Longueteau

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Nous voici en Guadeloupe, où l’histoire commune de la famille Longueteau et du rhum remonte à 1895 ; à cette période, un certain Louis-Philippe Henry Longueteau -qui travaille alors à la plantation Sainte-Martine- rachète aux enchères l’habitation Espérance, et y remplace la sucrerie par une distillerie. Puis dans les années 40, il acquiert la petite distillerie Mon Repos, dont les premières mises en bouteille (et exportations) remontent aux années 50. Mon Repos cessera son activité en 1962, mais le rhum continuera d’être produit par la distillerie Espérance, se confondant avec les embouteillages Longueteau, qui sont à l’époque encore assez confidentiels, malgré des étiquettes pour le moins originales.

 

Les rhums Mon Repos jouissent à cette époque d’une notoriété beaucoup plus importante sur le marché local, et il faudra attendre le début des années 80 pour que la situation s’inverse, dramatiquement :  la distillerie décide d’embouteiller un mauvais rhum afin de ne pas perdre une récolte, et marque à vie ses consommateurs. Aujourd’hui encore, plus de 30 ans après, Mon Repos fait figure de rhum de piètre qualité dans l’esprit des consommateurs. Une erreur fatale, mais qui donnera l’occasion aux rhums Longueteau de se mettre un peu plus en avant, et de se démarquer de sa grande sœur. A la fin des années 80, Longueteau sort du rhum blanc, un ambré et un rhum vieux, et même si les quantités ne sont pas encore très importantes, la machine est lancée.

Longueteau se développe tranquillement mais sûrement, mais la situation reste compliquée, et le rhum n’est pas encore aussi apprécié qu’aujourd’hui. Au début des années 2000, la distillerie familiale est sur le point d’être vendue à Bernard Hayot, mais François Longueteau père, qui y travaille depuis 1979, se refuse à voir filer son héritage familial. Après de très longue tractations et le retrait in-extremis de Bernard Hayot, il s’endette à vie pour racheter la distillerie. L’objectif affiché est l’autonomie totale : les champs de banane font place nette à la canne à sucre, et la distillerie s’alimente exclusivement des cannes du Domaine. François devient même le propriétaire exclusif des machines affectées à la récolte de la canne à sucre, cas plutôt rare dans le monde du rhum agricole. A partir de là, il faut aller de l’avant, planter, récolter, distiller, répondre à la demande importante de rhum blanc, tout en cherchant à se perfectionner dans le vieillissement des rhums, chose assez nouvelle pour eux.

François Longueteau père est considéré aujourd’hui comme l’unique agriculteur, maître distillateur et propriétaire d’un rhum en Guadeloupe. Côté distillation, une colonne Savalle de 28 plateaux en cuivre et inox sort un rhum entre 70 et 80%.

L’Atlas du rhum de Luca Gargano fait mention d’un stock de 100 fûts, pour une gamme de produit très large qui comprend : un ambré, un spicy, un select (pour bartender), un VS, un VSOP, un XO, une grande réserve millésimée 2004 et une cuvée anniversaire 120 ans, des rhums blancs à 50, 55 et 62° en plus d’une édition 120 ans, une autre édition pour la route du rhum, 3 rhums parcellaires, et 11 punchs. Arrêtons ici notre voyage biblique, et partons vers des horizons plus oniriques…

 

 


 

 

Longueteau VS / 42°

Voici un assemblage de rhums de plus de 3 ans, vieillis en fûts de chêne ayant précédemment contenu du Cognac. En moyenne, et selon la distillerie, il y a dans cette bouteille: 40% de rhums de 3 ans, 30% de 4 ans, 20% de 5 ans et 10% de 6 ans d’âge. La recette de l’assemblage changera sensiblement d’une année sur l’autre et selon les désirs de ses propriétaires.

La robe est d’un classieux ambré, profond et bien brillant ; une couronne de fines gouttelettes se forme, d’où descendent lentement d’épaisses larmes.

Au nez, c’est d’abord fin et assez délicat, avec des réminiscences d’un temps passé, de rhum de sucrerie, et d’un vesou plutôt cuit. On y trouve un boisé finement vanillé et même torréfié, et des notes de fruits secs (pruneau) et exotiques (ananas, coco). Le rhum offre beaucoup de gourmandise, et le fût de Cognac appuie sûrement un peu plus sur le curseur de la rondeur. Le repos révèle des notes balsamiques, des notes de pâte d’amande et d’abricot sec, et à l’occasion du caramel mou et du zan, en plus d’une vanille persistante. Le nez devient même un peu plus ‘chargé’, perdant de la classe au détriment d’une lourdeur apparente, non sans évoquer Reimonenq et ses rhums ‘bonbons’.

En bouche, l’entrée est très douce et légèrement huileuse,  et le rhum donne d’entrée une tonalité boisée, mélangeant de la réglisse noire à des notes de cannelle, et de fruits secs (pruneau, raisin), de banane. Les arômes sont lourds, comme confiturés, caramélisés. On y trouve aussi un brun de fraîcheur, un côté végétal qui donne plus de dimension à la bouche. La fin de bouche est longue, une nouvelle fois sur un boisé torréfié, grillé, une bonne dose de réglisse et marquant le retour des fruits secs, et un goût mentholé très rafraichissant.

Un rhum VS au nez chargé mais plutôt agréable, qui évolue vers des notes noires de réglisse et de fruits rouges. En bouche, malgré une belle simplicité, il devient toujours un peu plus noir et gras, là où on attendrait plus -d’un rhum agricole- de complexité et de richesse. Mais il ne démérite pas pour autant. Note: 83

 

 


Longuetau rhum Vieux / 42°

Version des années 90 du rhum vieux de chez Longueteau. 3 ans mini donc, et peut-être 6 ans maxi. Un rhum qui sortira après le scandale de Mon Repos, et qui marque l’entrée du rhum Longueteau dans la cours des grands.

On se plonge dans une robe brillante et ambrée, toujours profonde et classieuse, qui laisse place à des jambes sinueuses et nonchalantes. La dame n’est pas pressée, mais a sûrement beaucoup à offrir.

Au nez, beaucoup de fruits secs, et un exotisme plutôt lourd et chargé, rompu : papaye, très mur et proche de l’excès, banane, pêche flétrie, avec cette odeur lourde et âpre des fruits trop mûrs (astringence). De la cannelle et des notes de vanilles flattent le poids de l’âge, et un boisé tout juste naissant et encore frais, et quelques grammes de cacao.

En bouche c’est doux et plutôt huileux, chaleureux, sur des notes de réglisse, de fruits secs et de chêne. Cela apparait plutôt concentré et onctueux, un peu acide aussi. La fin de bouche est moyennement longue, sur une canne toujours perceptible, chaleureusement épicée, sur du zan et des fruits séchés.

Étonnant de déguster conjointement le VS et ce vieux des années 90 : le VS semble plus enjôleur et comme ‘bricolé’, sur le caramel mou et le zan, comme plus artificiel (mais bien loin d’être désagréable), et renforce un peu plus des similitudes marquées avec des vieux de chez Reimonenq, distillerie voisine. Ce rhum des années 90 est très loin du VS, à des années lumières même. Par contre, la bouche de ce vieux Longueteau est plus huileuse et même mielleuse ; des différences marquées entre les deux en tout cas. Note: 81

 

 


 

Longueteau XO /°

Une cuvée composée de rhums vieux vieillis en fût de chêne ayant contenu du cognac. Composé de « 70% de rhum vieux de 8 ans d’âge, 20% de rhum vieux de 9 ans d’âge et 10% de rhum de 10 ans d’âge ». Donc moins âgé que le millésime 2004, il s’agit d’un assemblage pur, qui lui aussi pourra goûter différent d’une année à l’autre.

Robe ambrée, tirant sur le bronze, brillante et huileuse ; les larmes sont épaisses et ici aussi très poussives.

Au nez, si le VS pouvait déjà évoquer Reimonenq, ce XO ne fait qu’enfoncer le clou, et plutôt profondément. Cela y ressemble beaucoup et les similitudes sont  très troublantes. Dans ce cas précis, votre nez et votre palais seront les meilleurs des juges, et je vous invite à faire le comparatif.

Un nez Gourmand, opulent, excessif dans tout ce qui est jouissif : une sorte de mixture luxuriante, sirupeuse, mélangeant fruits confits, exotiques rompus (banane), confiture même (confiture de cerise), et du caramel, des épices douces et chaleureuses, et un végétal charnel. Une identité tellement forte, et tellement unique qu’une dégustation à l’aveugle serait fatale à plus d’un amateur.

En bouche, la même impression de mimétisme, mais tellement bonne (à petite dose ceci dit) : luxuriant, sucré et à la fois très frais. exotisme, caramel et gourmandise, chêne et  une bouche plutôt liquoreuse et mielleuse, et résolument gourmande. De la cannelle, des herbes folles et rafraichissantes, et une bouche…sucrée

La finale n’est pas très longue et se casse littéralement sur une fin plutôt sèche et sucré qui ne pardonne pas, cassant un peu la magie.

L’impression de boire un hors d’âge de chez Reimonenq, mêmes marqueurs, aucune différence si ce n’est peut-être le packaging, et le prix. Connaissant déjà les rhums Reimonenq sucrés volontairement (la réserve RQL a été mesurée à 26gr/L de sucre, et tout dernièrement le 9 ans Prestige à 19 gr), il était intéressant de voir si Longueteau était dans le même cas ; car si Reimonenq rajoute du sucre et que Longueteau à le goût -et un profil aromatique très proche- de Reimonenq, la présence de sucre pourrait -au moins- donner un indice, même léger.

j’ai donc envoyé un échantillon du Longueteau XO à Marcus Stock du groupe Allemand Der Rum-Club. Il a pu réaliser une mesure à l’aide d’un densimètre professionnel (Anton Paar Snap50). Le XO de Longueteau a été mesuré à 14gr de sucre par litre. Là où le rhum vieux Longueteau des années 90 ne contient rien (pour comparer ce qui est comparable). Bien sûr cela ne signifie pas l’assurance d’un lien de parenté supplémentaire avec Reimonenq, mais le résultat pourra paraitre troublant, pourvu qu’on s’y intéresse. Note: 85

 


Longueteau Grande Réserve 2004 / 42°

Mis en fût en mars 2004 et embouteillé en 2014, soit après 10 ans de vieillissement en fûts de Cognac. Issu de ‘la collection de rhums vieux » de Longueteau, avec un minimum de 10 ans, il s’agit d’un millésime.

Une robe tirant sur l’acajou, huileuse et même assez grasse d’allure.

Au nez, on est étrangement (très) loin du profil du XO, qui pourtant est autour du même compte d’âge. C’est moins luxuriant et c’est pas plus mal, ça se démarque un peu plus des voisins, mais qu’il n’est pas simple de retrouver des marqueurs communs chez Longueteau. C’est en ça très diversifié et pour le coup très intéressant (même si cela fait aussi se poser des questions). On est plus proche de leur VS, avec des notes boisées torréfiées et vanillées, des fruits secs (pruneau) et une odeur de tabac, de fumé, qui donne de la classe à l’ensemble (encore un lien de parenté?). Bien équilibré et plutôt complexe, on se retrouve face à un rhum plus studieux, et classique, et qui semble osciller une nouvelle fois entre rhum pur jus léger, et un rhum plutôt sombre au boisé gourmand et caramélisé/vanillé.

En bouche, c’est très doux et huileux (et même gras) ; des notes boisées et fumées parlent, et s’entremêlent aux fruits séchés mélangés à une dose importante de mélasse et de réglisse (zan). Les épices sont grillées et la réglisse prend largement la place. C’est plutôt bien équilibré et concentré, en harmonie avec le nez, et donc dans une belle continuité. La réglisse est assez présente et sucrée, et le sentiment de rhum de mélasse est encore plus présent. La fin de bouche bien persistante sur les mêmes tonalités, sur une réglisse chaude et toujours sucré.

Moins exubérant que le XO donc, et plus proche du VS mais en plus complexe, on a l’impression avec ce rhum d’être encore plus entre les deux mondes : celui du pur jus, classieux et riche, et celui de la mélasse, plus profond (lourd) et sucré, réglissé. Le résultat est bon, mais persiste de sérieux doute sur le fait que ce soit du rhum 100% agricole (pour ma part). Note: 84

 

 

 


 

Longueteau 120 ans / 43°

Dans ce flacon, et selon la communication de la distillerie, il y aurait 4 générations de Longueteau qui se mélangent, avec :
– le millésime 1924 (
le 1er rhum vieux créé à la distillerie)
– le millésime 1940 ( le millésime qui a fait jadis la renommée de la maison familiale )
– le millésime 1997 ( fût personnel de Paul Henri Longueteau , un millésime qui n’a jamais été commercialisé )
– le millésime 2006.

Sans vouloir revenir sur la (trop?) belle histoire de cette cuvée et l’aspect marketing gonflé aux hormones, passons à la dégustation.

Cette cuvée anniversaire propose une robe acajou, brillante et profonde ; un rhum gras et rempli d’un torrent de chagrin espiègle et nostalgique.

Au nez, c’est succulent, désirable. Un nez à vous ensorceler, à vous jeter un sort, le genre de rhum gourmand mais tout en retenue, qui vous cajole les narines et vous ébranle le ciboulot/les méninges. On est sur un assemblage et le but avoué est sûrement de faire de l’effet et de plaire, et ça marche!

A ranger dans la catégorie des rhums parfums, ceux qu’on aimerait se mettre sur la peau mais qu’on sait voués à finir en bouche, le liquide déjà pressé d’un contact buccal imminent et pressant. On est sur des fruits confits, et beaucoup même (pruneau), gourmands et caramélisés ; un chêne grillé et sucré, tout en douceur, vanillé, et lui aussi caramélisé. Un rhum très gracieux et mélodieux, où le classique résonne sous les pas légers et agiles d’une danseuse ailée, s’affairant sur une scène luxuriante, aux arabesques végétales dessinées sur les murs.

Ceux qui cherchent du caractère dans leur rhum vieux seront déçus, ici tout n’est que délicatesse et gourmandise. Même les épices sont douces et caramélisées, cannelle en tête. Tout est rond, suave et fin, le bois le premier. Plus le temps passe et plus le rhum vous séduit, et évolue sur des notes mielleuses et vanillées, et même réglissées. Non sans rappeler le XO, et donc Reimonenq, dont l’ombre plane ici une nouvelle fois, et pas qu’un peu… le Rhum St Barth Authentique en est une copie assez flagrante (on y reviendra aussi plus bas).

En bouche c’est huileux et  tout de suite assez puissant sur un végétal chimérique, excentrique, extravagant, vertigineux, ou en tout cas parlant, concentré et vivant. L’équilibre n’est sûrement pas idyllique, mais ça travaille et on passe des fruits confits (toujours le pruneau) à des notes plus tanniques et acidulées,des herbes folles et toujours cette vanille et ce caramel. La fin de bouche est longue, mais comme restreinte par un goût sucré et sec, mais la persistance aromatique demeure. Le travail se fait plutôt sur le long terme, et les senteurs de fruits confits et caramélisés, vanillés, se répandent bien au-delà de la dégustation.

 

Un rhum bonbon, qui plaira avant tout pour sa richesse aromatique, gourmande et suave, très vanillée et caramélisée. Et seul l’amateur de Whisky pourra y retrouver à redire, cherchant désespérément autre chose que des flatteries. L’ombre de Reimonenq est plus que présente, rappelant même le rhum Authentique de St Barth, lui-même en provenance de Reimonenq. Simple coïncidence ? en tout cas au palais les ressemblances sont très marquées. Un Excellent rhum! Note: 92

 

Le jeu des différences:
Suite aux marqueurs communs trouvés entre ce 120 (mais nous pouvons aussi nommer le XO et d’autres assemblages) et de Reimonenq, est venue l’idée d’une petite expérience, d’un comparatif, en dégustant conjointement aux côtés du Longueteau cuvée 120 ans, les rhums Reimonenq RQL (44°) et rhum St Barth Authentique (43°)

Si la robe et la couleur sont assez similaire, pour ne pas dire identique, passons au nez qui nous en dira beaucoup plus. Tous sont dans la même lignée et proposent un nez envoûtant et gourmand. Avec classe cependant, quand même différent des rhums vieux plus classiques de Reimonenq, on est ici sur du haut de gamme. La banane, le fruité confit et caramélisé, vanillé à l’extrême, fin suave et rond, du chocolat au lait ; les 3 nez sont curieusement très très proches. Une odeur métallique (et agrume) persiste un peu sur le RQL, mais les deux autres sont sur la même longueur d’onde. Le 120 ans apparait plus rond et plus riche, et nettement meilleur, même si le St Barth ne démérite pas. Même ambiance, mêmes marqueurs, cependant.

Passons à la bouche : le RQL est plus incisif et « fou-fou », sur la luxuriance habituelle de Reimonenq, et explose en bouche. L’embouteillage de Saint-Barth propose une bouche grasse et fondue, ronde, suave, sur un fruité caramélisé et vanillé (pruneaux, banane, cerise), rafraichie par une pointe de végétal frais, très bon. finale tout en douceur, chaude, légèrement cassée par le sucre. Le goût, assez sec à cause du sucre, persistera un long moment.

le 120 ans a plus de peps en bouche, plus de concentration, mais propose très sensiblement la même palette, et bien plus, avec une bouche un peu moins grasse.

Autre coïncidence, la cuvée 120 ans de Longueteau contient elle-aussi du sucre : 11gr/L
Une nouvelle fois, cet ajout de sucre ne signifie en rien un lien de parenté supplémentaire avec Reimonenq, car comme vous avez déjà pu le constater (sur la page facebook de ce site), le sucre peut être présent dans quelques rhums agricoles, et dans énormément de rhums de mélasse.

Après ces dégustations croisées, je ne peux pas, personnellement, nier le lien de parenté entre ces 3 rhums, gustativement parlant ; surtout entre le rhum St Barth Authentique et la Cuvée 120 ans de Longueteau. Il y a de grosses ressemblances, comme une évidence. L’amateur de la cuvée 120 de Longueteau trouvera son bonheur avec le St Barth, et inversement, tout comme il appréciera aussi le RQL de Reimonenq, et entre nous, il vouera sûrement un culte au Reimonenq 1995.

 

 

 

Durant cette dégustation croisée, de haute volée, j’ai goûté des rhums très différents provenant de la même distillerie :
– un rhum vieux des années 90 qui ne ressemble en rien au rhum vieux actuel (le VS, et cela même si le compte d’âge est différent),
– un XO encore plus différent (et beaucoup plus proche d’un hors d’âge de chez Reimonenq),
– un millésime 2004 encore différent (mais qui se rapproche plus du VS, et qui ressemble de manière assez troublante à u
n rhum entre deux, mélangeant  pur jus et mélasse).

Rien ne semble vraiment se ressembler, avec l’impression d’être souvent entre rhum agricole et rhum de mélasse, avec l’ombre de Reimonenq quasi systématique. C’est donc très instructif, et je tiens à signaler, pour ceux qui préféreraient parler au lieu de penser par eux-même, qu’il ne s’agit là que de mon point de vue, et donc de mes impressions personnelles (partagées avec de nombreuses personnes, certes). J’invite chacun à déguster et à comparer. L’exercice, en plus d’être très agréable, est toujours intéressant.

La cuvée 120 ans, elle, rappelle une nouvelle fois la patte de Reimonenq, et plutôt deux fois qu’une. J’invite ici aussi l’amateur à comparer avec des hors d’âge de Reimonenq, et si possible avec le rhum authentique de St-Barth (qui lui aussi vient de Reimonenq). C’est très troublant, et donnerait même un peu plus de valeur à ces bruits, bourdonnants, -et plutôt nombreux- qui semblent confirmer les éventuels partenariats entre la distillerie de Capesterre et celles de Sainte Rose, et voire de Petit-Bourg. Le temps leur donnera raison ou tort, n’en doutons pas, et la démarche ne serait pas nouvelle de toutes les façons, et loin d’être problématique en soit. Les rhums Longueteau demeurent très bons, mais ne semblent pas porteurs d’une identité propre, pas encore en tout cas.

Votre palais sera l’unique juge.

90 et + : rhum exceptionnel et unique, c’est le must du must
entre 85 et 89 : rhum très recommandé, avec ce petit quelque chose qui fait la différence
entre 80 et 84 : rhum recommandable
75-79 POINTS : au-dessus de la moyenne
70-74 POINTS : dans la moyenne basse
moins de 70 : pas très bon

 

Comments
9 Responses to “Longueteau”
  1. Cyril dit :

    Salut cyril,

    Merci pr toutes ces bonnes infos…

    T’as vu le prix du 120 ans ?? 😉 Oui, surement….

    Bon, je le dis ou on leur laisse la surprise ?

    Ceux qui veulent garder la surprise, arrêtez la lecture ici 😉

    1 100,00 €. Carafe incluse. Ben oui, qd même…. 😉

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  2. Hydreztjet dit :

    A propos de la cuvée 120 ans question:
    Qui peut attester et garantir aujourd’hui la méthode de vieillissement d’un rhum de 1924 d’un rhum de 1940 et peut être même d’un rhum de 1997 la traçabilité à ces époques, bah tout le monde s’en foutait. Alors c pas impossible en effet qu’il y ait du sucre ajouté dans la 120 ans la question c’est d’ou vient´il? Ou de quand date t’il?

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    • cyril dit :

      Personne 🙂
      Les rhums de 24 et 40 ont vieillis autour de 6 ans comme il était coutume, 8 ans en étant optimiste. Il s’agissait des invendus stockés par défaut. Le sucre pourrait venir de là en effet, ou du 97 (du mon repos) ou le 2006

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  3. Yannick dit :

    Bonjour Cyril et félicitations pour ce que vous faites !

    Pouvez-vous me renseigner sur les différences qui caractérisent le VSOP par rapport au VS ?
    Merci.

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    • cyril dit :

      Bonjour Yannick, et merci.
      le VS est âgé de plus de 3 ans (selon Longueteau : « L’assemblage de ce rhum est, en moyenne, composé de 40% de rhums 3 ans d’âge, 30% de rhums 4 ans d’âge, 20% de rhums 5 ans d’âge et 10% de rhums 6 ans d’âge. »)

      le VSOP a plus de 6 ans (« (*) L’assemblage de ce rhum est, en moyenne, composé de 50% de rhums 6 ans d’âge, 40% de rhums 7 ans d’âge et 10% de rhums 8 ans d’âge. »)

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      • Yannick dit :

        Merci Cyril et au niveau du goût ?

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        • cyril dit :

          Je vais mettre d’ici peu l’article à jour avec le VSOP 🙂

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          • Vince dit :

            Bonjour,

            j’ai eu l’occasion de gouter les trois (VS, VSOP et XO) hier.
            Mon palais de débutant n’arrivant pas encore à définir tous les arômes j’y suis allé à l’instinct. ces trois là son très bons 🙂 le VSOP m’a paru plus riche/complexe que le VS alors que le XO ressemblait fort au VSOP. Je me suis posé la question à savoir si la carafe et le prix me forçaient a faire une légère différence entre les deux…
            ou alors la subtilité m’a échappé et je suis passé à côté de ma première claque.

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          • cyril dit :

            Hello Vince
            à ré essayer mais à l’aveugle alors. l’aspect carafe, rhum mythique ou ancien doit forcément jouer quelque part, faibles que nous sommes

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