 400 litres ; chaque alambic étant utilisé selon la richesse aromatique recherchée sur le produit fini. Actuellement, la distillerie serait en mesure de faire des rhums contenant 3000g/HL d’esters… .

 

 


 

 

Cadenhead Hampden JMLR 8ans / 63,2°

Distillé en 2000 et embouteillé en 2008 à  63,2%.

Robe paille, à l’allure de vin blanc et des larmes épaisses et très lentes.
Au nez c’est très concentré, sur un mélange déconcertant de fruits exotiques séniles (ananas, mangue), d’abricot et d’olive, de colle, de sciure fraîche, dans un ensemble qui semble coller aux narines. Les fruits, compotés et sucrés, sont mélangés à une bonne dose de végétal: des herbes fraîches et de l’anis transforment le nez et lui donne un charme fou. L’alcool est bien présent et il faut prendre garde, et surtout lui laisser du temps. En tout cas le rhum est très riche, puissant,
apparait médicinal, avec du verni-colle sucré ? Le repos lui apporte quelques notes de cuir, et toujours ce coté herbacé (anis) et acide (pomme).

Un peu d’eau rendra le rhum beaucoup plus facile, et toujours agréable, et fera ressortir des agrumes (citron jaune, sous forme de zeste).

En bouche, l’attaque est huileuse et concentrée, et dégage tout de suite une certaine acidité qui vient se déposer sur la langue. le rhum englobe la bouche et délivre sa palette, riche : herbes, canne, et les fruits précédemment détectés ; voilà un rhum qui fait saliver, un boisé sec et épicé, du fruit à coque, de l’iode. On pourrait en attendre d’avantage pour 63,2°, mais le rhum n’a « que » 8 ans (et un vieillissement principalement continental). L’alcool est bien intégré et la bouche relativement facile, ou en tout cas délicate ; on attend plus de présence, plus de maturité. La fin de bouche est épicée, longue et chaleureuse, une nouvelle fois sur le végétal (herbes).

Avec de l’eau le rhum apparait beaucoup plus facile mais toujours pas altéré, toujours aussi concentré mais plus fruité et sucré, et  toujours chaleureux en bouche. A essayer car intéressant et l’ajout est ici bénéfique.

Un hampden caractériel (mais lequel ne l’est pas?), jeune mais déjà très concentré et riche, malgré une bouche qui manquera forcément de maturité et de complexité. Note: 81

 

 


 

The Rum Cask Hampden 12 ans / 62°


The Rum Cask Hampden 12yo 2000/2013 62%.

12 ans et une robe ambrée assez claire, avec un ballet de larmes toujours aussi lent et ‘accrochant’ le verre.
Au nez, l’alcool vous pique immédiatement le nez, et le profil vernis-colle se dissipe pour proposer un nez assez différent du précédent rhum , plus sombre et complexe : on retrouve les fruits exotiques (ananas, banane), des herbes, mais aussi un côté plus noir, de cuir, plus lourd, opulent, de la cerise griotte sortie tout droit d’une forêt noire. Du cacao amer, avec une ambiance fumé au dessus du verre

avec un trait d’eau: c’est plus fruité (exotisme opulent), vanillé (bois), acide, mais plaisant.

La bouche est très concentrée, puissante (acide) mais tenable, sur une rasade de fruits acidulé et d’herbes vertes (feuille de thé), d’anis rafraichissante, de cuir, de noisette ; le rhum reste concentré mais s’éteint un petit peu, pour laisser place à une finale très longue et incisive comme une eau-de-vie, délivrant une délicieuse note de cerise griotte. Impressionnant, même, puisqu’elle semble rester là longuement et se dissiper avec le temps.

avec de l’eau on a un profil plus fruité : ananas, mangue, épices, herbes ; celui qui n’apprécie pas le rhum pur pourrait prendre plaisir à le diluer. anisé, herbacé. moins de puissance mais au final tout autant d’arômes et d’intérêt, voire plus qu’en version brut de fût. Cela montre le potentiel du rhum (et l’intérêt de la dilution dans certain cas)/ A tester!

Du Hampden, et donc du caractère et de la concentration extrême. Il y a de l’amertume, de l’acidité en bouche, mais contrebalancé par les fruits et le bois est fraichement coupé (sciure de bois), pour un rhum plus délicat et ‘facile’ que le cadenhead, mais aussi plus concentré ; et surtout avec un grand intérêt à la dilution. Note : 85

 

 


 

High Spirits Hampden, 15 ans / 46°

High Spirits Hampden 15yo 1992/2007 46%
230 bouteilles et 18 magnums
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Ambré léger tirant sur le paille, robe huileuse
le nez est très fruité, beaucoup moins concentré qu’un fullproof , et  passer d’un rhum à 60° à un rhum de 46 calme un peu les ardeurs… On est sur l’ananas rôti, l’abricot confit, l’anis, le vernis mais dans une version fruitée et ‘légère’ ; même les herbes semblent plus faciles. L’ananas a alors toute la place pour briller, tout juste piqué au vif par un boisé fraichement coupé (sciure) et quelques herbes encore vertes.

En bouche, l’attaque est d’abord assez douce et chaude, mais devient rapidement concentrée, et le rhum donne l’impression de gagner en intensité à chaque seconde : intensité aromatique, mais aussi en présence, plus huileux et collant au fur et à mesure, c’est même déconcertant car il finit littéralement par coller un peu partout! fruits exotiques (banane), herbes et anis sont au rendez-vous. La fin de bouche est longue (voire très longue pour 46°) et délivre un mélange équilibré entre fruité et végétal.

ce rhum en brut de fût aurait sûrement été magique, étant donné sa présence en bouche à seulement 46° ; ça aurait aussi permis un nez plus concentré qui aurait sans doute aussi fait la différence. Note: 87

 

 


Renegade Hampden 15 ans / 46°

Renegade est connu pour avoir sorti des rhums avec des finish improbables et très marqués (et originaux), avant que cela ne devienne à la mode. Nous avons ici un rhum de chez Hampden qui a été mis en fût de Chateau Latour à la distillerie Bruichladdich. 1060 bouteilles.

La robe est bronze, peu commune et intrigante, tirant sur le caramel. la couronne laisse échapper les larmes très épaisses.
Au nez, c’est assez fruité et facile, gourmand même. Un Hampden qui sort de l’ordinaire, adouci et rendu plus fruité par le second passage en fût de Chateau Latour. Le nez est sucré, réglissé, avec des fruits noirs et des tanins qui apportent de l’astringence au nez, un peu comme dans un Liberation 2010 : un aspect gras et vineux, qui semble ici freiner le potentiel et l’identité Hampden, mais lui apporte une touche assez unique. On pourra toujours débattre de l’intérêt même d’utiliser des fûts de vins (mutés ou non), qui tient plus de l’expérimentation que du maintien de l’identité originel du rhum, forcément cachée et cassée.

En bouche, l’attaque est huileuse et ‘englobante’, très différente des Hampden déjà goutés et pour cause: on a clairement un mélange entre un rhum jamaïcain très aromatique et riche, associé à des arômes vineux et tanniques, accrochant le palais (gras et réglissé), renforçant l’acidité en bouche : c’est assez léger en bouche mais le rhum semble perdre de son identité au détriment du vin, accrocher le palais et prendre pas mal d’arômes réglissés qui lui donnent un coté plus sombre, mais avec l’acidité marquée et les herbes vertes.

Pas mauvais, loin de là, mais expérimental, et forcément étrange. Pour les curieux et les aventuriers. Note: 79

 

 


CDI Hampden 16 ans / 43°

Un Hampden de chez la Compagnie Des Indes (embouteilleur frenchy) distillé en  2000 et sorti à  43%.

Ambré paille, huileux et jambes grasses.
Au nez, le rhum est fruité, ensoleillé et crémeux. Le raisin a l’air d’avoir pris la place de l’ananas, mais on garde cette odeur lourde propre à Hampden, riche et concentrée rendant le nez assez crémeux (résineux). Les fruits se mélangent au végétal (herbe) dans une mixture qui ferait déjà saliver avant d’arriver en bouche, avec une nouvelle fois la fraîcheur de l’anis. Avec le repos le nez se fait plus grillé, torréfié, caramélisé? Garder autant de richesse à 43° laisse rêveur.

En bouche, l’attaque est un poile huileuse mais surement pas aussi intense qu’on attendrait d’un Hampden, ni épaisse ; la dilution sûrement. Anis, vernis et fruits (toujours le raisin étrangement) mais aussi l’ananas et la cannelle. Le coté végétal apporte cette amertume caractéristique qui tranche avec le reste mais toujours dans un bon équilibre.
La fin de bouche est moyennement longue, mais persiste, chaude et fraiche, mais assez plat pour du Hampden au final. On s’attend à beaucoup plus (à 46° peut-être?).

Hampden est un rhum à potentiel, et ici il semble ne pas être exploité comme il faut, ou en tout cas à sa juste valeur. Note : 82

 

 


 

 

Berry Bros Hampden 17 ans / 46°

Un rhum sorti par Berry Bros en 2007, et distillé en 1990.

Robe toujours aussi claire, tirant entre le paille et l’ambré naturel. huileux
Au nez, c’est très aromatique et facile ; La richesse est là, très plaisante et le nez pourrait littéralement se mâcher. Crémeux et épais, résineux et sucré, alliant herbes fraiches (citronnelle, anis) et fruité, vanille, boisé frais dans une ambiance très bien équilibrée. Le nez est compact mais très riche sur l’aspect fruité (ananas, mangue), vanillé, raisin, le rendant sûrement plus agréable (et facile) que ces concurrents. ça sent les fruits exotiques sûrs et pourris, mais c’est suffisamment sucré pour donner un coté très agréable et très mature,  avec du vieux cuir. Du Hampden à 46° parfaitement exécuté ? quelle présence en tout cas…

En bouche l’attaque est huileuse et tout de suite très -très- concentrée, quelle présence une fois encore ! c’est fort sur les fruits en mode acide, pourris à l’excès, les agrumes, ça colle au palais mais quelle maitrise. Les herbes sont là (anis), ça vous explose en bouche mélangent harmonieusement acidité fruité et sucré, sans oublier un petit coté cuirassé très plaisant…
46° ? sérieusement ? la claque… c’est une explosion en bouche (et c’est peu dire), et jamais un rhum de 46° n’aura semblé aussi concentré…

la fin de bouche est sans fin…fruit, acidité, sucre, boisé, mais toujours du fruit du début à la fin, et dans une puissance incomparablement agréable et facile. Le rhum vous hantera pendant des heures.

Du fruité à gogo, de l’acidité excessivement plaisante et rafraichissante, ce Berry Bros a tout d’un grand.. Vous voulez débuter dans le Hampden style ? c’est surement la meilleure (et la plus dangereuse) porte d’entrée. Époustouflant. Un rhum énorme. Note: 92 (à 70€ c’est sûrement (c’était sûrement) l’affaire du siècle).

 


 

Silver Seal Hampden 20 ans / 50°

Allons faire un tour du côté de chez Silver Seal avec un Hampden de 20 ans distillé en 1993 et sorti en 2013 ; un rhum dilué mais que nous allons retrouver plus bas à son degré naturel (avec le Samaroli du même millésime).

La robe est ô combien classique pour du Hampden, ambré, paille, huileuse et présentant une multitude de larmes très tristes.
Au nez, c’est excessivement riche et concentré, jouissant d’un bel équilibre avec un alcool très bien intégré. Le rhum mélange harmonieusement odeur d’olive, de canne, et exotisme redondant et mature (et même vanillé, caramélisé), du cuir tanné/fumé avec des traces de goudron, mixé à la fraicheur anisée ; tantôt terreux, végétal et fruité, minéral même, ce Hampden propose un voyage très complet et plaisant de bout en bout. Le nez apparait même très facile pour 50°, et à ce titre moins concentré et collant que d’autres embouteillages, ça manquerait presque.

En bouche, le rhum est huileux et apparait d’entrée très salé, très iodé (en mode olive verte à l’apéro), aigre doux avec des fruits exotiques déchargeant leur peau ensoleillés et leurs cœurs sucrés, donnant même une nouvelle face à cet ananas très souvent présent : il est ici fraîchement coupé, acidulé et sucré, accompagné de chêne, d’anis, de terre, d’herbes apportant un poil d’amertume, mais dans un bel équilibre des saveurs. Aigre mais contrebalancé avec le reste et une richesse toujours propre à cette distilleries jamaïcaine. Il apparait aussi moins collant et concentré en bouche que beaucoup d’autres embouteillages (de millésimes antérieurs, peut-être par rapport aux marks et nombre d’esters qui leur sont propre) , les 50° sûrement aussi. La fin de bouche est longue, toujours sur cette pointe iodée/salée/acide, accompagné d’anis et d’un chêne fumé, asséchant mais plaisant. On en demanderait plus, et plus longtemps.

Un très bon Hampden, plus vieux et plus sage que d’autres embouteillages, moins concentré et extrême, mais à l’équilibre bien plus maîtrisé. Quelques degrés de plus auraient sans doute fait une belle différence. Note: 89

 

 


 

 

Samaroli Jamaica 21ans / 65,6°

Un Samaroli distillé en 1993 sorti en 2014 à 65,6% . Dégusté à la suite du Silver Seal plus haut, histoire de voir si le côté brut de fût peut transcender ce millésime de 1993.

La robe ambré paille est plus soutenu que le Silver Seal, toujours huileuse et remplie de promesse et de concentration.
Au nez, c’est encore plus concentré mais sans le coté funky et exubérant qu’on connait à Hampden, mais tout en réserve : c’est plus fermé mais ça promet néanmoins une bouche du tonnerre. Notre fidèle ananas est là, concentré, rendu confit à l’extrême, devenu comme résineux, et modelé en un vernis dans lequel on aurait jeté des herbes (anis), des fruits à coques, un cuir ancien et fumé. On a beau attendre, le nez reste concentré et complexe tout en retenue : une décoction d’arômes ne demandant qu’à exploser en bouche… complexe car contenu et peu exubérant. Une autre facette d’Hampden?

En bouche c’est l’orgie esterienne, ça copule dans tous les sens et impossible de savoir qui est devant qui, ça jaillit de tous les côté sans ordre, le jus se collant partout en bouche (et au delà) déposant des arômes violents et gras, âpres, tordus et surexcités, excentriques ; c’est la fête aux esters, l’ananas et ses potes  exotiques s’encanaillent avec des herbes folles (et fraîches) et des olives qui vont par paire (noire et verte, ça va de soit). c’est âpre, sucré, acidulé, mais toujours concentré et résineux, explosif mais tenable, car dans l’effort tous ces esters y laissent des forces, sans doute, mais aussi des traces qui auront sans doute du mal à se dissiper dans notre palais. Le nez laissait imaginer une telle concentration, mais le plaisir est décuplé dans une bouche explosive qui ne semble pas vouloir se  terminer, comme si l’orgie ne faisait que commencer. Les 65,6° sont utilisés à merveille, comme quoi il est important (et toujours intéressant) de laisser un rhum s’exprimer à son degré naturel, sans vouloir systématiquement le casser dans son élan et dans ses intentions (ça c’est pour Silver Seal). La fin de bouche est interminable, et sans doute réservée aux plus aventuriers (majeur forcément) et n’a besoin d’aucun mot, d’aucune description. Juste d’un râle.

Vous aimiez le Silver Seal de 1993 ? vous l’oublierez en 1,5cl de ce Samaroli. Vous allez passer du rôle de croyant à celui de prêcheur dévergondé mais besogneux, d’alt