Du sucre dans votre verre…
« On dit que le temps change les choses, mais en fait le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-mêmes »
[Andy Warhol]
Le sujet qui nous amène ici, le sucre, n’est pas nouveau mais disons que le sujet a toujours été assez hermétique, et aucune information ne filtrait vraiment jusqu’à aujourd’hui. On n’en parle pas, circulez il n’y a rien à voir… Même s’ il n’y a de secret pour personne (et surtout pas pour les consommateurs avertis) les distilleries et autres grandes marques éludaient la question dans un silence assourdissant, mais de plus en plus pesant…
Aujourd’hui et grâce aux mouvements sociaux les choses bougent : Ainsi certains chiffres émanent de gouvernements (finlandais et suédois en tête, notamment via le site d’information systembolaget.se), d’autres encore proviennent d’amateurs tout simplement curieux de vérifier par eux-mêmes, et ainsi de grossir les rangs des rhums testés. Johnny Drejer fait partie de ces gens là, et nul doute que ses recherches n’ont pas fini de faire parler.
Un sujet pas si nouveau
Cette question qui tient du domaine de la science sensorielle est encore aujourd’hui assez flou… Pourtant dans les années 1970 Hurst Hannum & Robert Blumberg ont sorti un livre (Brandies & liqueurs of the world aux éditions Doubleday) à partir d’un constat assez alarmant: les auteurs ont vu le monde des spiritueux radicalement changer pour s’adapter aux sirènes de l’industrialisation et l’arrivée de multinationales peu scrupuleuses. Les distilleries ont été réduites à un silence forcé parce qu’elles se sont retrouvées d’un seul coup en charge de produits pesant des centaines de millions de dollars. La communication s’est alors retrouvée filtrée et le silence est devenu religion. Calvados, Cognac, Armagnac, tout y est décortiqué dans les moindres détails et les données ne manquent pas, additifs autorisés,etc… Hannum & Blumberg sont devenus par la suite de grands avocats internationaux. deux hommes en avance sur leur temps…
Mais avant de poursuivre rappelons que le but ici n’est clairement pas d’épingler telle ou telle marque, mais plutôt de faire un état des lieux non exhaustif mais très intéressant de l’ajout de sucre dans certains des rhums les plus consommés aujourd’hui. Il peut paraitre surprenant à première vue de rajouter du sucre à une eau de vie issue de canne à sucre (que le rhum soit agricole et issu du pur jus, ou a base de mélasse, de ‘miel’ de canne, sirop et autres dérivés), mais il s’agit bien là d’une « habitude » assez répandue, principalement pour adapter chaque type de boisson aux palais les plus nombreux.
Comment trouver la trace de sucres dans le rhum
Signalons pour commencer qu’après fermentation et distillation le rhum ne contient plus aucun sucre. Et tout ce qui pourra alors être trouvé après embouteillage a forcément été ajouté par la main de l’homme. C’est à partir de ce constat que Johnny Drejer (avec l’aide de Richard Seale) a mis en place un système de mesure minimaliste mais redoutable :
A l’aide d’un hydromètre et d’un alcoomètre, il calcule alors le pourcentage (ou degré) alcoolique de chaque rhum : si ce % est proche de celui affiché sur la bouteille (sur son étiquette) alors il n’y a pas d’ajout de sucre. Au contraire si le pourcentage/degré est différent de celui annoncé alors la densité du rhum a changé et l’ajout de sucre en est une des conséquences. Selon la réglementation le % noté sur la bouteille doit être exact à + ou – 0,3%.
Les résultats sont mis en relation avec des tables de données décrivant la densité du rhum à différents % et une autre qui décrit comment la densité change en fonction de la dose de sucre ajouté à une solution eau/sucre (mesuré en brix)
[ D’autres facteurs peuvent influencer les résultats comme l’interaction du rhum avec le bois pour les spiritueux les plus âgés et l’ajout de caramel pour la coloration : ainsi plus le temps de vieillissement est long et moins les résultats sont exacts (marge d’erreur d’environ 0,6%). Les rhums qui ont moins de 3 grammes par litre de sucre ajouté sont donc considérés comme ayant un niveau normal et proche du nul. Les tests sont réalisés à une température idéale de 20° ]
Rentrons dans le vif du sujet avec quelques exemples avant de nous intéresser plus en détail aux raisons qui poussent les marques/distilleries à ajouter du rhum dans nos verres…
Voici l’exemple d’Angostura qui au fil du temps a ajouté de plus en plus de sucre dans ses produits.
> Plus on monte dans leur gamme et plus le sucre est présent. Nous verrons plus bas que la perception des consommateurs se trouve faussée par ce genre de pratique : on pense à tort qu’un rhum vieux doit être doux par opposition aux jeunes rhums qui doivent être plus mordants.
En fait le sucre bouscule notre perception, à nous faire perdre nos repères.
Alors pourquoi rajouter du sucre ?
Tout d’abord rien de très surprenant dans cette méthode qui à pour but principal d’adapter les gouts et les saveurs aux palais (et aux nez) des consommateurs. Le sucre met en valeur, adoucit, le sucre rend même addictif à un certain point et fait donc vendre beaucoup mieux que n’importe quelle campagne de publicité (ajoutez les deux ensemble et vous obtenez une bombe).
Ce qui peut paraitre détestable par contre, c’est le mensonge organisé autour de telles pratiques, ou en tout cas (pour ne froisser personne) l’absence totale et volontaire d’information, et donc de transparence. Rien n’interdit l’ajout de sucre, mais est-ce là une raison pour ne rien dire ?
Le sucre a toujours été présent dans le rhum et ceci depuis ses balbutiements jusqu’à aujourd’hui. Ainsi il est quasi impossible de trouver par exemple un rhum Demerara dépourvu de caramel, puisqu’il était coutume d’en ajouter aux fûts avant vieillissement : le rhum et le sucre travaillant de concert dès le départ et jusqu’à embouteillage comme un seul élément.
Les premiers rhums arrivés en métropole et vendus par les négociants sont systématiquement colorés au caramel pour offrir aux consommateurs un rhum plus « séduisant », imposant un standard qui ne changera pas vraiment depuis. Il faudra attendre que les distilleries elles-mêmes embouteillent leur propre production pour avoir un rhum coloré « naturellement » grâce au vieillissement dans le fût.
Certaines marques sont beaucoup moins respectueuses du produit et vont jusqu’à ajouter le sucre après vieillissement, à ajouter des sirops, dans le but de rectifier et uniformiser le gout, adoucir les angles, et pas simplement pour colorer, et jusqu’à le rendre quelques fois même sirupeux… résultat -financier- garanti…
Pas de surprise avec un champion des ventes: le Diplomatico Exlusiva Reserva, le rhum « porte d’entrée » dans l’univers du rhum. Et surtout le plus représenté chez les cavistes… Pour son petit dernier Diplomatico a peut-être cherché à sortir le consommateur de sa douce rêverie et lui éviter les caries ?
Le sucre, indispensable ?
parce que le sucre c’est bon après tout (surtout dans les gâteaux). Début de réponse…
– Le sucre est considéré comme un exhausteur de goût et agit en modifiant le seuil de perception des arômes ; il contribue ainsi à ce que l’on (re)ssente plus, et donc mieux, et surtout plus rapidement.
– A l’heure actuelle personne ne sait vraiment grand chose sur la science sensorielle pour dire et affirmer que l’ajout de sucre est inappropriée ou même dangereux, mais nous savons qu’il altère le gout, et qu’il est autorisé dans le rhum à condition de servir à « compléter la saveur du produit ».
– Le sucre contribue à la couleur du rhum et permet de l’uniformiser pour ne pas présenter de nuance selon les embouteillages et pour les grandes marques. il participe à donner aux rhums des couleurs souvent très soutenues, auxquelles s’ajoute des arômes renforcées par la présence de sucre. Ou comment donner une illusion à un produit loin d’être parfait ; sinon quel serait le but d’y ajouter du sucre ?
– L’acidité du produit peut avoir besoin d’être rectifiée: selon sa provenance, il peut en effet avoir besoin de sucre pour contrebalancer son acidité, pour le rendre appréciable au plus grand nombre.
Alors disons que le sucre n’est pas là pour adoucir le liquide et nous tromper mais plutôt pour faire ressortir les arômes et les mettre en valeur, en donnant une couleur appétissante qu’il n’aurait sans doute jamais eue sans sucre. Ce n’est malheureusement pas si simple… mais continuons avec quelques exemples tout aussi parlants:
On notera le gros effort de Mr. Zacapa (ou plutôt madame puisque c’est Ana Lorena Vásquez Ampié qui se charge des produits) qui avec le temps met moins de sucre dans ses rhums, histoire de nous permettre de rentrer dans nos maillots de bain l’été… on perd quasiment 3 morceaux de sucres (qui disait que c’était mieux avant ?). Le dernier rhum de la gamme, le 2013 Reserva Limitada, plafonne à 17g par litre soit 3,4 sucres, c’est déjà mieux… une prise de conscience comme pour Diplomatico et son dernier né? Sûrement l’altitude ou le réchauffement climatique…ou alors une touche féminine qui voudrait qu’une dame créée forcément des rhums doux et sirupeux, et donc sucrés ?
La réponse est non à en juger par une autre distillerie menée de main de femme : Appleton et Joy Spence qui pour le coup sont irréprochables…
C’est un sans faute avec le 21 ans de la gamme et le 12 ans se situe à moins de 3g par litre, soit une quantité infime voire nulle à en juger par la marge d’erreur des tests.
Parmi les autres bons élèves qui ont passés l’épreuve haut la main, il y a Mount Gay et son 1703 (moins de 3g aussi), Richard Seal et son 10 ans (RL Seale’s).
Même les rhums Dictador pourtant fort sirupeux semblent exempts de sucre : le 12, le 20 et le XO Perpetutal sont à moins de 3g par litre tandis que le XO Insolent est à 6g.
Et le rhum des DOM dans tout ça ?
Et bien les rhums agricoles sont sérieux mais qui en doutait encore…
Clément 6 ans : – de 3g/L
Clément blanc : – de 3g/L
JM 2001 : – de 3g/L
Dillon Très Vieux Rhum : – de 3g/L
Bien sûr, il doit exister des rhums agricoles plus chargés en sucre mais restons sur ces propos optimistes et saluons le sérieux de nos distilleries qui n’ont pas besoin de forcer leur talent pour sortir un rhum de qualité.
Et voyons ce que donne un autre grand nom du rhum… El Dorado, une des très rares marques à jouer le jeu de la transparence au niveau des âges de ses produits (comme Appleton, Flor de Cana,..) :
Impressionnant non ? A noter tout de même que la marque fait meilleure figure avec sa série -plus confidentielle- de Single Barrels (PM, EHP, CBU) qui ne contient quasiment aucun sucre (- de 3g/L). Bien sûr tous ces chiffres ne nous empêcherons pas de savourer toutes ces bouteilles, puisque la majorité semble être concernée par l’ajout de sucre. Mais c’est tout de même bon à savoir…
Les rhums Plantation (Cognac Ferrrand) sont tous concernés par l’ajout de sucre: de 9 à prés de 40g par litre selon les bouteilles, avec comme exemple ci-dessus le Gran Anejo et 2 single cask de Trinidad assez différents (le 1989 contient 39g, le 1997 ‘seulement’ 9g). La carafe du 20th Anniverdary chiffre quant à elle 29g au compteur. Chose rare concernant les rhums Plantation: ils ne cachent pas la présence de sucre (mais le stipule pas non plus sur l’étiquette). L’embouteilleur italien Fabio Rossi et sa marque Rum Nation commence actuellement à stipuler la quantité exacte de sucre ajouté sur ses fiches produits, une bonne initiative qui mériterait une suite et surtout un engouement des autres marques.
Et ça continue, toujours sans réelle grande surprise…
La liste est encore longue, et notre ami Johnny publie ses résultats sur sa page Facebook. Dernièrement il a publié les résultats d’un Demerara de chez Velier, le Port Mourant 1975, qui malgré l’ajout quasi certain de caramel avant vieillissement affiche un résultat quasi parfait de moins de 3g par litre.
Une histoire de perception…
L’ajout de sucre et l’idée que nous nous en faisons doit être mûrement réfléchie…
Et faut-il alors changer ses habitudes de consommation ?
Je ne pense pas car le réel probleme n’est pas la présence du sucre dans le rhum (on pourra trouver des produits plus nobles au besoin), mais bel et bien cette absence de transparence, ce sentiment très désagréable de se faire manipuler. Et ce n’est pas la première fois si on prend en compte -entres autres choses- tous ces âges fantaisistes sur les bouteilles (soleras ou non). L’amateur ne peut toujours pas s’y retrouver, et pire, il est berné.
Les rhums doux sont perçus par la majorité des consommateurs comme de vieux rhums. Plus celui ci est vieux et plus il doit être doux, et bien entendu le sucre a sa part de responsabilité… Alors imaginez maintenant que l’on en rajoute un peu plus à un rhum jeune et qu’on le fasse passer pour un rhum haut de gamme en mettant le chiffre 23 sur l’étiquette, vous voyez de qui je veux parler ? Vous voyez le danger ? Le consommateur qui ne connait que ce rhum va baser ses futures dégustations sur ce trompe l’œil, et va exiger le même type, le même goût, la même saveur…mais jusqu’où?
Disons plus simplement que plus le chiffre est gros sur l’étiquette et plus la dose de sucre doit y être importante…dans la majorité des cas. Triste constat et vérité amère… Et la manipulation ne s’arrête pas là : faux arômes, fausse couleur, fausses informations MAIS souvent beaux packagings…
le rhum a un vrai probleme avec le sucre
Les tests ci-dessus montrent que plus de 90% des rhums testés contiennent du sucre ajouté… plus de la moitié contiennent même jusque 16g et plus par litre… ce qui est la limite pour le Cognac par exemple. Vous voulez celle du Whisky ? c’est zéro…
Plus le rhum est haut de gamme (premium et super premium) plus il contient de sucre. C’est l’inverse pour le cognac : ceux d’entrée de gamme contiennent un peu de sucre alors que le haut de gamme n’en a que très peu…
le cas du rhum masque un probleme plus grand
Vous vous souvenez d’Hannum & Blumberg ?
La très grande partie de la production de rhum aujourd’hui sort de gigantesques usines et de colonnes surdimensionnées, et non plus traditionnellement en utilisant des alambics (comme c’est encore le cas pour le Cognac et le Whisky). Aujourd’hui il faut produire vite et plus forcément bien, de manière industrielle et donc au détriment de la qualité.
Le résultat est un spiritueux sans corps, ou en tout cas qui en manque cruellement, avec peu de complexité. Alors on sort la baguette magique: du sucre, des additifs, des colorants, on masque les imperfections chroniques et on ne perd pas de temps. Et pas question de faire de sentiments.
Bien sûr, toutes les marques et les distilleries ne sont pas concernées et beaucoup de consommateurs apprécieront de toute façon leur rhum plus ou moins sucré ; on trouvera même des gens encore plus optimistes pour dire que le sucre ajouté est un bien si cela permet à de nouveaux consommateurs de s’intéresser au rhum… Je le suis beaucoup moins par rapport aux répercutions que de grosses quantités de sucres ont sur nos habitudes, nos références, et je pense que lorsqu’on ajoute une 20 voir une 40 de gr de sucre il y a forcément quelque chose de moins louable derrière…
Mais une chose est sûre, si l’industrie ne change pas, nous serons éternellement à la traine derrière les autres spiritueux, derrière ceux qui ont encore du respect pour ce qu’ils produisent. Nous avons besoin de règles, nous devons exiger des règles…
autres articles traitant du même sujet :
Sacchar(h)um Bis
Lettre Ouverte de Franck Dormoy
Fin du cas la Favorite
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Bon article,
Je te rejoins sur le fait que du sucre ( mélasse ou autre) dans le rhum, au final, pourquoi pas, mais stop à la surdose et à l’obscurantisme, le problème est récurrent, et il faut de la transparence… J’exige des règles !
Par contre, des règles qui ne se limiteraient au sucre, qui est un soucis que je considère presque minime par rapport à tout les autres additifs peut être utilisés, et dont on ne sait pour le coup rien du tout, mais qu’on n’irait très certainement pas mettre dans un gâteau maison !
Et puis tant qu’on y est, il faudrait aussi clarifier cette histoire de Solera, c’est sur que cela induit en erreur beaucoup de gens.
J’ai pour la première fois vu du Diplomatico en supermarché, j’ai peur que des marques comme celle qui utilise le « 23 » soit les prochaines à suivre et posent un canon pour le rhum qui m’attristerait.
PS: Le jeu de mot du titre est bien trouvé 😉
PS2: J’ai une fois oublié un fond de Diplo dans mon verre pour voir ce que ça donne sur plusieurs jours… après deux nuits, il ne restait qu’un genre de caramel sentant un peu le rhum !
Hello Mauve
Oui une réelle réglementation qui mentionnerait aussi les additifs et autres secrets, même si biensur c’est utopique..
Mine de rien Rum Nation mentionne maintenant le taux de sucre de ses nouveautés, c’est un début.
Bonjour cyril,
Je profite de cet excellent exposé pour poster mon premier commentaire sur ton magnifique site (que je consulte régulièrement depuis quelque temps).
Cet exposé montre avec des cas concrets ce qu’empiriquement j’ai pu constater au fil de mes dégustations (de même, j’en suis sûr, que de nombreux amateurs qui postent ici même).
Depuis des années, j’apprécie les rhums agricoles de nos DOM, en particulier pour leur complexité aromatique, et aussi pour leur caractère peu sucré.
Tous les rhums de tradition espagnole que j’ai pu goûter m’ont paru excessivement sucrés, jusqu’à en être écoeurants pour certains d’entre eux (bon, je ne les connais pas tous, certains échappent peut-être à cette règle…).
Je découvre avec bonheur depuis quelques mois les Demerara embouteillés par Velier, je les apprécie également pour leur complexité et leur caractère peu sucré (pour l’instant je ne connais que ceux-là : Diamond, Enmore, Port Mourant, Albion…donc je n’ai pas d’avis concernant les autres rhums de tradition anglaise).
Je crois que les vrais amateurs de rhums sauront faire le tri entre les produits issus d’un marketing agressif, et les rhums authentiques.
Mais il est vrai que des règles seraient les bienvenues, afin que l’on s’y retrouve sans avoir besoin de passer un doctorat es Rhums !
Merci Le Glaude
C’est tout à fait ça, chacun saura faire le tri, et pour les autres il y aura toujours ces rhums là…
C’est un super début pour les Demerara dis donc! 😉
Pour être tout à fait franc, c’est la lecture de ta dégustation de Enmore 1995 qui m’a décidé à sauter le pas…J’ai commencé par celui-là, mais j’ai très vite voulu savoir si les autres étaient aussi bons…et je ne suis pas déçu : tous différents, mais tous excellents !
Merci donc à toi aussi !…Mais aussi à tous les autres contributeurs qui enrichissent le débat grâce à leurs commentaires éclairés !
Le but de ce modeste site est de partager, merci pour ton commentaire, comme quoi ça marche 😉
Article très intéressant. L’industrie du rhum ne fait que suivre l’industrie agroalimentaire il me semble…avec priorité donnée aux ventes plutôt qu’à « l’éducation » des consommateurs (et de leur palais) au goût du « vrai », du traditionnel. Tellement plus simple de faire des produits consensuels et immédiatement appréciés… On pourrait citer l’exemple du fromage, souvent de plus en plus doux, avec de moins en moins de caractère…mais je m’égare…. 😉
Bizarre tout de même que les rhums soient exemptés de la liste des ingrédients les composant….???
En tous les cas, je comprends mieux pourquoi l’on trouve certains rhums (que j’apprécie) particulièrement doux (Diplomatico 12 ans,etc.) et d’autres aux parfums si prononcés (Arcane ExtraAroma au goût de Banane trop beau pour être vrai). On s’extasie sur une douceur, sur un arôme…artificiels ! Un peu décevant quand même…
J’ai commencé par ces rhums….et ce qui me rassure c’est que j’apprécie maintenant bien plus les produits Veliers, HSE, Chantal Comte, Damoiseau….découverts grâce à toi pour la plupart ! ;-). Souhaitons qu’ils ne cèdent pas à la facilité…
On commence tous avec ces rhums, forcément plus facile à trouver. Mais avec le temps on évolue et la magie opère 🙂
Hello Cyril,
Encore merci pour cet excellent article qui nous permet de nous dessiller les yeux. J’espère qu’il sera repris prochainement dans Rhumporter ou un autre média traitant du rhum pour l’édification du plus grand nombre et, pourquoi pas, une prise de conscience des industriels.
Au moins je comprends maintenant pourquoi les rhums agricoles de nos DOM sont moins faciles à appréhender que leurs confrères venus d’ailleurs.
Quelle déception par contre en ce qui concerne El Dorado, même si, a posteriori, j’aurais dû m’en douter compte-tenu de la suavité de ces produits.
Cela dit que l’on ajoute du sucre au produit ne me gêne pas tant que ça, d’autant que je suis plutôt bec sucré, raison pour laquelle je n’apprécie pas particulièrement le whisky ni les rhums les plus secs. Par contre il me paraîtrait normal que chaque marque indique les ajouts faits au produit de base, qu’il s’agisse de sucre … ou de tout autre additif (suivez mon regard jusqu’à Arcane et Don Papa et leurs saveurs étranges).
Je pense qu’au moins les marques qui visent le haut de gamme auraient tout intérêt à être clairs sur leurs additifs (ou leur absence).
Dans l’absolu, je ne suis pas contre l’ajout d’un peu de sucre : si cela peut servir à rééquilibrer un excès d’acidité, pourquoi pas ? Mais 45 grammes de sucre ajouté par litre dans certains produits cités ici , cela me laisse pantois !
Et quand on voit le prix stratosphérique que peut atteindre un rhum artificiellement assombri et avec autant de sucre ajouté, juste parce qu’il est présenté dans une belle carafe, elle même placée dans une belle boite capitonnée, j’ai du mal à ne pas y voir une escroquerie. Il n’y a qu’à voir le nombre de références de rhums vraiment authentiques que l’on trouve à un prix (parfois très) inférieur à certains rhums au packaging très étudié : l’emballage est une chose , son contenu en est une autre…
Bonjour,
J’apprécie beaucoup votre site. J’ai une collection de rhums (et surtout de whiskies) et j’étais un peu sceptique sur mes rhums traditionnels. Je ne pensais pas que l’on pouvait mettre autant de sucre (et je suis écoeuré de lire que les titres d’alcool sont faux, il n’y a aucune législation!).
Je voulais vous demander si le Havana Club était un rhum avec ajout de sucre, notamment le « Seleccion del Maestro », que Serge Valentin a beaucoup apprécié car moins sucré que les autres rhums…
Merci !
Je m’excuse du précédent message, j’ai trouvé ma réponse tout seul comme un grand sur la liste de Johnny.
Je pensais aussi sinon au Doorly’s, qui est un rhum bien noté par Serge et qui est un XO des Barbades affiné en sherry
Bonsoir Turambar et merci
Pas de sucre ajouté dans le Doorly selon son créateur Richard Seale
Salut
Excuse moi je voulais savoir où as tu trouvé cette liste ?
Sur son fb?
Merci à toi bonne fête
Bonsoir Fred
Il doit s’agir de cette liste :
http://rumproject.com/rumforum/viewtopic.php?t=1683
http://durhum.com/de-rhums-en-mesures/
Ce qui encore plus dommage ce sont les taxes infligés aux consommateur au nom de la tricherie.
Un zacapa XO de 40° à plus 20€ de taxes (assises) hors TVA qui de rajoute en fin de chaîne.
Avec 12 ou 13° degrés de moins il serait en vente à 50€ en France TTC.
Que se soit au niveau de l’intégrité ou du prix le consomateur est toujours le perdant.
Une réglementation sur l’analyse de produit en vente en France, obligeant d’indiquer la composition et le degré réel du produit serait la bien venu.
Comme pour le » zuchercolors » du whisky.
Peu de gens voyent qu’il y a du caramel dans le lagavulin , mais celui qui veut le savoir à juste à lire la bouteille. ……
merci Rémy pour ton intervention.
il n’y a en fait aucune tricherie au niveau du % d’alcool. il est(et doit être) exact à O,2%, légalement.
les tests sont effectués à l’aide d’instruments qui mesurent la densité du rhum ce qui donne un ‘faux résultat », qui permet lui meme de calculer cet ‘ajout’ (quand il y en a). Mais l’ajout de sucre ne change pas ni ne remplace le % d’alcool. Dans tous les cas le % d’alcool reste inchangé.
Je commence tout juste à découvrir les rhums. Je constate, comme pour les vins, qu’il est facile de se laisser « emporter » par les cotes,commentaires ou présentation. J’ai lu avec intérêt votre article sur le sucre…Ne voulant pas me faire pièger, j’aimerais savoir de quel rhum vous parlez quand vous abordez la question des solera 23 ans. A ma connaissance, il y en a deux :Mathusalem Gran Reseva Solera 23 et Zacapa.
Bonjour Jean et merci pour la lecture.
il s’agit du Ron Zacapa 23, un exemple parmi tant d’autres. le ron Matusalem, lui, utilise (sur le principe d’une veille recette familiale), une macération de prunes pour ses rhums
Bonjour,
je vais peut etre poser une question bete mais comment les embouteilleurs trouvent le degré alcoolique de leur breuvage, si ce n’est en utilisant eux aussi un alcollmetre ?
Et du coup comment une mesure à postériori peut-elle différer ?
Parce que pour ne pas se faire remarquer tous les embouteilleurs rajoutant du sucre ont juste à mettre le vrai dégré alcoolique mesuré sur l’étiquette et ce sera ni vu ni connu , non ?
Bref il y a qque chose que j’ai du mal à saisir et j’aimerais bien une explication complémentaire SVP
Merci
Bonjour François
la réponse est dans l’article suivant normalement :
le fait pour les producteurs d’altérer leur rhum en y ajoutant du sucre ou autre chose ne change pas le degré alcoolique. Par exemple un rhum à 40° avec 40g de sucre par litre reste à 40°. La mesure permet uniquement de calculer la densité pour trouver une sorte de faux résultat, par exemple 30%, ce qui permet de mesurer et de chiffrer cette altération.
Merci Cyril pour cette précision
Mais du coup, si les embouteilleurs ne veulent pas se faire remarquer, rien ne les empêche de modifier le degré alcoolique sur les bouteilles avec ce qu’ils mesurent après ajout, voire même dans le pire des cas, ajouter de l’éthanol pur histoire de passer inaperçu
Et dans pareil cas rien ne permettra plus de révéler la supercherie, non ?
si tel est le cas l’embouteilleur s’expose à de (très) graves problèmes. Et ce ne sera pas un simple rappel à l’ordre…
Bonjour Cyril
Après maintes recherches sur divers sites, je n’ai pas retrouvé de cotation pour les rhums Flor de Cana du Nicaragua. Connaîtriez-vous les taux « de sucre ajouté » dans les rhums 12 ans et 18 ans de cette entreprise. Merci
Bonjour Jean
pour une liste complète et régulièrement mise à jour, un seul lien :
http://rumproject.com/rumforum//viewtopic.php?t=1683
Concernant Flor de Cana, voila ce que j’ai trouvé sur ce même forum (tests réalisés sur des bouteilles déjà ouvertes depuis un cetains temps) :
Flor de Cana 4 yr Gold: 21g
37% at 26 deg = 34.3%
Flor de Cana 5 yr: 11g
40.75? at 26.4 deg = 37.3%
Flor de Cana 7 yr: 8g
41% at 26.5 deg = 38.1%
Flor de Cana 12 yr: 12g
40% at 26.4 deg = 37.1%
Flor de Cana 18 yr: 14g
38.5% at 26.3 deg = 35.6%
Bonjour
Merci pour cet article très complet ! Débutant ma « collection » de rhum (on dit comme ça ? J’aime pas trop ce terme) j’ai décidé de partir sur des bonnes bases et d’aller vers des rhum honnêtes dès le départ histoire de ne pas fausser mes goûts.
Avant de commander mes échantillons j’ai donc été consulter le lien vers la liste de Capn Jimbo et là, surprise… Même en considérant la marge d’erreur et en admettant des rhums à 5-6g de sucre par L, il ne reste plus grand chose ! Ça supprime facilement 2/3 des rhums existants, sinon plus, c’est affolant.
Du coup je suis un peu perplexe… dois-je systématiquement boycotter une bouteille sucrée si elle est à mon goût ? Est-ce qu’une bouteille à 80€ avec ajout de sucre peut-être considérée comme du vol caractérisé ?
J’avoue être un peu perdu entre mon envie de me faire plaisir et le refus de me faire rouler et de cautionner une pratique abusive de plus…
Toi tu as arrêté l’achat de toute bouteille sucrée ???
Bonjour Laurent
oui la grande majorité des rhums de mélasse contiennent du sucre, c’est un fait…et ça peut surprendre.
le but est de se faire plaisir, sucre ou pas sucre, mais c’est mieux de le savoir (et ça devrait même être le minimum). Donc boycotter non, se renseigner oui, comme tu as fait en allant voir sur le forum RumProject, c’est surement le meilleur réflexe à avoir en cas de doute. Et là ça saute aux yeux, le prix de certains rhums n’étant pas du tout justifié.
En bref faisons nous plaisir mais en connaissance de cause, en gardant à l’esprit que certains producteurs ne respectent malheureusement pas grand chose, à commencer par les consommateurs.
Bonjour Cyril,
Je viens de lire cet article que j’ai beaucoup apprécié.
Je déguste essentiellement du rhum vieux de la Martinique (famille sur place), notamment Saint James que j’aime beaucoup. Du coup, j’ai été rassuré de lire que la production des Dom était très sérieuse car effectivement, aucune information en métropole n’est relayée sur cette tricherie.
Bonjour Warydany et merci
la production rhum des Dom parait en effet exemplaire en comparaison à tous ces rhums de mélasse altérés. Même si là aussi il y a des particularités.
cette tricherie est relayée depuis plusieurs mois, et la bonne nouvelle: ça avance. Reste à en connaitre, et voir, les conséquences…
Bonjour
Je tenais simplement à vous remercier pour ce bel article,
il est rare aujourd’hui de trouver des gens qui ne font pas du « politiquement correct » et qui disent ce qu’ils pensent avec professionnalisme et conviction.
je partage tout à fait votre avis. Je suis sommelière, dans le monde du vin aussi, de nombreux combats sont à mener 😉
bien à vous.
Alexandra
bonjour Alexandra
merci beaucoup, et bon courage dans vos combats 🙂
Tres interessant , car je pratique la Guadeloupe depuis presque 20 ans , et effectivement j ai effectue la demarche inverse passant des vieux de Guadeloupe et marie galante aux rhums style Diplo et Don papa , tres plaisants au gout mais dont je pensais bien qu il y avait un ajout, je pense notamment que au Don papa il y a aussi un ajout d aromes.
Ces rhums avec du sucre me rappellent les « canards » que faisaient mes grand meres et qui se pratiquent aussi en gwada , le fait de rajouter un morceau de sucre dans le Vieux surtout les femmes.
Bonjour GG
Intéressant ce passage de l’agricole à ces rhums de mélasse ultra sucrés. Tu buvais quoi en particulier de Guadeloupe ? 🙂
Bonjour
Au debut de mes séjours en Gwada j etais sur des vieux Damoiseau et Bielle 10 ans pas les brut de chauffe trop violent a plus de 50°.
Par contre pour les punchs citron je reste depuis 15 ans inconditionnel du Damoiseau 50°c ou eventuellement du Bielle avec juste une pointe de sucre et sans glacons bien sur.